08.05.04
- Chine : Une évolution vers
la liberté religieuse.
Réunis à Hongkong, des spécialistes
des Eglises chrétiennes estiment que l'évolution rapide de la société
chinoise favorise la liberté religieuse, à mesure que les changements
sociaux et économiques s'approfondissent en Chine continentale.
Les religions gagnent en espace de liberté estiment différents spécialistes
des Eglises chrétiennes de Chine, à l'occasion d'un colloque organisé
par la Commission 'Justice et paix' du diocèse catholique de Hongkong
au milieu du mois d'avril. Selon Anthony Lam Sui-ki, du Centre d'études
du Saint-Esprit, centre de recherches du diocèse catholique de Hongkong,
il y a lieu de faire preuve d'un certain optimisme quant aux perspectives
de voir la liberté religieuse s'accroître en République populaire de
Chine.
Certes, le plein respect des droits de l'homme passe par un changement
de gouvernement, mais dès aujourd'hui et encore plus demain les changements
à l'oeuvre dans la société permettent des progrès significatifs dans
l'exercice par les citoyens chinois de leurs droits fondamentaux. L'essor
des communications, que ce soit les télécommunications ou les déplacements
physiques des personnes, qui contribue à donner « plus d'espace » aux
croyants.
Le développement rapide d'Internet, malgré le contrôle dont il est l'objet
de la part des autorités, a grandement facilité le développement de
mouvements tels que le Falungong , aujourd'hui interdit. De même, une
des premières choses que la police fait lorsqu'elle arrête un évêque
« clandestin », comme cela a été le cas dernièrement avec Mgr Wei Jingyi,
est de fermer sa ligne de téléphone mobile, geste significatif.
Anthony Lam a expliqué qu'il sent chez certains responsables chinois
du continent une plus grande ouverture d'esprit envers la religion que
celle dont font preuve les responsables du gouvernement de Hongkong.
Ainsi, à sa grande surprise, deux représentants d'une organisation semi-officielle
chinoise lui ont récemment rendu visite à Hongkong pour lui demander
s'il était prêt à écrire une biographie du cardinal Ignace Gong (Kung)
Pinmei.
Or le cardinal Gong Pinmei a passé trente années de sa vie dans les
prisons chinoises ; libéré en 1985, il est parti aux Etats-Unis en 1987
pour se faire soigner avant d'y mourir en 2000. Il symbolise, aux yeux
de nombreux catholiques chinois comme pour les autorités chinoises,
la résistance de l'Eglise de Chine à la tentative de mainmise des autorités
sur elle.
Dans le même sens, le pasteur Chan Kim-kwong, secrétaire exécutif
du Conseil chrétien de Hongkong et observateur attentif des Eglises
protestantes du continent, remarque que le gouvernement chinois est
devenu plus réaliste sur les questions religieuses. Après plus de deux
décennies de réforme, les autorités ont abandonné la posture qui était
la leur auparavant, à savoir celle d'une confrontation idéologique totale
entre communistes et croyants.
Avec la mise en place en 2002 de la théorie des « trois représentations
» par l'ancien président Jiang Zemin, il est suggéré aux Chinois que
« tout ce qui peut contribuer au développement social et économique
du pays est bienvenu. Ayant compris que les religions ne disparaîtront
pas par la persécution ou du fait du « progrès social les dirigeants
chinois sont prêts à adopter une attitude plus ouverte envers elles.
Le pasteur Chan précise qu'une telle ouverture n'est bien entendu pas
désintéressée et que le Parti cherche à utiliser à son profit l'essor
actuel des religions en Chine.
Impressions nuancées par Mgr Joseph Zen Ze-kiun, évêque du diocèse
de Hongkong qui a pris la parole « au nom des prêtres du continent qui
ne peuvent s'exprimer par eux-mêmes rappelant par là que le contrôle
du gouvernement chinois sur l'Eglise catholique, tel qu'il est pensé
et mis en oeuvre par Pékin, est inacceptable." (source : eda)
Pour plus d'informations : Eglises
d'Asie
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