15.05.04
- Inde : La liturgie devant les
coutumes .
Les instructions romaines ne peuvent empêcher que cette année
comme d'habitude, les chrétiens des minorités ethniques de l'Etat du
Nagaland ont célébré Pâques en associant aux pratiques chrétiennes d'anciennes
coutumes populaires.
Avant leur christianisation les peuples de cet Etat, durant les fêtes
célébrant l'arrivée du printemps, se livraient avec ardeur à la chasse
des animaux sauvages, aussi bien pour assurer leur nourriture que pour
leur propre plaisir. Voilà maintenant 125 ans que les habitants de cette
région ont commencé à se convertir.
Aujourd'hui 87 % des habitants de la région, soit deux millions, sont
chrétiens, en majorité baptistes. Cependant, malgré leur conversion,
les ethnies du Nagaland ont trouvé un moyen pour associer leurs anciennes
habitudes aux fêtes de Pâques, en revenant à cette époque vers la nature
sauvage. Les formes varient en fonction des villages, mais invariablement
à l'époque de Pâques les habitants se livrent à des activités en rapport
avec la nature.
C'est ainsi que dans le village de Pfustero situé à la frontière de
l'Etat voisin du Manipur, le jeudi avant Pâques, des groupes de jeunes
s'en vont planter leurs tentes en forêt sur le bord d'une rivière. Le
Vendredi Saint est réservé à une retraite durant laquelle, ils prient
et ils jeûnent. Le samedi avant Pâques, les femmes ramassent des escargots,
des plantes sauvages et pêchent des petits poissons dans les ruisseaux
tandis que les hommes chassent les bêtes sauvages et piègent les oiseaux.
Les jeunes cueillent également des fleurs sauvages qui serviront à décorer
l'église locale.
Dans d'autres villages, les anciennes coutumes de célébration du printemps
sont revivifiées encore plus tôt dans la semaine, puisqu'on les remet
en vigueur dès le lundi qui précède Pâques. Il arrive qu'à cette époque,
la population invite le pasteur du lieu ou le catéchiste à s'entretenir
avec elle. Ces derniers sont même quelquefois invités à se joindre à
la partie de chasse en forêt, une chasse qui, un peu partout, a lieu
le Samedi Saint.
Il ne reste plus grand chose à chasser dans les forêts de la région.
Cette pénurie de gibier a contribué à faire évoluer l'ancienne coutume
qui, dans certains villages, est devenue un simple piquenique. Dans
le village de Kikruma, près de Pfutsero, désormais la population se
regroupe par clans ou par relations de voisinage et s'enfonce dans la
forêt après le service du dimanche de Pâques pour consommer ensemble
un repas en pleine nature. (source : eda)
Pour plus d'informations : Eglises
d'Asie
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