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11.05.04 - Les jeunes et l'Eglise-institutionnelle.

Une enquête menée en Espagne sur les jeunes et l'Eglise donne un certain regard sur la religiosité des jeunes qui s'éloignent de l'institution ecclésiastique et en cela rejoint d'autres études dans d'autres pays.

Seuls 12,3% disent assister à la messe, et 2,8% se déclarent "bon catholiques". 60,2% des jeunes qui ont répondu à l'enquête "Jóvenes 2000" sur la religiosité et la jeunesse en Espagne, effectuée par la "Fondation espagnole Santa María", déclarent que "l'Eglise catholique aide les pauvres et les opprimés", et 86,4% pensent que "l'Eglise catholique est attachée au passé".

Mais cette enquête montre aussi que les jeunes s'éloignent de l'institution ecclésiastique. Les résultats de ce travail ont fait naître en Espagne une polémique sur le degré de participation des jeunes à la vie de l'Eglise. 12,3% déclarent assister à la messe dominicale et 10% disent que l'Eglise offre des idées et des valeurs pour s'orienter dans la vie. 2,8 % seulement pensent être "un bon catholique".

L'étude parle aussi du "silence religieux global" qui ne s'interrompt qu'avec les visites du pape ou les scandales. "Le climat spirituel n'est guère stimulant et favorise la prolifération de l'indifférence religieuse" et "la famille joue de moins en moins sa fonction de transmission des valeurs religieuses, même si l'influence des parents est plus importante que celle des amis".

L'Institut de sciences sociologiques de Valence a critiqué cette enquête : son directeur Vicente Sastre pense qu'une analyse de la réalité religieuse des jeunes mérite d'être plus professionnelle. Les auteurs de l'enquête lui ont répondu, se déclarant optimistes quant à la religiosité des nouvelles générations espagnoles: "Il existe une minorité de jeunes catholiques qui est sérieuse et qui s'engage" et "les jeunes ont une image plutôt positive des prêtres, des religieux et des religieuses". (apic/sir/pr)

L'agence catholique suisse Apic retransmet une information toute proche dans l'entretien qu'elle eut avec un sociologue. En marge de la rencontre du pape avec les jeunes catholiques, à Berne, le sociologue Jörg Stolz, directeur de" l’Observatoire des religions" (Université de Lausanne), s'est penché sur les grands rassemblements de jeunes chrétiens. Moins de culture religieuse traditionnelle et besoin accru d’expériences fortes, tel est le cocktail qui fait le succès des mega rassemblements.

Pour ce sociologue, les jeunes ne reçoivent plus de nourriture religieuse par leur famille. D’où une baisse générale du religieux. Ceux qui ont reçu un minimum de culture religieuse sont davantage tentés par les nouvelles expériences en matière de foi. A ses yeux, les jeunes recherchent des expériences fortes, axées sur l’émotion, sur les sens.

C’est à eux que s’adressent les mouvements ou groupes religieux qui offrent une approche de Dieu ciblée de manière très professionnelle, sur une tranche d’âge qui ne se reconnaît pas dans la manière dont les Eglises traditionnelles parlent aujourd’hui de Dieu.

La 1e Rencontre des Jeunes catholiques de Suisse, les 5 et 6 juin, à Berne, obéit-elle aussi à la recherche du festif et de l’émotion, au sein d’un mega-rassemblement comme les aiment les jeunes ? Jörg Stolz répond à l’Apic dans un entretien très éclairant, qui donne à réfléchir. (source : apic).

Pour plus d'informations : Agence APIC

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