11.05.04
- Le rassemblement européen
de Stuttgart.
10.000 personnes et plus de 2.000 responsables de 175 mouvements
chrétiens se sont retrouvés à Stuttgart afin de "donner une âme
à la construction de la nouvelle Europe".
Cette rencontre s'est déroulée du 6 au 8 mai. Au terme
de la manifestation, a été publié un "manifeste" en neuf
point pour la future Europe : partage des biens et des ressources, égalité
et liberté pour tous, développement du patrimoine culturel commun, ouverture
aux autres religions, solidarité avec les citoyens les plus pauvres
d'Europe, sans oublier un sens profond de la famille, une attention
particulière portée à la vie, à la nature et à l'écologie et enfin un
développement harmonieux des moyens de communication.
Dans son message adressé aux participants, Romano Prodi, le président
de la Commission Européenne, a notamment estimé que l'histoire
de l'Europe ne pouvait pas se comprendre sans une compréhension préalable
de l'Europe chrétienne. Il a appelé les manifestants à s'investir pour
que cette Europe ne devienne pas une forteresse mais trouve sa réelle
identité. A propos des événements au Moyen-Orient, et notamment en Irak,
il a relevé que la réponse au terrorisme ne pouvait être la guerre.
La manifestation de Stuttgart a été retransmise dans 158 villes d'Europe
via satellite, et notamment à Lisbonne, Moscou, Belfast et Paris, ainsi
qu'au siège du Conseil oecuménique des Eglises à Genève. On estime
à 100.000 le nombre de personnes qui ont ainsi suivi le déroulement
des différents moments de cette première rencontre.
Parmi les participants se trouvaient, outre le cardinal Walter Kasper,
président du Conseil pontifical pour l'unité des chrétiens et Johannes
Friderich, évêque de l'Eglise évangélique luthérienne de Bavière, Chiara
Lubich, fondatrice du mouvement des Focolari, Andrea Riccardi fondateur
de la Communauté de Sant'Egidio, des membres du mouvement de Schoenstatt
et du Renouveau.
C'est la première fois que des communautés et fraternités de confessions
chrétiennes différentes, des mouvements charismatiques et des centres
pastoraux participent ensemble à un congrès de cette ampleur. Cette
manifestation a permis des travaux de groupes, des tables rondes et
32 forums thématiques préparés par près de 200 collaborateurs.
Des thèmes sur l'engagement politique et l'engagement pour la paix,
le service pour les pauvres, l'unité contestée, et le rôle du christianisme
dans l'unification de l'Europe ont été largement abordés.
Jean Paul II a adressé aux participants de la rencontre oecuménique.
Après avoir affirmé que la foi chrétienne "représente le passé mais
aussi l'avenir de l'Europe", le Saint-Père rappelle que "les nombreux
témoins de la Foi victimes des persécutions sanglantes qui ont caractérisé
l 'histoire européenne du XX siècle sont une richesse commune à toutes
les communautés chrétiennes, qui doit encourager les chrétiens du continent
à s' engager ensemble dans la nouvelle évangélisation".
Les chrétiens rassemblés à Stuttgart, poursuit le Pape, "témoignent
de ce que l'Evangile leur a permis de dépasser les égoïsmes et le nationalisme
dans la perspective de faire de l'Europe une famille de peuples, riche
de ses cultures et de son histoire, et une communauté de destin. C'est
la conscience dont elle a besoin désormais afin de prendre part aux
grands projets auxquels l'histoire l'appelle. Le dialogue oecuménique
revêt un rôle important dans le développement d'une conscience européenne
enracinée dans la foi chrétienne".
"L'Europe unie -ajoute Jean Paul II - ne peut par ailleurs ne penser
qu'à elle, enfermée dans ses frontières et installée dans son bien-être.
L' Europe est appelée à servir le monde entier, en particulier les pays
africains les plus pauvres ou négligés, dont les problèmes demeurent
très graves. On ne saurait bâtir une maison commune européenne sans
prendre en considération de bien global de l'humanité".
Le pape conclut son message en disant que "l'Europe a besoin de la générosité
et de l'enthousiame des chrétiens, et des plus jeunes en particulier,
pour répandre la Bonne Nouvelle de l'Evangile. La nouvelle évangélisation
offre une âme à l'Europe en aidant le continent à ne pas vivre replié
sur lui-même mais à développer une humanité respectueuse de la vie en
étant présent partout dans le monde.
Le cardinal Walter Kasper, Président du Conseil pontifical pour l'unité
des chrétiens, a quant à lui défini la rencontre de Stuttgart comme
« un événement marquant pour l'Europe ». La dimension spirituelle de
l'Europe est pour lui évidente : « Nous avons besoin d'une Europe des
coeurs, et on ne remplit pas les coeurs avec de l'argent mais avec des
valeurs, et enfin avec Dieu », a-t-il déclaré.
L'évêque de l'Église évangélique luthérienne en Bavière, Johannes Friedrich,
a déclaré que les communautés et mouvements chrétiens ont donné une
impulsion importante pour une Europe chrétienne. "Il est clair
que l'Europe ne s'est pas uniquement formée dans le christianisme du
passé. Au contraire, l'Europe aura aussi besoin du Christ dans le futur
et le futur de l'Europe ne sera possible que dans et avec le Christ
". (source : apic)
Pour plus d'informations : Europe
2004
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