13.05.04
- Turquie : Islamisation de l'enseignement.
Le gouvernement turc, issu de la mouvance
islamiste envisage une loi qui permettrait
d'augmenter les chances de réussite des étudiants issus des lycées religieux
aux examens d'entrée aux universités.
Un haut responsable de l'armée
turque a appelé le gouvernement issu de la mouvance islamiste à prendre
en compte l'opposition de l'armée à une réforme qui favorise les écoles
religieuses et qui a provoqué une crise politique en Turquie, pays musulman
au régime laïque. "Je pense que les évaluations (de l'armée) doivent
être prises en compte. J'espère que le gouvernement en fera ainsi",
a déclaré mardi soir à Istanbul le général Yasar Buyukanit.
Le gouvernement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, lui-même ancien
élève d'une imam hatip (lycée religieux), a déposé la semaine dernière
au Parlement un projet de loi visant à augmenter les chances de réussite
des étudiants issus des lycées religieux aux examens d'entrée aux universités,
provoquant une levée de boucliers de l'élite pro-laïque, dont l'armée.
Les écoles religieuses en Turquie sont considérées comme des "pépinières"
pour les militants de l'islamisme. L'actuel système d'entrée dans les
universités bannit l'accès des élèves des lycées religieux à l'enseignement
supérieur, en dehors des facultés de théologie. L' armée, qui se considère
la garante de la laïcité, a réagi dans un communiqué contre le projet,
mettant sévèrement en garde le gouvernement contre ses conséquences
sur le système scolaire laïque.
Le mardi 11 mai, dans un discours au ton particulièrement virulent,
M. Erdogan a défendu âprement le projet devant les députés de son parti
de la Justice et du Développement (AKP), affirmant qu'il faisait partie
de promesses électorales faites avant les législatives de 2002 qui l'ont
hissé au pouvoir avec une majorité absolue au Parlement.
Plusieurs recteurs d'universités dénonçent le projet de loi qui, selon
eux, porte atteinte aux principes laïques de la République de Turquie
et les députés de l'opposition social-démocrate du Parlement
(CHP) critiquent la réforme, estimant qu'elle provoquait de "sérieuses
tensions" dans la société. (source : anatolie)
Pour plus d'informations : Agence
Anatolie
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