11.05.04
- Israël : Tensions et promesses
non tenues.
A un mois du 10ème anniversaire des relations entre Israël
et le Saint-Siège, les tergiversations d'Israël et les promesses non
tenues provoquent des tensions entre les deux Etats.
Un accord aurait dû être signé avant la fin 1995. Il y est notamment
question de l'exemption des taxes pour les congrégations et les institutions
chrétiennes. Le 4 mai dernier, l'ambassadeur d'Israël auprès du Saint-Siège,
Oded Ben-Hur, s'est rendu au Vatican pour faire part au secrétaire pour
les relations avec les Etats, Mgr Giovanni Lajolo, du souhait de son
gouvernement de reprendre les négociations, au plus tôt à la fin du
mois de juin 2004, afin d'arriver à cet accord économique en décembre
2005.
Ce volet - crucial pour la survie et le développement des communautés
chrétiennes en Terre Sainte - a été rendu obligatoire par l'article
10 de l'accord fondamental du 30 décembre 1993, premier lien juridique
entre les deux Etats avant l'établissement des relations diplomatiques
six mois plus tard. Cet accord concerne essentiellement la question
de l'exemption des taxes pour les congrégations et les institutions
chrétiennes.
En juillet 2003, le ministre des Affaires étrangères israélien, Silvan
Shalom, avait annoncé à la presse que l'accord serait signé dans les
prochains mois. Un mois plus tard, Israël, sans se justifier, décidait
de se retirer des négociations.
Le 28 avril 2004 à Rome, à l'occasion d'une réception donnée par l'ambassade
d'Israël auprès du Saint-Siège, l'ambassadeur Oded Ben-Hur a annoncé
la volonté de l'Etat d'Israël de reprendre les négociations. "Dans l'optique
du 10e anniversaire des rapports diplomatiques, nous espérons enfin
apercevoir de la lumière au bout du tunnel, même s'il nous faudra encore
du temps pour en sortir", a-t-il affirmé.
L'Eglise catholique, dans ce domaine, sert de porte-parole à l'ensemble
des Eglises chrétiennes qui, à la différence du Vatican, ne sont pas
une entité souveraine internationalement reconnue et ne peuvent donc
dialoguer au même niveau avec les représentants de l'Etat d'Israël.
Un autre point sérieux de tension concerne les quelques centaines de
visas, en attente d'être concédés au personnel religieux chrétien.
A propos du "mur de sécurité", on fait remarquer au Vatican qu'il est
un problème "pour toute la population" et, qu'au sein de la population,
les congrégations religieuses qui en souffrent représentent une "petite
minorité". On ajoute cependant que la construction du mur est une "violation
permanente de l'accord fondamental".
L'article 4 de cet accord stipule en effet qu'Israël s'oblige à "continuer
de respecter et de protéger le caractère propre des lieux saints catholiques
comme les Eglises, les monastères, les couvents, les cimetières et autres
lieux du même ordre". "Or une structure militaire comme ce mur, avec
des camionnettes militaires qui tournent autours, est en total contradiction
avec le caractère sacré des lieux et en total contradiction avec l'article",
affirme-t-on à Rome.
Des congrégations ont expulsées de leurs terres, d'autres ont vu leurs
terrains scindés en deux et la vie même des institutions est remise
en cause par la division de la population. Le 16 novembre dernier, à
la veille d'une visite d'Ariel Sharon à Rome, Jean Paul II avait affirmé
que "la construction d'un mur entre le peuple israélien et le peuple
palestinien est considérée par beaucoup comme un nouvel obstacle sur
la voie d'une cohabitation pacifique. En réalité, la Terre Sainte n'a
pas besoin de murs, mais de ponts. Sans la réconciliation des âmes,
il ne peut y avoir de paix" (source : apic/vis)
Pour plus d'informations : Service de
presse du Vatican
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