19.05.04
- Congo-Brazza : Le nonce désavoue
l'archevêque .
Des propos du président de la Conférence épiscopale du Congo-Brazzaville,
CEC, ont heurté le pouvoir et le nonce, Mgr Mario Roberto Cassare
a présenté les excuses de l'Eglise au président de la République,
Denis Sassous Nguesso.
Le président de la CEC avait prononcé le 4 mai des paroles qui ont heurté
le président congolais : "La jeunesse aux abois ne sait plus respecter
les parents, grands-parents, oncles et tantes. Certains ont même des
mains salies par le sang ; aidez-nous à obtenir le pardon et de Dieu
et des ancêtres", a notamment déclaré Mgr Kombo, lors des funérailles
de l'ancien archevêque de Brazzaville, Mgr Barthélémy Batantu. "L'Eglise
et la nation congolaise ont soif d'amour, de paix, d'unité", avait-il
ajouté.
Il a prié pour "l'estime des uns des autres, l'ardeur à travailler,
et la réconciliation totale et profonde" dans le pays. L'hebdomadaire
catholique congolais, "La Semaine Africaine", a affirmé que le président
Dénis Sassou Nguesso n'avait pas apprécié ces propos. Il les aurait
vécus comme une véritable humiliation. Il aurait exprimé sa vive désapprobation
auprès des évêques congolais et exigé d'eux des excuses publiques.
Le nonce apostolique lui avait auparavant adressé une lettre d'excuses,
désapprouvant le président du CEC. "L'Eglise n'a pas besoin de démagogues,
de populistes et de pseudo- politiciens dans son corps", a notamment
écrit le diplomate du Vatican au président, à son épouse et au gouvernement.
Malgré tout, le président n'a pas décoléré. Selon la "Semaine Africaine",
il aurait soutenu qu'il n'aimerait plus jamais rencontrer Mgr Ernest
Kombo. Une réaction qui a surpris les Congolais. Lors de son allocution
le président de la CEC avait été plus d'une fois interrompu par des
applaudissements. Beaucoup voient dans la réaction du président un contentieux
remontant à 1991. La Conférence nationale souveraine, présidée par Mgr
Ernest Kombo, avait alors dépossédé le président Dénis Sassou Guésso
de tous ses pouvoirs.
L'épiscopat congolais, de son côté, a vécu comme une "trahison", les
excuses du nonce apostolique aux dirigeants du pays. "Il ne nous a rien
dit avant d'envoyer cette lettre alors que nous avions l'habitude de
nous concerter pour ce type d'action", a déclaré à "La Semaine Africaine",
un membre du clergé. Mgr Kombo s'est étonné, dans une interview à ce
même hebdomadaire, des réactions suscitées par ses propos. "Si je demande
que pour la jeunesse, la paix et la sécurité revienne, la réconciliation
nationale soit totale, quelle injure peut-il y avoir et contre qui?",
a-t-il demandé. (source : apic)
Pour plus d'informations : CSA
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