22.05.04
- Indonésie : Eviter la guerre
de religion.
La Présidente de l'Indonésie, Mme Megawati Sukarnoputri
visite actuellement Amboine, capitale des
Moluques, dans un climat de tension et de peur où les dirigeants
politiques, sociaux et religieux sont à l'oeuvre pour éviter une " guerre
de religion".
La tension reste grande dans la ville de Amboine, capitale des Iles
Moluques, dans la partie orientale de l'Archipel indonésien. D'après
des sources locales, il y a encore des barricades dans les rues, et,
chez les gens, il règne une grande peur de sortir de chez eux. Après
les affrontements et les violences qui ont commencé il y a un mois,
la ville, qui commençait à prendre une vie économique et sociale normale
après trois années de guerre civile, vit dans une situation presque
spectrale, elle semble plongée profondément dans la terreur et vivre
dans un " calme apparent et une tension explosive ".
Les craintes sont liées à la présence de " provocateurs et de militants
de l'islam radical " qui, d'après des témoins oculaires, auraient été
repérés dans les environs de la ville, prêts à faire exploser de nouveau
le conflit. Même si le 22 mai, la Présidente d'Indonésie, Mme
Megawati Sukarnoputri, ne fait qu'un voyage de quelques heures, elle
confirme ainsi le lien étroit que la situation aux Moluques a avec la
scène politique de Djakarta, où est en cours la campagne pour les élections
présidentielles prévues pour le 5 juillet.
D'après les observateurs locaux, dans la tension entre communauté musulmane
et communauté chrétienne protestante aux Moluques, il y a une troisième
partie qui fomente la violence inter-ethnique et inter-religieuse dans
les îles. Les affrontements du mois passé s'expliquent précisément par
l'intervention de provocateurs venus de l'extérieur pour fomenter le
conflit, comme l'ont dénoncé les dirigeants religieux indonésiens.
En 1999-2001, les îles ont connu un conflit entre les deux communautés
différentes qui les habitent, la communauté chrétienne protestante et
la communauté musulmane. La violence fut alimentée par l'arrivée de
milliers de " moudjahiddines " du groupe radical islamique " Laskar
Jihad ", qui pourrait à présent relancer la violence. Les affrontements
qui ont commencé le 25 avril ont été plus violents que ceux du mois
de février 2002, date à laquelle a été signé un accord de paix après
un conflit qui a fait 15.000 morts et un demi million e réfugiés.
Depuis lors, la vie à Amboine était revenue peu à peu à la normalité,
dans une atmosphère de réconciliation et de bonne volonté commune de
la population de l'archipel. Un Forum des dirigeants religieux, qui
regroupe des musulmans, des chrétiens, des bouddhistes, des hindous,
des confucéens, a rappelé que la violence n'avait pas une origine religieuse,
a renouvelé l'invitation " à ne pas céder aux provocateurs qui cachent
des intentions politiques ", et en demandant à la police d'intensifier
ses recherches pour trouver " ceux qui ne veulent pas la paix aux Moluques
".
Les dirigeants religieux, les autorités civiles et politiques, différentes
organisations sociales locales, s'efforcent de contenir la nouvelle
vague de violence et de rétablir un climat de paix et d'harmonie sociale.
(source : fides)
Pour plus d'informations : Agence Fides
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