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19.05.04 - Le Portugal signe un concordat avec le Vatican.

Le Vatican a signé le 18 mai 2004 un nouveau concordat avec l'Etat du Portugal en la personne de son Premier ministre, José Manuel Durao Barroso, qui rencontra ensuite Jean Paul II quelques minutes, au cours d'une audience privée.

Dans le discours prononcé ensuite dans la salle Clémentine du Palais apostolique, en présence d'une suite composée d'une trentaine de personnes, le pape a souligné que ce nouveau concordat - le précédent datait de 1940 - "confirmait les sentiments de considération réciproque qui animent les relations entre le Saint-Siège et le Portugal". Il a exprimé son "appréciation profonde de l'attention que porte le gouvernement" dans "ses relations avec l'Eglise".

Il a encore souhaité que "ce nouveau concordat permette des relations toujours meilleures" entre les deux parties, "à l'avantage du bien commun du pays". Auparavant, le Premier ministre et le secrétaire d'Etat avaient ratifié ensemble le concordat.

Dans une note publiée le 18 mai par le Saint-Siège, il est souligné que "le concordat entre le Saint-Siège et le Portugal du 7 mai 1940 a garanti de longs et fructueux rapports entre l'Eglise catholique et le Portugal". "Les changements intervenus entre temps, est-il cependant écrit, avaient rendu inapplicable une partie de son contenu et surtout l'Accord missionnaire". Cet Accord évoquait en effet les anciennes colonies du Portugal.

Négocié dans le secret pendant plus de deux ans et demi, le nouveau concordat reconnaît "la liberté religieuse, notamment dans les domaines de la conscience, du culte, de la réunion, de l'association, de l'expression publique, de l'enseignement et de l'activité charitable", selon un communiqué du Vatican. Selon l'ambassadeur du Portugal au Vatican Pedro Ribeira de Menezes, cité par le quotidien "Diario de Noticias", ce concordat "garantit le caractère exceptionnel des relations entre le Portugal et l'Eglise catholique sans que rien n'entre en contradiction avec l'ordre juridique portugais".

Parmi les principales nouveautés, le concordat prévoit que les prêtres exerçant une profession civile rémunérée devront désormais payer l'impôt sur le revenu, notamment les professeurs de religion et de morale ou les aumôniers des hôpitaux. Quant aux établissements religieux exerçant des activités hôtelières, ils devront s'acquitter de l'impôt sur les sociétés.

Les dissolutions de mariages prononcées par l'éEglise catholique pourront par ailleurs avoir désormais valeur de divorce civil. D'autre part, l'Etat portugais ne pourra plus opposer son veto à la nomination d'un évêque, une clause largement tombée en désuétude. Le concordat reconnaît aussi la personnalité juridique de la Conférence épiscopale portugaise.

Le concordat signé en 1940 avait été révisé en 1975, après la "Révolution des Oeillets" qui avait renversé la dictature de Salazar au pouvoir depuis près de 50 ans. Cette révision visait à mettre fin à l'interdiction du divorce civil au nom de l'"indissolubilité" des mariages catholiques pour les couples mariés devant l'Eglise. D'après le recensement de la population réalisé en 2001 au Portugal, 84,5% des Portugais se déclaraient catholiques. (source : vis)

Pour plus d'informations : Service de presse du Vatican

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