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19.05.04 - Suisse : Indélicatesse et erreur de jugement.

A la veille de sa venue en Suisse,
avec un grand sens de l'à-propos et de la délicatesse, 41 éminents catholiques, dont plusieurs professeurs de théologie, proposent à Jean Paul II de démissionner.

L'état de santé du pape, âgé de 84 ans, conduit à une érosion de l'autorité pontificale, affirment les signataires. L'état de santé du pape, âgé de 84 ans, conduit à une érosion de l'autorité pontificale, affirment les signataires. La lettre, qui émane de la région de Bâle, a été envoyée à la Conférence des évêques suisses et au nonce apostolique, avec demande de la transmettre au pape lors de sa visite les 5 et 6 juin à Berne.

Les auteurs rappellent que le droit canonique demande aux évêques de démissionner à l'âge de 75 ans. Cette disposition devrait également s'appliquer au pape, en tant qu'évêque de Rome, selon eux. Ils jugent "extrêmement critiquable", y compris du point de vue de la tradition de l'Eglise, la volonté exprimée à plusieurs reprises par Jean Paul II de persévérer dans sa mission jusqu'à la fin de sa vie, de la même façon que le Christ n'est pas descendu de la croix.

Les 41 signataires de la lettre rappellent que le pape lui-même a proposé dans son encyclique "Ut unum sint" que l'exercice de la papauté soit revu en profondeur. Ils relèvent en même temps que le pontificat de Jean Paul II est marqué par les records au niveau des voyages et des canonisations. L'évangile affranchit pourtant les hommes de "l'accomplissement d'exploits illusoires", soulignent les auteurs de l'appel.


Vive a été la réaction de Mgr Kurt Koch, évêque de Bâle qui pourrait se résumer ainsi : absurde, de mauvais goût, à la limite de l'indécence et dépourvu d'une vision saine.
S'il admet qu'il est tout à fait possible de discuter de la période d'un pontificat, Mgr Koch souligne que la question est beaucoup plus complexe que ce que laisse penser l'appel, qui débute par "Très Cher Monsieur le Pape".

L'appel est notamment signé par les professeurs de théologie Josef Imbach, qui a eu déjà quelques difficultés avec le Vatican, Dietrich Wiederkehr, Hermann-Joseph Venetz, Othmar Keel et Helen Schüngel-Staumann, ainsi que par plusieurs prêtres, laïcs responsables de communautés, catéchètes et présidents de conseils paroissiaux. Son initiateur est le théologien Xaver Pfister, responsable de l'information dans l'Eglise catholique à Bâle-Ville et formateur d'adultes.

En considérant ces dix dernières années de pontificat, le Père Abbé d'Einsiedeln, le P. Martin Werlen, affirme: "Dieu merci, Jean Paul II est resté pape!". Et de souligner que le pape a conservé, y compris dans sa vieillesse, une "forme prophétique" qui a permis de ne pas entamer sa crédibilité. Il cite notamment l'engagement pour la paix en Irak entrepris depuis un an par Jean Paul II. Ce dernier a cherché le dialogue et pris une position claire "comme personne d'autre sur la scène internationale".

Pour sa part, le porte-parole de la Conférence des évêques suisses, Marc Aellen, interrogé par l'AFP, a jugé "extrêmement déplacé que des gens utilisent la venue du pape pour faire une chose pareille". Ajoutant qu'un tel appel "n'était pas représentatif de l'accueil que lui prépare la Suisse". En fait, les 41 catholiques auteurs de l'appel ne croient pas vraiment que leur lettre sera remise au pape lors de son voyage. Mgr Koch n'est pas prêt de la transmettre au pape. "Je vais plutôt lui présenter personnellement mes excuses pour ce dérapage qui, une fois de plus, provient du diocèse de Bâle". (source : apic)

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