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17.05.04 - Israël : Privés de visas.

Dans une lettre au président George W. Bush, les Eglises chrétiennes protestantes, anglicanes, catholiques et évangéliques de Terre Sainte ont dénoncé la politique hostile des autorités israéliennes à l'égard des chrétiens.

50 responsables religieux chrétiens interpellent ainsi le président Bush, fidèle appui du gouvernement Sharon. Dans cette lettre, ils affirment que les liens avec le gouvernement de l'Etat hébreu n'ont jamais été aussi mauvais qu'aujourd'hui. Les membres du clergé chrétien semblent désormais être "persona non grata" sur le lieu qui a vu la naissance de Jésus. Les chefs des Eglises chrétiennes s'en plaignent amèrement.

Privées de visas par Israël
pour leur encadrement, des institutions chrétiennes ne peuvent plus fonctionner normalement et risquent de devoir fermer leurs portes. Les mesures discriminatoires visent avant tout les chrétiens d'origine arabe ou ceux qui apparaissent comme sympathisants de la cause palestinienne.

Malgré le fait patent que des centaines de visas ont été refusés ou ont été délivrés au compte goutte avec beaucoup de retard, les autorités israéliennes - qui ont également été la cible des reproches de responsables du Vatican - nient une quelconque politique de discrimination à l'égard des chrétiens. Israël nie toute discrimination antichrétienne mais ne convainc personne.

Le mur de séparation, qui passe à travers certaines propriétés chrétiennes, est également un nouvel obstacle pour les pèlerins, isolant encore davantage Bethléem de Jérusalem, empêchant le libre accès aux lieux saints. Le Père William Shomali, membre du Patriarcat latin de Jérusalem, ne parle pas encore de "persécution". Le prêtre considère que la manière d'agir d'Israël est bien plus que de la simple négligence.

Nombre de chrétiens analysent cette situation comme un effort supplémentaire de la droite israélienne pour accélérer la "judaïsation" de Jérusalem, ville également sacrée pour les chrétiens et les musulmans. Les autorités israéliennes arguent de la bureaucratie et des impératifs de sécurité pour expliquer la politique dilatoire en matière de visas, et non pas de mesures antichrétiennes.

Or le jeudi 13 mai, les autorités israéliennes ont refusé de renouveler le permis de séjour de Nancy Dinsmore, qui travaille depuis 5 ans pour le diocèse de l'Eglise épiscopalienne de Jérusalem. Nancy Dinsmore a été informée la semaine dernière que son visa ne serait pas renouvelé. Directrice du bureau du développement et des communications du diocèse, elle croit pour sa part qu'Israël s'en prend aux chrétiens pour des raisons politiques, visant ceux qu'il considère comme sympathisants de la cause palestinienne et ceux qui dénoncent l'occupation israélienne.

La population chrétienne en Terre Sainte qui ne cesse de diminuer, représente environ 2% de la population, contre 28% en 1947. Actuellement, son nombre monte environ à 150 000, dont la moitié est de confession catholique. (source : apic)

Pour plus d'informations : Agence APIC

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