Infocatho


29.05.04 - Ouganda : Une urgence humanitaire.

Au moment où le président du Conseil pontifical Justice et Paix, le cardinal Renato Raffaele Martino se rend en Ouganda
, l'urgence humanitaire du nord de l'Ouganda est rappelé par M. Giampaolo Silvestri, comme actuellement la plus grave dans le monde entier.

M. Giampaolo Silvestri est responsable AVSI (Association des Volontaires pour le Service International)
vient tout juste de rentrer d'une mission dans le nord de l'Ouganda où, depuis des années la guérilla de" l'Armée de Résistance du Seigneur" (LRA) mène une véritable guerre d'agression contre la population locale. " Une seule donnée nous fait comprendre la gravité de la situation : 95% de la population vivent dans des camps de réfugiés, dans leur propre pays. Seules les villes sont encore peuplées, mais les villages sont désormais dépeuplés entièrement. La population vit dans la terreur des attaques de la guérilla."

" Chaque nuit, ils attaquent un ou deux camps d'accueil, les moins protégés par l'armée et les plus éloignés des villes. Les femmes et les enfants qui se trouvent dans les camps de réfugiés les plus proches des villes, passent la nuit dans les hôpitaux où ils sont relativement en sécurité ", déclare-t-il. "A Gulu, chef-lieu de la région, de 7 à 8.000 enfants vont dormir chaque soir à l'hôpital de la ville. Ils s'installent du mieux qu'ils peuvent dans la cour de l'hôpital et, à 6 heures du matin, ils retournent dans leurs camps de réfugiés qui peuvent se trouver jusqu'à une dizaine de kilomètres.


Le séjour de cardinal Martino sera un voyage de paix même dans les zones de combat, indique un communiqué du Vatican. Trois centre du Nord du pays - Gulu, Kalongo et Kitgum - où des affrontements sanglants ont lieu depuis des années, figurent en effet au programme de la visite que le président du Conseil pontifical Justice et Paix s'apprête à accomplir dans ce pays martyre.

Ce voyage prévoit également une célébration solennelle en l'honneur des martyrs chrétiens de l'Ouganda, à Namugongo, à l'occasion de la fête de saint Charles Lwanga et de ses 21 compagnons canonisés par le pape Paul VI en 1964. La visite sera principalement consacrée à des rencontres avec les autorités, les organismes de Justice et paix, des représentants d'associations religieuses de laïcs engagées dans le travail social sur le terrain, et à des visites aux camps de réfugiés et dans les hôpitaux om sont soignés des victimes de la guerre qui sévit depuis 18 ans.

Le 31 mai après midi, il tiendra un discours devant les parlementaires, les membres des commissions Justice et Paix et les responsables locaux sur l'engagement des laïcs chrétiens dans le domaine social et politique à la lumière de la doctrine sociale de l'Eglise. Le 1er juin, il sera dans des localités touchées par le conflit, à Gulu, et il visitera un camp de réfugiés. Il y rencontrera des responsables religieux et des laïcs engagés au service de la paix et de la réconciliation dans le pays. Le programme du 2 juin sera analogue, à Kalongo, où le cardinal Martino rendra également visite à des blessés de guerre. L'après midi, à Kitgum, il rencontrera les autorités de la ville et les associations de parents et des femmes africaines, puis il visitera un hôpital militaire. Le 3 juin, dernier jour de sa visite, le président de Justice et Paix présidera, à Namugongo, la messe en mémoire des saints martyrs du pays.

L'AVSI qui travaille depuis des décennies dans la région aide 5 hôpitaux, dont trois sont dirigés par des missionnaires et 2 par le gouvernement. Nous aidons aussi 8 camps à Kitgum, auxquels nous fournissons des tentes, des couvertures, des vêtements et tout ce qui n'est pas assistance alimentaire qui est assurée par le Programme Alimentaire Mondial des Nations-Unies. Nous travaillons aussi à creuser des puits et à établir des toilettes. Quand c'est possible, nous donnons aux réfugiés des semences et des outils agricoles. La région est très fertile, mais la guérilla empêche la culture des champs. Seuls les terrains agricoles autour des villes peuvent être cultivés ". " Ce drame doit être porté à la connaissance de l'opinion publique. Il n'est plus possible de se taire face aux victimes de cette violence " déclare M. Silvestri. (source : fides)

Pour plus d'informations :
Agence Fides

Retour