24.05.04
- Synode de l'Eglise Réformée
de France.
L'Eglise Réformée de France a tenu son 97ème synode
national à Cognac du 20 au 23 mai et avait mis à l'ordre
du jour entre autres questions l'accompagnement des pasteurs dans leur
ministère et une réflexion sur l'homosexualité.
Lors de
ce synode, l'Eglise Réformée s'est interrogée sur la question
des ministères. Dans quelles conditions les pasteurs exercent-ils leur
ministère ? Comment conjuguer leurs priorités et celle de la paroisse
? Une attention plus particulière a été portée
à la question de l'accompagnement - la solitude dans l'exercice de leur
ministère pouvant peser - et de la médiation quand un conflit oppose
le ministre au conseil presbytéral.
Actuellement 373 pasteurs sont en poste dans une Eglise locale, dont
près de 79 femmes, sans oublier les 68 pasteurs qui exercent leur ministère
dans les oeuvres et mouvement, aumôneries d'hopiuaux ou d'aéroports,
scoutisme, bibliste, Cimade etc … 15 % du corps pastoral est de nationalité
étrangère. La moyenne d'âge des pasteurs de l'Eglise réformée de France
est de 46 ans. 20 % des pasteurs ont moins de 5 ans d'exercice dans
leur ministère, et ont donc acquis une autre expérience professionnelle.
Cette année, il y a 20 proposants, futurs ministres en poste avant validation
par la Commission des ministères. L'Eglise Réformée de France ne connaît
donc pas de crise de vocation. Toutefois, ils sont souvent surchargés
par un ministère. Selon l'expression du pasteur Schlumberger,
les relations entre le pasteur et sa paroisse et entre la paroisse et
la région semblent de plus en plus difficiles à tisser.
Le pasteur
Marcel Manoël, réélu président du Conseil national pour un second mandat
de 3 ans, a parlé du roblème de l'image non seulement
des ministres mais aussi de l'Eglise réformée et du protestantisme...
du sentiment d'une usure qu'expriment certains ministres noyés
dans la succession des tâches de gestion et de rafistolage, le
sentiment d'une vis synodale sans influence réelle sur la vie
des Eglises locales.
Lors de ces 4 journées, les membres du Synode, laïcs et pasteurs, femmes
et hommes, ont examiné, comme tous les ans, le travail du Conseil
national et des différentes commissions, commission des ministères qui
s'occupe du corps pastoral, finances …). Par les décisions qu'ils ont
votées et les vœux qu'ils ont émis, ils ont ainsi marqué
les orientations de l'Eglise réformée pour les mois et les années
à venir.
Il a été décidé de se donner les moyens
de mieux former et accompagner les pasteurs, avec une évaluation
de ministère "dans la sixième année après
l'entrée dans un poset, dans le but d'extraire la valeur de ce
qui a été vécu ensemble." D'autres décisions
concernèrent la catéchèse et certaines modifications
dans la liturgie.
L'actualité nationale comme la laïcité, la situation des demandeurs
d'asile dans les centres de rétention aux frontières et l'actualité
internationale ont été sujets d'échanges et de
réflexion. Le pasteur Manoël a noté également
"un certain effacement du protestantisme" dans une société
française de plus en plus sécularisée et méfiante
visà-vis des institutions. " Et le pasteur Charistian Baccuet
notait "depuis la crise avec les Etats-Unis, le préjugé
favorable dont bénéficie le protestantisme en France est
peu à peu remplacé par la suspicion."
Mais également le
Synode national s'est exprimé sur l'Avis du Conseil permanent
luthéro-réformé à propos de l'homosexualité. Il
l'a pris en comptepar 60 voix pour et 4 contre donnant un certain nombre
de précisions à cette occasion. Il "n'est pas opportun
d'envisager un culte de bénédiction qui entretiendrait la confusion
entre couple homosexuel et hétérosexuel". L'avis adopté par le Synode
précise également que "l'accueil est inconditionnel", c'est-à-dire que
les homosexuels doivent être accueillis sans restriction. "Comme chacun
de nous, les homosexuels et les homosexuelles en couple reçoivent dans
la vie de la communauté et l'accompagnement pastoral, la parole de grâce,
de pardon et de nouveauté de vie qui est celle du Seigneur".
Le Synode reprend l'orientation de l'avis du Conseil permanent Luthéro-Réformé,
établi en février 2004 après consultation des Eglises locales, où
il est noté que les homosexuels n'obtiennent pas de poste à responsabilité.
Officiellement, "l'orientation sexuelle n'est pas un critère de discernement
en tant que tel" dans l'attribution d'un ministère, rappelle l'avis
qui souligne cependant que "l'homosexualité d'un ministre est un obstacle
à son appel par une Eglise locale". (source : erf)
Pour plus d'informations : ERF
Retour
|