05.06.04
- Ouganda : Au terme de son voyage.
Le vendredi 4 juin, le
cardinal Renato Raffaele Martino a quitté Kampala pour Rome. La visite
du président du Conseil pontifical "Justice et Paix" a eu
un impact très positif sur la population des districts d'ethnie
acholi, ensanglantés par une longue et cruelle guérilla.
Il
a recueilli les prières instantes de la population soumise aux
violences des rebelles de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA). Il
a pu voir de ses propres yeux, en visitant les districts de Gulu, Kitgum
et Pader, le dramatique impact du conflit, en particulier sur les enfants
qui, s'ils ne se font pas kidnapper par les rebelles, viennent dormir
dans los missions par crainte d'être capturés et enrôlés de force.
Pour Mgr Paul Bakyenga, président de la Conférence épiscopale locale,
la présence du cardinal dans le nord de l'Ouganda a eu un double effet
: apporter un signe efficace de la sollicitude du Saint-Siège envers
l'Afrique et une stimulation envers un engagement renouvelé de toute
l'Eglise catholique en Ouganda pour les populations du nord. Rencontrant
dans le nord Père Giulio Albanese, directeur de l'agence MISNA, Mgr
Bakyenga a affirmé, visiblement ému, que "les conditions de vie dans
les camps de réfugiés sont terribles, inacceptables et dépassent les
limites de l'imagination. Voir des milliers et des milliers d'enfants
malades et mal nourris vivre dans des conditions inhumaines fait très
mal. Notre pays a l'obligation morale de porter toute cette souffrance".
L'archevêque de Gulu, Mgr John Baptist Odama, a lui aussi fait l'éloge
du cardinal pour avoir choisi de visiter les districts acholi, théâtre
de guerre depuis la fin des années 80. "Le cardinal nous a promis qu'il
se fera porte-parole de la souffrance de mon peuple" et cela est "un
beau signe d'espoir" a dit le prélat. Quant aux missionnaires, qui risquent
leur vie chaque jour auprès des civils, le cardinal Martino a dit d'eux
que "leur expérience est une extraordinaire leçon d'humanité et de christianisme".
Le jeudi 3 juin, près d'un million de personnes ont participé
à la messe célébrée par le cardinal Renato Martino à Namugongo, en mémoire
des saints martyrs Charles Lwanga et ses compagnons. Le P. Giulio Albanese
témoigne : " Le cardinal a célébré la messe dans le cadre vraiment suggestif
de ce sanctuaire de la périphérie de Kampala. Un nombre incroyable de
pèlerins ont pris par à cette messe. On a parlé de 800 000 mille personnes,
mais le chiffre a pu dépasser de loin le million. Pour le cardinal cela
a vraiment été l'occasion de partager l'expérience qu'il a vécue ces
jours-ci au Nord de l'Ouganda."
" Naturellement, dit le P. Albanese, il est parti du témoignage
des martyrs de l'Ouganda. Il a rappelé, avec à l'esprit ce qu'il a vu
ces derniers jours, l'importance du martyre comme expression de la sainteté.
La sainteté, disait-il, n'est pas quelque chose d'extraordinaire. Elle
appartient dans la foi à la vie quotidienne. Dans ce sens, tout chrétien
est appelé à être un "martyre", un témoin du Dieu vivant, un signe de
contradiction, un héraut de l'Evangile, et d'un Evangile de la paix,
et de la réconciliation."
... "Ensuite, il y a un autre aspect, à mon avis très important abordé
par le cardinal Martino: si d'un côté il est juste de vivre la dimension
de la solidarité à 360°, et donc de faire référence aux bienfaiteurs
et aux grandes agences internationales, le cardinal a aussi rappelé
que la solution des problèmes part précisément de l'engagement de la
Nation, des Ougandais qui doivent être les acteurs de cette solidarité,
les protagonistes de la mission. Et il a ensuite cité une très belle
phrase de Paul VI prononcée à Kampala en 1969 devant l'épiscopat africain;
"A partir de maintenant, vous, les Africains, vous êtes les missionnaires
de vous-mêmes". (source : misna)
Pour plus d'informations : Agence Misna
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