31.05.04
- Vietnam : Elles peuvent agir ouvertement.
Après cinquante ans de difficultés et de quasi-clandestinité, les religieuses
dominicaines du diocèse de Thai Binh bénéficient aujourd'hui de toutes
les approbations nécessaires.
Les religieuses dominicaines de Thai Binh, dans le Nord-Vietnam, attendaient
cela depuis longtemps pour s'afficher au grand jour. L'évêque du diocèse,
Mgr François Xavier Nguyên Van Sang, avait demandé des approbations
officielles pour elles au Saint-Siège comme au gouvernement dès les
années 1990. La Congrégation pour l'évangélisation des peuples, au Vatican,
avait donné son feu vert au cours l'année 2001. Les autorités civiles
avaient fait connaître leur approbation l'année dernière. Il ne restait
plus à obtenir qu'un décret d'établissement signé de l'ordinaire du
lieu.
C'est ce qu'a fait Mgr Sang le 25 mars dernier. Ainsi la situation changeait
du tout au tout pour les religieuses. Comme l'a fait remarquer la supérieure,
sour Jeanne Martine Pham Thi Kim Duc, âgée de 56 ans, désormais les
religieuses peuvent porter l'habit religieux et mener ouvertement leurs
activités dans les paroisses. Elles ne travaillent plus dans la peur
et la clandestinité comme elles le faisaient jusqu'à présent.
Le 22 août prochain, les religieuses inaugureront leur maison mère par
une solennelle messe d'action de grâces, au cours de laquelle quarante
novices prononceront leur profession temporaire. La nouvelle maison
occupera 500 m et est bâtie sur l'emplacement d'un ancien petit séminaire
dans le village de Dong Hoa. Elle servira de résidence à quarante religieuses,
novices et aspirantes. Les frais de constructions qui s'élèvent à 500
millions de dôngs (26 500 euros) ont été supportés par l'évêché et divers
bienfaiteurs dans le pays et à l'étranger.
Pour ce qui est de la vie quotidienne, désormais les religieuses se
suffisent à elles-mêmes grâce à la culture du riz, l'élevage de porcs
et de poulets ainsi que par la pratique de la médecine traditionnelle.
Selon la supérieure, un des avantages du nouveau statut acquis par la
congrégation et de la construction des nouveaux locaux, c'est la possibilité
pour les religieuses de faire des études dans leur propre maison et
de ne plus être obligées d'aller secrètement dans le Sud pour y poursuivre
leur formation et même y prononcer leurs voux, une solution qui financièrement
était très onéreuses pour elles ; depuis 1990, elle coûtait chaque année
à la congrégation trente millions de dôngs (1 590 euros).
C'est donc en quelque sorte la normalisation de la vie et des activités
pour l'ensemble de la congrégation religieuse qui comprend soixante
professes, vingt novices et quatre-vingt-cinq aspirantes terminant leurs
études universitaires. Quelques religieuses travaillent en paroisse
à diverses oeuvres comme le catéchisme ou l'alphabétisation. D'autres
travaillent dans une clinique régionale. Cependant, malgré leurs demandes
aux autorités civiles, il ne leur a pas encore été permis d'ouvrir des
cliniques médicales ou encore des dispensaires. Lorsqu'on écoute les
religieuses raconter les difficultés rencontrées depuis cinquante ans
dans leur vie religieuses, on comprend la joie qu'elles éprouvent aujourd'hui
devant ce retour à la normale. (source : eda)
Pour plus d'informations : Eglises
d'Asie
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