31.05.04
- Inde : L'harmonie entre les religions.
Au cours de sa première conférence de presse en tant que Premier ministre
désigné, le 20 mai dernier, Manmohan Singh, a eu l'occasion de révéler
les principes qui guideront sa politique en matière sociale et religieuse.
Le premier chef de gouvernement non hindou, de religion sikh, a notamment
déclaré que le renforcement de la paix entre les religions constituait
la plus grande priorité de son gouvernement : " L'harmonie intercommunautaire
devra être renforcée. Si nous sommes divisés au nom de la religion,
le pays est en danger. Pour intensifier le développement, nous devons
créer un environnement pacifique ".
Il s'est en particulier prononcé, avec prudence mais sans ambiguïté,
au sujet de deux des questions pour lesquelles le précédent gouvernement
n'avait pas encore trouvé de solutions, à savoir le jugement des responsables
des massacres du Gujarat en février 2002 et le conflit opposant hindous
et musulmans au sujet du terrain de la mosquée détruite de Ayodhya.
Manmohan Singh a notamment critiqué la lenteur de l'instruction du procès
des responsables des émeutes anti-musulmanes au Gujarat il y a deux
ans : " Nous sommes préoccupés , a-t-il dit, par le fonctionnement de
la justice dans le Gujarat et par l'inhabituel retard des procès engagés
devant les tribunaux de cette région. " Interrogé pour savoir si son
gouvernement avait l'intention de réclamer la démission de l'administration
du Gujarat, il a répondu : " Cela est trop sérieux pour être objet de
discussion dans une conférence de presse ajoutant encore que les relations
entre le pouvoir central et les Etats constituaient une question très
délicate.
Le Premier ministre désigné n'a pas craint de donner son avis sur le
très brûlant conflit d'Ayodhya, conflit qui traîne en longueur depuis
la destruction de la mosquée Babri en 1992, parce que, selon ses destructeurs,
elle avait été construite au XVIe siècle sur les ruines d'un temple
consacré à la divinité hindoue Ram. Après avoir entraîné des troubles
sanglants qui ont fait 2 000 morts à travers le pays, l'affaire attend
aujourd'hui entre les mains des juges.
Généralement, on attribue à Manmohan Singh la volonté de poursuivre
la croissance économique dont il a été à l'origine grâce aux réformes
apportées par lui en 1991 qui avaient permis à l'Inde de sortir du protectionnisme
rigide dans lequel elle était enfermée. La semaine dernière, il avait
dit que le but du Congrès était d'accélérer la croissance et de lutter
contre la pauvreté. Selon la Banque centrale indienne, le taux de croissance
du pays oscillera, cette année, entre 6,5 % et 7 %. (source : eda)
Pour plus d'informations : Eglises
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