Infocatho


05.06.04 - Jean Paul II a répété ce qu'il pense à George W. Bush.

Le président George W. Bush est resté deux heures au Vatican pour s'entretenir avec Jean Paul II, qui est resté ferme sur l'Irak, tout en donnant un satisfecit au président Bush sur les "valeurs morales".

A l'issue de cette conversation privée entre les deux hommes, le pape n'a pas fait de remontrances à son hôte sur la guerre elle-même, considérant sans doute comme l'avait dit récemment le chef de sa diplomatie, Mgr Giovanni Lajolo, qu'il fallait désormais "regarder vers l'avenir". Mais il a fermement exposé au président américain ce que la diplomatie vaticane juge indispensable, soulignant que les positions du Vatican sont "sans équivoque". "Vous connaissez bien la position sans équivoque du Saint-Siège à ce propos, exprimée dans de nombreux documents, par des contacts directs et indirects".

"M. le président, votre visite intervient à un moment de grande préoccupation en raison de la situation de graves troubles au Proche Orient, aussi bien en Irak qu'en Terre Sainte", a déclaré Jean Paul II. "C'est un désir évident de tous que la situation soit normalisée maintenant le plus rapidement possible avec la participation active de la communauté internationale et en particulier des Nations Unies, afin d'assurer un retour rapide de l'Irak à la souveraineté dans des conditions de sécurité pour toute sa population".

A l'issue de la conversation privée entre les deux hommes, le pape n'a pas fait de remontrances à son hôte sur la guerre elle-même, considérant sans doute comme l'avait dit récemment le chef de sa diplomatie, Mgr Giovanni Lajolo, qu'il fallait désormais "regarder vers l'avenir". Mais il a fermement exposé au président américain ce que la diplomatie vaticane juge indispensable, soulignant que les positions du Vatican sont "sans équivoque".

Il a, à ce propos, souhaité une "plus grande entente" entre les Etats-Unis et l'Europe. Jugeant que la visite de M. Bush intervient à "moment de grande préoccupation" à propos de la situation en Irak, mais aussi au Proche-Orient, Jean Paul II a aussi souhaité une relance du processus de paix au Proche-Orient et de "nouvelles négociations, dictées par un engagement sincère et déterminé au dialogue, entre le gouvernement israélien et l'autorité palestinienne". Pour le Vatican, ce point est essentiel car le conflit israélo-palestinien est le noeud des problèmes du Proche-Orient et les Etats-Unis ont la capacité d'exercer leur influence en faveur d'une solution.

Le pape n'a pas manqué au passage de faire allusion aux sévices infligés à des prisonniers irakiens, qu'il a vivement condamnés, sans toutefois prononcer le mot torture. Mais le propos équilibré du souverain pontife a également mis en exergue "la menace du terrorisme international", reconnaissant que l'attentat du 11 septembre "a sérieusement affecté les relations normales et pacifiques entre les Etats et les peuples".
"La menace du terrorisme international demeure une source de préoccupation constante", a déclaré le souverain pontife. Cette menace "a sérieusement affecté les relations normales et pacifiques entre les Etats et les peuples depuis la date tragique du 11 septembre 2001 que je n'ai pas hésité à définir comme +une journée sombre dans l'histoire de l'humanité+", a poursuivi le pape.

"Je continue à apprécier beaucoup votre engagement en faveur de la promotion des valeurs morales dans la société américaine, en particulier en ce qui concerne le respect de la vie et de la famille", a tenu à dire le pape.

Jean Paul II s'exprimait en anglais au cours de son entretien avec le président américain,
a terminé son allocution en lançant God Bless America (que Dieu bénisse l'Amérique).

De son côté, le président américain a salué la "conviction morale" du souverain pontife. "Il a donné aux autres du courage pour vaincre la peur de l'injustice et de l'oppression", a-t-il dit. Il s'agissait de la troisième entrevue entre le pape et George W. Bush depuis l'arrivée au pouvoir de celui-ci en janvier 2001. Cette rencontre, souhaitée par le président américain au point qu'il avait avancé dans ce but son arrivée en Italie, était la première depuis la guerre en Irak que Jean Paul II avait cherché à éviter avec une énergie farouche. Elle a été jugée "très cordiale" par le porte-parole du Vatican Joaquin Navarro Valls. Le président américain a remis au pape "la médaille de la liberté", la plus haute distinction américaine susceptible d'être remise à un civil.

Il est à noter que lors de cette rencontre entre le pape et le président, Condoleezza Rice, la conseillère du président américain George W. Bush pour la sécurité nationale a préfèré rester à l'ambassade américaine pour travailler sur des questions liées à l'Irak. L'absence de Mme Rice avait été remarquée par les journalistes présents au Vatican alors que M. Bush était venu accompagné d'une délégation de ses principaux collaborateurs.

Il faut aussi reconnaître que dans la Salle Clémentine où se sont déroulés les échanges officiels,
peu d'Américains travaillant au Vatican, cardinaux, monsignors ou séminaristes, étaient venus assister à la rencontre du président Bush avec Jean Paul II. Le tiers de la Salle Clémentine était vide et la plupart des personnes présentes étaient des journalistes et des employés du gouvernement américain accompagnant le président. L'entrevue ne s'est donc pas transformée en une étape de campagne présidentielle. (source : vis)

Pour plus d'informations : Service de presse du Vatican

Retour