05.06.04
- Une encyclopédie orthodoxe
russe .
"L'oecuménisme passe aussi par la culture", affirme le cardinal Kasper,
à l'occasion de la présentation à Rome, le 1er juin, du VIIe volume
de "l'Encyclopédie orthodoxe" en italien. Des experts catholiques ont
participé à sa rédaction.
Les
premiers tomes de ce projet monumental ont été présentés à Rome le mardi
1er juin, en présence de nombreuses autorités ecclésiales orthodoxes
et catholiques, mais aussi culturelles et politiques. Deux cardinaux
sont intervenus au cours de la cérémonie: les cardinaux allemand Walter
Kasper et tchèque Tomas Spidlik, spécialiste de la spiritualité orientale.
Pour ce qui est de la contribution catholique, le cardinal Jorge Mejia,
archiviste et bibliothécaire émérite de la sainte Eglise Romaine, a
rédigé un article de ce VIIe volume, qui donne une large place à la
présentation du Vatican et de l'Eglise catholique. L'Eglise
catholique devrait en outre contribuer à la réalisation d'un documentaire
russe consacré aux lieux saints des premiers siècles du christianisme.
Pour
le président de l'Encyclopédie orthodoxe, Serghey Kravetz, il est en
effet nécessaire de nourrir à l'Est comme à l'Ouest la perception des
racines communes de l'Europe. "Cette
encyclopédie peut être considérée comme l'un des pas les plus importants
et les plus heureux de l'Eglise orthodoxe russe dans l'accomplissement
de son rôle dans la Nouvelle évangélisation en Europe", a commenté pour
sa part le cardinal Kasper. Il disait en effet voir dans cette initiative
l'engagement réciproque de la tradition catholique et de la tradition
orthodoxe "de se présenter mutuellement pour redécouvrir le vrai visage
de l'identité propre de chacune, une identité qui est complémentaire
et a dessiné le visage chrétien de l'Europe".
Le cardinal Thomas
Spidlik a affirmé pour sa part: "L'Europe doit avoir un seul cour".
Pour le président de l'Encyclopédie orthodoxe, Serghey Kravetz, il est
en effet également nécessaire de nourrir à l'Est comme à l'Ouest la
perception des racines communes de l'Europe.
De ce point de vue, l'encyclopédie a tenu à inclure de nombreux articles
consacrés aux saints chrétiens des premiers siècles, communs ) la tradition
catholique et à al tradition orthodoxe. L'Eglise catholique devrait
en outre contribuer à la réalisation d'un documentaire russe consacré
aux lieux saints des premiers siècles du christianisme.
L'Encyclopédie a commencé à être publiée en l'an 2000, sous la direction
du patriarche Alexis II. C'était l'occasion de faire le point sur le
dialogue entre le Saint-Siège et le Patriarcat de Moscou. "Par cette
oeuvre, qui devrait atteindre 30 volumes, nous cherchons à aider les
chrétiens à découvrir les Eglises orthodoxes" a expliqué l'archevêque
Evgheny, de l'Académie ecclésiastique de Moscou.
Le Vatican encourage la réalisation de cette encyclopédie même
si elle contient de sévères critiques contre le "prosélytisme" de l'Eglise
catholique. La lettre "V" étant placée en troisième position dans l'alphabet
russe, les rédacteurs de cette encyclopédie ont donc déjà eu l'opportunité
de traiter l'argument du Vatican. Une longue et précise description
y est faite de l'organisation politique de l'Eglise catholique. On y
parle de l'organisation des services romains et en particulier des structures
de la Curie.
Mais ce point traite aussi des positions œcuméniques du Saint-Siège.
Il y est écrit : "Les relations avec l'Eglise orthodoxe russe ont été
obscurcies par les activités de prosélytisme répétées de la part de
l'Eglise catholique sur le territoire canonique des Eglises orthodoxes,
et aussi de la part des gréco-catholiques, surtout en Galicie (Ukraine
occidentale, ndr), quand les églises furent expropriées. Ces actes ne
suscitèrent pas de condamnations de la part du Saint-Siège".
Lors de cette présentation qui s'est déroulée au siège du centre Dionysia
- une association dédiée à l'art et à la culture - la fille de l'astronaute
russe Youri Gagarine, Elena Gagarina, s'est aussi exprimée en tant que
directrice du Musée national historique du Kremlin, à Moscou. Elle a
présenté la valeur de ce projet encyclopédique pour l'ensemble du monde
culturel russe. Le journaliste chargé d'introduire son intervention
a souligné l'ironie de l'histoire, en rappelant que le vol dans l'espace
de Gagarine avait été une occasion propice de propagande pour les autorités
de l'Union soviétique. "Dieu n'y habite pas, je ne l'ai pas rencontré",
avait dit son père à son retour.
De nombreux représentants du monde diplomatique étaient en outre présents
à cette soirée, ainsi que le directeur des archives d'Etat de la Fédération
de Russie, Sergei Mironenko. (source : vis/apic/zenit)
Pour plus d'informations : Service de
presse du Vatican
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