05.06.04
- Australie : L'Eglise anglicane mis en cause.
Un rapport d'enquête sur de nombreux cas d'abus sexuels au sein du diocèse
d'Adelaide de la Communion anglicane a été soumis lundi 31 mai au Parlement
de l'Australie du sud.
Ce rapport secoue les milieux ecclésiastiques du diocèse et met en cause
indirectement l'archevêque. L'enquête, commanditée par le diocèse lui-même
et menée par un ancien juge de la Cour suprême, a investigué sur les
agissements de l'Eglise en matière d'abus sexuel, de la part du clergé
anglican et de laïcs durant 50 ans, en Australie du sud. Le rapport
d'enquête, remis au parlement le lundi 31 mai, affirme que l'Eglise
ne s'est pas souciée des victimes d'abus sexuels qui se sont produits
dans le diocèse ces dernières décennies.
L'archevêque du diocèse d'Adelaide, Ian George, a déclaré que son diocèse
"était dévasté" par le contenu du rapport, dans une investigation concernant
plus de 200 plaintes. "Nous sommes dans la honte" a déclaré l'archevêque.
L'enquête conclut que l'Eglise n'a pas correctement pris soin des victimes
d'abus sexuel et que son attitude avait plutôt contribué à miner leur
réputation ainsi que celle de leurs familles.
L'enquête a également soulevé le fait que l'Eglise était plus concernée
par les responsabilités en matière de droit et d'assurances que par
la prise en charge de la douleur et des traumatismes subis par les victimes.
Ceci dans le but de protéger l'Eglise à tout prix, affirme-t-elle. L'enquête
a débuté lorsque deux ecclésiastiques anglicans ont affirmé qu'un réseau
de pédophiles avait opéré dans les milieux de l'Eglise pendant des années.
Un détachement spécial de la police ayant enquêté, il s'est avéré que
143 victimes d'abus, alors des enfants, ont été recensées, ainsi que
58 agresseurs potentiels.
L'enquête affirme que l'archevêque Ian George, ainsi qu'un directeur
d'école privée "prestigieuse", ont conseillé à un aumônier, licencié
par la direction le 6 juin 1992 pour avoir reconnu un cas de harcèlement
sexuel sur un pensionnaire, de quitter le pays pour éviter un procès
en justice. "Il n'est pas de mon ressort d'alerter la police, c'est
le rôle du directeur de l'école" a déclaré l'archevêque, qui a donné
le nom de l'établissement scolaire en question.
Il a ajouté que ni lui ni le directeur de l'école, Richard Burchnall,
n'avaient ordonné au harceleur de fuir. Il a encore déclaré qu'il était
désolé pour les manquements de l'Eglise dans ces affaires, mais qu'il
était en désaccord avec certaines interprétations du rapport. "Il n'y
a eu aucune tentative de cacher quoi que ce soit sous le tapis", a-t-il
encore précisé. "La police nous a avertis qu'aucun membre du clergé
actuel ou officiant laïc n'était sous examen", a encore déclaré l'archevêque
d'Adelaide.
Pour sa part, l'expert en matière de protection de l'enfance, Freda
Briggs, a déclaré: "Il se pourrait bien que la personne qui donne un
tel conseil, soit passible d'un délit". Les cas d'abus auraient été
perpétrés entre autres au sein de camps de garçons organisés par l'Eglise.
Les faits remontent jusqu'en 1966. L'un des travailleurs en camp de
jeunesse accusé d'abus sexuel s'est suicidé en 1999, le jour où il devait
se présenter au tribunal. Il avait été révélé peu avant que l'une de
ses victimes s'était suicidée à Melbourne au début du même mois. (source
: apic)
Pour plus d'informations : Agence
APIC
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