07.06.04
- L'Eglise et la progression des sectes en Afrique.
Le développement exponentiel des sectes en Afrique constitue
une grande préoccupation et un défi pour toute l'Eglise, estime le cardinal
Crescenzio Sepe, préfet de la Congrégation pour l'évangélisation des
peuples.
Il s'agit d'un "défi" pour toute l'Eglise et particulièrement pour la
Congrégation dont il est responsable. Interrogé dans la version Internet
de l'hebdomadaire italien "Panorama," daté du 3 juin 2004,
il préconise une croissance de l'instruction religieuse des fidèles
et une meilleure formation des pasteurs sur ce phénomène. "En Afrique
subsaharienne, a-t-il expliqué, il existe 10'000 mouvements fondamentalistes
religieux fondés par des Africains, qui comptent un total de quelques
dizaines de millions d'adhérents".
Certains de ces mouvements naissent "de scissions au sein des confessions
chrétiennes", résultant de "désaccords de type doctrinal ou disciplinaire,
ou de revendications culturelles, tribales et nationalistes", a ajouté
le cardinal Sepe. Il a aussi dénoncé le développement des "mouvements
dérivés de certaines Eglises chrétiennes fondamentalistes", particulièrement
dans le sud de l'Afrique, et qui sont "soutenus par des organisations
internationales d'évangélisation de masse", dont les sièges sont en
Occident.
"Dans le continent africain, outre les mouvements d'origine protestante,
il existe aussi de nouveaux mouvements dérivés des religions orientales
mais provenant d'Amérique du Nord, ainsi que des mouvements de type
agnostique d'origine européenne", a-t-il ajouté.
Pour lui, leur succès tient au fait "qu'ils offrent des réponses immédiates
aux besoins des personnes". "Mais de telles réponses sont aussi immédiates
qu'éphémères, et n'aident certainement pas l'homme à trouver sa dignité,
à mûrir et à s'assurer un avenir meilleur".
Le cardinal s'est aussi arrêté sur la présence et l'extension des mouvements
ésotériques à forte diffusion, du type "New Age", "Rose-Croix", "Templiers",
voire satanistes. Soulignant qu'ils étaient particulièrement influents
sur les hommes politiques, il a affirmé que ces mouvements "se présentent
publiquement sous l'expression de valeurs universelles, mais réservent
aux initiés les aspects les plus occultes, menant au renversement de
la morale, de la religion, et des règles de la vie sociale".
Face à cette "menace" pour l'Eglise, le préfet de la Congrégation pour
l'évangélisation des peuples considère que "la réponse du monde missionnaire
ne peut être réduite à une campagne contre les sectes". Selon lui, elle
doit passer par "un programme précis de relance de la mission, notamment
par la formation à tous les niveaux et par la promotion humaine". "Il
est nécessaire de donner une attention particulière à l'instruction
religieuse des fidèles car les sectes tirent partie de l'ignorance religieuse",
a-t-il expliqué, en reconnaissant que cette tâche n'est "ni facile,
ni immédiate".
Les différents responsables de la pastorale sont aussi invités par le
cardinal à bien connaître le contenu et les arguments des sectes afin
"d'éclairer les personnes, de les protéger et de les mettre en garde
contre ceux qui spéculent sur leur innocence". Il a enfin reconnu les
difficultés de l'Eglise catholique qui n'est "pas encore suffisamment
solide et structurée" sur les terrains où abonde la "pauvreté matérielle
et spirituelle" et qui sont particulièrement fertiles pour les sectes.
(source : apic)
Pour plus d'informations : Agence
APIC
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