09.06.04
- RD Congo : Une occupation violente.
Les faits
qui se déroulent à Bukavu prouvent l'état d'occupation
violente en cours dans tout l'est de la République démocratique du Congo,
par les forces étrangères et la communauté internationale
ne met pas en oeuvre les moyens nécessaires pour qu'elle soit démantelée.
La situation reste confuse
à Bukavu après le retrait officiel des rebelles mais non réel.
" La population civile continue à être l'objet de mauvais traitements
" déclarent les sources de l'Agence Fides. C'est l'incertitude et le
confusion : tel est le climat que l'on respire à Bukavu, au centre d'une
crise dramatique qui pourrait replonger la République Démocratique du
Congo dans la violence, et même déchaîner une guerre ouverte avec le
Rwanda, accusé d'avoir envahi son propre territoire.
" Les troupes aux ordres du général Laurent Nkunda se seraient officiellement
retirées. En réalité, ses hommes circulent librement en ville, en pillant
les passants. Les Casques Bleus de la MONUC, Mission des Nations-Unies,
qui devraient veiller au respect de la trêve, semblent être dans l'incapacité
d'arrêter ces exactions. En outre, le général Nkunda s'est retiré de
Bukavu avec seulement 2.000 hommes, alors que l'on sait qu'il y était
arrivé avec 4.000 hommes armés. Où sont les 2.000 autres ? "
Le général Nkunda, un des chefs du RCD/Goma, devait être intégré avec
ses hommes dans la nouvelle armée congolaise unifiée, issue de la fusion
des différents mouvements de guérilla qui combattent dans la partie
orientale du Congo, avec l'armée fidèle au Président Kabila. Le général
Nkunda et le colonel Jules Mutebusi, ancien vice-commandant de la région
militaire, se sont rebellés contre l'autorité de Kinshasa, en affirmant
qu'ils voulaient défendre les Banyamulenge, Tutsis d'origine rwandaise
qui vivent au Congo depuis des décennies, d'un génocide semblable à
celui du Rwanda il y a dix ans.
" Il s'agit d'une manoeuvre pour jeter de la poudre aux yeux " disent
les sources de l'agence vaticane Fides. Il y a deux mois, une lettre
avait été publiée qui accusait des personnalités de Bukavu, dont plusieurs
ecclésiastiques, de préparer un massacre de Banyamulenge. Il s'agit
d'accusations fausses : la lettre est signée d'un personnage connu qui,
dans le passé, avait accusé le regretté Mgr Emmanuel Kataliko, l'archevêque
de Bukavu, mort en 2000 à Rome. Il était accusé de fomenter
la violence, quand c'était exactement le contraire. " Toute cette guerre
est une énorme tromperie.
Même la présence de milices rwandaises Hutues liées au régime du génocide
(les " Interhamwe "), a pour but de justifier la présence de troupes
de la nouvelle armée du Rwanda au Congo. Nous notons toutefois qu'une
partie des Banyamulenge ne veut pas une nouvelle guerre. Mais malheureusement,
la voix des modérés est encore faible par rapport à celle des extrémistes
qui sèment de nouveau la mort et la violence ".
Le 7 juin, le Conseil de Sécurité de l'ONU a condamné la prise de Bukavu
par les rebelles du RCD/Goma, et les violences commises contre la population
civile. L'Union Européenne étudie la possibilité d'envoyer une mission
militaire comme celle qu'elle a envoyée à Bunia au nord-est du Congo
en 2003, pour aider les Casques Bleus. (source : fides)
Pour plus d'informations : Agence Misna
Agence Fides
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