12.06.04
- Ils ont écrit au pape pour
avoir des nouvelles de leur père.
La famille de Tarek Aziz s'est adressée au pape Jean Paul II pour avoir
des nouvelles de l'ancien vice-Premier ministre irakien, a révélé sa
fille Zainab à l'hebdomadaire catholique italien "Famiglia
Cristiana".
"Abandonné
de tous", tel est le titre de cet entretien donné par les
membres de la famille de Tarek Aziz, à cet hebdomadaire. "Il
est détenu depuis 14 mois, mais nous le voyons pas. Il a écrit
quelques lettres en nous disant qu'il est en Irak, mais nous ne savons
pas où. Lui et nous, nous sommes seuls et délaissés."
La fille ainée et l'un des fils racontent ainsi l'arrestation
de leur père.
"Le 22 avril 2003, nous avons demandé au représentant d'une organisation
française à Bagdad, que nous connaissions, de nous aider, mon père voulant
se rendre à cause de ses conditions de santé. Cette personne a contacté
Paris d'où les Américains ont été informés. Le soir du 24 avril, après
21 heures, un cortège de voitures et de blindés américains s'est arrêté
devant chez nous : nous avons compris qu'ils étaient venus le chercher.
"
"Celui qui avait l'air d'être le chef nous a dit : nous l'emmenons avec
nous pour l'interroger pendant un mois ou deux. Je vous jure sur mon
nom - je m'appelle Chris - que vous pourrez lui parler au téléphone
une fois par semaine, " a rapporté Ziad, le fils de Tarek Aziz. Il a
cherché ensuite à rejoindre ce Chris, mais que le numéro de téléphone
qui leur avait été donné "était tombé en panne"
dès le lendemain de l'arrestation de son père.
"Nous avons été privés
de nouvelles jusqu'à la dernière semaine de juin 2003, date d'une première
lettre, mais nous ne l'avons ni vu, ni entendu", a raconté Zainab. "Nous
avons sollicité tout le monde. La Croix-Rouge, des organisations humanitaires,
les chefs de tribus irakiennes, les leaders chrétiens irakiens, le nonce
apostolique à Bagdad. Nous avons même écrit au pape", a ajouté la jeune
femme. En quatorze mois, la famille a reçu sept lettres de Tarek Aziz,
et dans sa dernière lettre remontant au 26 avril 2004, il affirme se
trouver encore en Irak.
L'avocat français, maître Jacques Vergès, qui était venu voir
la famille à Bagdad, avait promis de défendre leur père gratuitement.
"Mais, déclare Ziad Aziz, rentré à Paris, il a dit alors à une
personne que nous connaissons que nous devions lui verser un million
d'euros".
Tarek
Aziz est âgé de 68 ans. Il était le seul membre
du gouvernement de Saddam Hussein de confession chrétienne.
L'ex-vice-Premier ministre a rencontré plusieurs fois le pape et ses
collaborateurs au Vatican. Son dernier entretien avec Jean Paul II remonte
au 14 février 2003, à la veille du déclenchement de la guerre en Irak.
(source : famiglia cristiana)
Pour plus d'informations : Famiglia
Cristiana - 10 juin
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