15.06.04
- Côte d'Ivoire : Régler la crise politique.
Le Vatican s'implique dans la recherche d'une solution à la crise politico-militaire
qui secoue la Côte-d'Ivoire depuis septembre 2002 et veut réunir à Accra
(Ghana), les principaux acteurs politiques du pays.
Laurent Gbagbo, chef de l'Etat en exercice, Henri Konan Bédié, ancien
président, et Alassane Drahmane Ouattara, opposant, participeront à
la rencontre. Selon "Fraternité Matin", quotidien officiel ivoirien,
c'est le nonce apostolique, Mgr Mario Zenari qui annoncé cette nouvelle,
lors d'une rencontre qu'il a eue, le 8 juin à la nonciature, avec le
conseil de l'Union Nationale des Journalistes de Côte-d'Ivoire (Unjci).
"Le pape a été informé de la situation qui prévaut en Côte d'Ivoire.
Il m'a demandé d'être son interprète auprès des hommes politiques ivoiriens
pour qu'ils redoublent d'efforts", a notamment déclaré le nonce. A cet
effet, a-t-il ajouté, "les autorités religieuses envisagent d'organiser
une grande rencontre qui réunira Laurent Gbagbo, Henri Konan Bédié et
Alassane Drahamane Ouattara, probablement à Accra". Jean Paul II "invite
tous les hommes politiques impliqués dans le processus de paix, à prendre
leurs responsabilités, afin que la Côte-d'Ivoire parvienne effectivement
à cette paix", a poursuivi Mgr Zenari.
"Les cris des gens fatigués par cette guerre nous parviennent tous les
jours". Outre la crise politico-miltaire, le nonce apostolique a exhorté
les journalistes qu'il a reçus à la suite du bureau de l'Unjci, à cultiver
l'amour et la paix. "Votre responsabilité et votre conscience sont engagées
dans la construction de la paix", a déclaré le prélat, les invitant
"à observer l'éthique et la déontologie dans l'exercice de leur profession".
La presse ivoirienne a été mise en cause dans l'aggravation de la crise
du pays. Elle a souvent été accusée de jeter l'huile sur le feu.
L'évêque de Yamoussoukro, Mgr Paul Siméon Ahouana, a rappelé "le rôle
prépondérant de l'Eglise dans la quête obstinée de la paix". Face au
blocage actuel, a-t-il dit, l'Eglise n'est pas restée inactive. "Nous
avons privilégié le dialogue, assorti de médiation auprès des décideurs
politiques pour apaiser les tensions sociales", a-t-il souligné. Le
président de l'Unjci, Amos Beonaho, a déploré cette situation de crise,
soulignant que les manquements constatés dans l'exercice de la profession
journalistique "nous ont amenés à initier une série de mesures, dont
la loi sur la presse".
"Malheureusement, celle-ci reste toujours lettre morte quels que soient
les régimes qui se succèdent, car la quasi- totalité des hommes politiques
s'accommoderaient bien de la situation politique actuelle. Mais nous
allons continuer à agir", a-t-il indiqué. Il a souligné que les journaux
qui mettent à mal le processus de réconciliation nationale sont justement
ceux dont la ligne éditoriale est soumise à une instance politique.
(source : apic)
Pour plus d'informations : Allafrica
Retour
|