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19.06.04 - RD Congo : Surpris et étonné.

"Depuis le mois de mars dernier il y avait les signes d'une possible troisième guerre dans l'est de la République démocratique du Congo et toutes les institutions internationales en avaient été avisées."

Au terme de cette déclaration, Mgr Laurent Monsengwo Pasinya, archevêque de Kisangani (nord de la République démocratique du Congo), personnalité de premier plan de l'Eglise catholique congolaise, conclut : "Je suis étonné qu'on en soit surpris."

Depuis quelques semaines la zone orientale de l'ex-Zaïre est en proie à des tensions et des affrontements armés, en particulier entre militaires insubordonnés et l'armée réunifiée après le conflit de 1996-98 pour renverser le dictateur Mobutu Sese-Seko et la guerre de 1998 à 2002. "La communauté internationale aurait pu suivre le développement de cette situation. Il ne s'agit plus d'une question au sein de l'armée, mais qui concerne aussi le droit international", insiste Mgr Monsengwo.

Le 2 juin dernier la ville de Bukavu, chef-lieu du sud-Kivu à la frontière avec le Rwanda, est tombée aux mains des soldats insurgés, pour être ensuite reconquise après une semaine par les troupes régulières, au prix de dizaines de victimes, de graves violations contre les civils et de milliers de réfugiés au Rwanda et Burundi. Depuis deux jours on parle avec insistance de rassemblements de troupes le long des frontières les plus instables de la région des Grands Lacs, celles entre l'ex-Zaïre et le Rwanda.

"Au niveau international, on sous-évalue le grave danger encouru par cette zone de l'Afrique Centrale" dénonce encore l'archevêque de Kisangani. Les gouvernements de Kinshasa et Kigali, déjà en lutte durant les cinq années du conflit, se sont de nouveau lancés des accusations réciproques ces dernières semaines, mais Mgr Monsengwo préfère ne pas s'exprimer sur cette polémique ouverte: "pour le moment j'ai déjà exprimé tout ce que je peux dire". L'archevêque de Kisangani ne renonce pas toutefois à réaffirmer un concept: "L'idée d'un Congo uni et inviolable du point de vue du territoire comme de la souveraineté nationale appartient désormais au peuple". (source : misna)

Pour plus d'informations : Agence Misna

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