15.06.04
- Lettre ouverte aux chrétiens d'Occident.
Dans une lettre ouverte adressée aux chrétiens d'Occident, l'évêque
de Tunis, Mgr Fouad Twal, explique que l'islam traverse actuellement
une crise à laquelle les chrétiens doivent répondre par l'amour et l'espérance,
et non par la guerre.
Mgr Fouad Twal constate dans sa lettre qu'"après l'attentat des Tours
Jumelles et la guerre en Irak, on a un peu perdu la confiance dans la
justice internationale, et la sérénité". "Nous sommes tous blessés et
nous vivons aussi le terrorisme dans la souffrance, comme vous en Occident.
Au Moyen Orient, il y a eu des centaines d'attentats également. La violence
est présente dans tout le pays, car elle est dans le cour de l'homme",
ajoute-t-il.
"La question n'est pas seulement l'Irak de Saddam. Il y a d'autres intérêts
en jeu et surtout on ne peut pas changer tout le Moyen Orient par la
force. Il faut du temps, il faut faire le bien et poursuivre un dialogue
qui n'a jamais été interrompu du côté de la communauté chrétienne".
"Aujourd'hui, l'islam est un monde en crise, qui croit parfois pouvoir
trouver de la force et des garanties dans le fanatisme. Il ne faut pas
soigner cela avec la guerre, mais en lui donnant de l'amour et de l'espérance,
dans le contexte d'une situation mondiale qui n'aide pas", affirme-t-il.
"Face à la peur et à la violence, nous devons nous interroger : que
faisons-nous, nous les chrétiens, pour remédier, pour sauver, pour aider
? Il est certainement très important de se connaître mutuellement au
niveau culturel".
"Mais l'aspect intellectuel n'est pas suffisant. Il faut que la personne
individuelle, le chrétien et le musulman, mûrisse, dans la vie quotidienne.
La culture du dialogue doit commencer dans les écoles, dans les églises,
dans les mosquées! On doit encourager les rencontres nationales et internationales
sur ce thème.
Evoquant l'arrivée de nombreux immigrés musulmans dans des pays chrétiens,
Mgr Twal précise qu'il "est nécessaire d'affirmer l'identité chrétienne
avec courage, sans complexes, sans aucune crainte révérentielle: le
"profil bas" ne sert à rien et est rejeté par les musulmans eux-mêmes".
"L'immigration peut être une richesse" mais pour cela il faut la rendre
"moins sauvage" et "intensifier les aides aux gouvernements qui s'engagent
à développer l'éducation et augmenter les possibilités de travail dans
leur pays".
En même temps, "il faut intensifier les échanges au niveau universitaire
et scientifique pour favoriser les composantes du monde musulman qui
souhaitent une relation ouverte avec la modernité". "Il ne faut pas
oublier que la pauvreté, l'ignorance et l'injustice sont des terrains
fertiles pour le fondamentalisme", souligne-t-il.
"Pour dialoguer, fait-il observer, il faut avant tout une solide connaissance
de la foi chrétienne catholique, une adhésion ferme au Magistère de
l'Eglise, qui garantit que l'on est bien un disciple à la suite du Christ".
"Notre expérience montre que le témoignage chrétien et la charité finissent
toujours par "percer", y compris dans le monde musulman"..."Le dialogue
de l'amitié, de l'entraide, du service, est possible. Il entre, il pénètre.
La charité reste le langage le plus beau. Et tout le monde peut faire
quelque chose, selon ses possibilités".(source : zenit).
Pour plus d'informations : Tempi
Retour
|