16.06.04
- Inquiétude de Jean Paul II pour l'Afrique.
A l'occasion de l'audience accordée aux participants de la réunion du
Conseil post synodal du Secrétariat général du Synode des évêques pour
l'Assemblée spéciale pour l'Afrique, Jean Paul II a lancé "un
appel musclé".
C'est le terme qu'emploie l'AFP pour parlé de cette déclaration
de Jean Paul II qui a souligné "la nécessité d'une authentique réconciliation
fraternelle, après les blessures provoquées par les conflits qui empoisonnent
encore les rapports interpersonnels, interethniques et internationaux
dans plusieurs régions d'Afrique", afin d'aider le continent à panser
ses profondes blessures provoquées par la pauvreté, les conflits et
le Sida.
Dans son discours publié sur le site internet de la Salle de presse
du Saint Siège, le Souverain Pontife a demandé aux évêques réunis "de
vérifier les réalisations, les projets et les progrès des Eglises locales
africaines. Ces dernières méritent d'autant plus d'être louées et sont
dignes d'admiration que les situations politiques et socio-économiques
sont encore dans la majorité des cas tragiquement défavorables, même
si quelques signes réconfortants se manifestent".
Malgré l'oeuvre infatigable des évêques et des Eglises locales, qui
ont reçu les compliments du Pape, Jean Paul II a voulu retenir toute
son attention sur le fait que le continent africain "ne semble malheureusement
pas connaître de trêve ni de paix durables. Aux conflits internationaux
s'ajoutent des foyers endémiques de lutte qui sèment terreur et dévastation
parmi les populations, souhaitant vivre dans un climat de sérénité finalement
retrouvé. Il a alors insisté
sur "la nécessité d'une réconciliation fraternelle authentique".
A cela s'ajoutent les autres fléaux qui frappent l'Afrique et les Africains:
la pauvreté dérivant d'une situation économique compromise ainsi que
des difficiles conditions dans lesquelles se trouvent les secteurs de
l'éducation et de la santé. A ce propos, comment ne pas évoquer le drame
social du Sida; l'insécurité due aux conflits en cours ou latents et,
enfin, la corruption encore présente à trop de niveaux de la société
civile? C'est ainsi qu'est bouclé le cercle vicieux qui gangrène ce
jeune corps plein de vigueur".
Pour briser ces nouvelles chaînes, a ajouté Jean Paul II, "un effort
conjoint est nécessaire de toutes les forces vives de la société, en
particulier de celles de l'Eglise, qui sont déjà à l'oeuvre et interviennent
à tous les niveaux avec abnégation et dévotion. L'Eglise universelle,
fidèle à son rôle prophétique à l'égard de l'Afrique a, pour sa part,
déjà rappelé aux grands du monde les cinq priorités pour rendre aux
Africains ce qui leur a été soustrait, souvent par la violence: le respect
de la vie et des diversités religieuses, l'élimination de la pauvreté,
la fin du trafic des armes, la résolution des conflits et l'action en
vue d'un développement motivé de la solidarité".
Le Saint Père a conclu en affirmant que "la croissance exceptionnelle
de l'Eglise en Afrique, le changement rapide des Pasteurs, les nouveaux
défis que le continent doit affronter exigent des réponses que seule
la poursuite de l'effort demandé par la mise en oeuvre "d'Ecclésia
in Africa", l'Exhortation apostolique post synodale dans laquelle
le Souverain Pontife avait rappelé la dimension familiale de l'Eglise
en insistant sur la notion d'Eglise-famille de Dieu soulignée par l'Assemblée
spéciale pour l'Afrique. Elle pourrait offrir et redonner une vigueur
renouvelée et un espoir renforcé à ce continent en difficulté". (source
: misna)
Pour plus d'informations : Agence Misna
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