19.06.04
- L'absence de racines historiques chrétiennes.
L'absence de référence aux racines chrétiennes
de l'Europe a été l'objet d'un long débat et de
prises de position claires et insistantes de la part du Vatican et de
nombreux pays de l'Union Européenne.
Au moment de l'adoption de la nouvelle Constitution, le Vatican a officiellement
"regretté" samedi l'absence de mention des "racines chrétiennes" de
l'UE dans la nouvelle Constitution européenne, en raison de "l'opposition
de certains gouvernements". "Le Saint-Siège exprime sa satisfaction
pour cette nouvelle et importante étape dans le processus d'intégration
européenne, toujours souhaité et encouragé par le souverain pontife",
indique un communiqué du porte-parole du Vatican Joaquin Navarro-Valls.
"Le Saint-Siège ne peut pas cependant ne pas exprimer son regret pour
l'opposition de certains gouvernements à reconnaître explicitement les
racines chrétiennes de l'Europe", a toutefois ajouté le porte-parole.
Les Eglises catholique et protestante allemandes ont déploré samedi
l'absence de référence à Dieu dans la Constitution de l'UE, et l'absence
de référence explicite à "l'héritage judéo-chrétien". "Nous regrettons
que les chefs de gouvernement et d'Etat n'aient pas pu se mettre d'accord
pour nommer ce fait historique expressément", écrivent dans une déclaration
commune le président de la Conférence épiscopale de l'Eglise catholique
allemande, le cardinal Karl Lehmann, et le président de l'Eglise protestante,
Wolfgang Huber.
"Nous regrettons aussi qu'il n'ait pas été possible de faire comprendre,
par une référence à la responsabilité devant Dieu, que toute ordre humain
est faillible et imparfait et que la politique n'est jamais absolue,
eu égard aux expériences douloureuses des guerres et dictatures en Europe",
poursuit la déclaration.
Le compromis sur la Constitution européenne, adopté au sommet européen
de jeudi et vendredi, ne contient dans son préambule aucune référence
à Dieu ou la religion chrétienne, comme le réclamaient plusieurs pays
dont la Pologne. Il stipule seulement que la Constitution tire son inspiration
"de l'héritage culturel, religieux et humaniste de l'Europe". Toutefois,
Karl Lehmann et Wolfgang Huber affirment que la Constitution est "un
pas important pour l'intégration européenne, sur la voie de la paix
et du bien-être des hommes".
A l'inverse, la Turquie, grand pays musulman qui veut intégrer l'Union
europénne, a salué l'adoption de la première Constitution européenne
qui ne contient pas de référence à ses racines chrétiennes. "C'est une
Constitution que nous approuvons," a déclaré le ministre turc des Affaires
étrangères Abdullah Gul à l'agence turque Anatolie. "C'est une
bonne constitution qui remplit les attentes de la Turquie."
La participation active de la Turquie à la conservation des racines
chrétiennes dans les régions où elle a exercée
sa présence est significative, ont déclaré certains
hommes politique français. L'expulsion des Grecs orthodoxes de
la côte de la Mer Egée, les ruines des églises arméniennes,
les ruines et les transformations des édifices chrétiens
dans les Balkans et à Constantinople comme dans l'Anatolie en
sont la preuve tangible. (source : vis/kna)
Pour plus d'informations : Service de
presse du Vatican - Agence KNA
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