21.06.04
- Nuances sur l'adhésion de la Turquie à l'Europe.
Au lendemain
du conseil national de la Fédération protestante, le président
de la FPF a abordé la question des actes racistes et antisémites
et la question de l'adhésion de la Turquie à l'UE.
Dans la
conférence de presse qu'il a donnée lundi à Paris, le
pasteur Jean-Arnold de Clermont a souhaité la création d'un "observatoire
de la laïcité" pour lutter contre la montée des intolérances racistes
et antisémites. Il a rappelé que l'idée d'un observatoire, défendue
par la FPF depuis deux ans, avait été reprise par le président
Jacques Chirac le 17 décembre 2003 lors de son discours solennel sur
la laïcité. Le président de la République avait alors annoncé la création,
auprès du Premier ministre, d'"un Observatoire de la laïcité, chargé
d'alerter les Français et les pouvoirs publics sur les risques de dérive
ou d'atteinte à ce principe essentiel".
"Rien n'a bougé depuis", a déploré le président de la FPF, de même que
"très peu d'efforts ont été engagés dans la lutte contre les ghettos
de nos grandes villes", a-t-il ajouté.
"C'est une montée des peurs quant à l'avenir de la société, de l'Europe,
une montée des peurs à l'égard de l'autre, de l'étranger". "Nous ne
croyons pas que la constitution d'un front des religions soit une réponse
adéquate", a-t-il ajouté, "car cela accréditerait l'idée que c'est de
la confrontation religieuse que naîtraient ces actes racistes et antisémites".
Evoquant un "désarroi" des responsables politiques face à la multiplication
des incidents, il a souhaité un engagement "non seulement des Eglises
mais des associations, des syndicats" pour combattre les intolérances.
A propos de l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, il estime
qu'elle ne pourra se faire qu'au prix d'une "réconciliation des mémoires".
"En tant qu'Eglises, nous insistons sur une nécessaire réconciliation
des mémoires, qui prendra du temps, avant l'entrée de la Turquie dans
l'Union européenne".
"Il n'est pas possible de faire comme s'il n'y avait pas eu l'Empire
ottoman et d'oublier ce qu'il a inscrit dans les mémoires des peuples,
ni d'oublier la reconnaissance du génocide arménien".
Le président de la FPF a également souligné "la nécessité d'une réelle
liberté religieuse, qui n'existe pas actuellement, en Turquie", précisant
que "les minorités religieuses n'y ont pas d'existence légale". "Nos
Eglises doivent récuser toute peur ou toute politique fondée sur la
peur de l'islam, mais en même temps il nous faut de manière réaliste
examiner ce que signifie l'accueil d'un pays dont le peuple est à majorité
musulmane". (source : fpf)
Pour plus d'informations : Fédération
Protestante de France
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