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26.06.04 - Pourquoi refuser les racines chrétiennes.

Le refus de la mention des racines chrétiennes de l'Europe dans la Constitution de l'Union Européenne a sans doute pour cause des "préjugés idéologiques".

Le secrétaire pour les relations avec les Etats, Mgr Giovanni Lajolo, dans un entretien accordé le 23 juin au quotidien italien "Avvenire", met en cause les pays qui n'en ont pas voulu, pour cause de "préjugé idéologique".

"Le principe de la liberté religieuse et de la claire distinction entre sphère religieuse et sphère politique, permettant à différentes religions de cohabiter pacifiquement dans une même organisation politique, est issu du christianisme", déclare Mgr Lajolo. Ces rares pays, dont la France, - où le christianisme a pourtant joué un très grand rôle - ont eu peur qu'elle rende "moins acceptable la maison européenne à un pays à majorité musulmane pouvant éventuellement en faire partie".

"Le Saint-Siège se montre satisfait que le Traité préserve le statut de l'Eglise dans les différents Etats membres de l'Union, en reconnaissant son identité et sa contribution spécifique, et s'engage à un dialogue ouvert et régulier avec elle", a-t-il également confié.

Concernant les pays de l'Europe de l'Est, le prélat italien a expliqué que ces pays, qui ont retrouvé il y a peu de temps leur souveraineté nationale et leur liberté politique, ont peut-être peur "que leur voix ne soit pas assez écoutée dans une union avec des pays plus grands et plus forts, et de devoir à nouveau subir des mesures législatives imposées de l'extérieur". Il a alors recommandé de "rendre les citoyens européens plus conscients d'une Europe qui vaille la peine de s'enthousiasmer, une Europe qui ne soit pas seulement une solution technico-économique, mais aussi un grand dessein politique qui soit une fin sociale et un choix moral".

"L'Osservatore Romano" du même jour titrait en première page "Invités, sinon étrangers, dans une Europe qui ne reconnaît pas ses racines chrétiennes", dans une déclaration sur le Traité constitutionnel. Il reprenait les mots de Mgr Aldo Giordano, secrétaire général du Conseil des Conférences épiscopales d'Europe, pour lequel "une occasion historique a été perdue avec la promulgation du Traité constitutionnel de l'Union européenne". "S'il y avait eu cette référence, la majorité des Européens, surtout de l'Est, se serait davantage retrouvée chez soi, alors que nous sommes dans une construction où nous nous sentons invités, sinon étrangers", avait-il encore affirmé.

Dans le même sens, Mgr Christodoulos, archévêque d'Athènes a déclaré
devant les représentants des évêchés catholiques en visite à Athènes : "La majorité des dirigeants européens se sont comportés comme si l'Europe n'avait pas d'histoire, comme si notre civilisation était née hier, créée par les Commissaires dans une salle de l'Union européenne".

Il a aussi soutenu les critiques récentes du pape Jean Paul II, qui avait indiqué que "l'Europe doit avancer en tant qu'union spirituelle, fondée sur les valeurs chrétiennes et humaines". Toutefois, pour M. Christodoulos, "l'Europe a fait un très grand pas" en adoptant la Constitution. "Nous sommes contents, car l'Europe a une Constitution et peut maintenant avancer vers une union politique après l'Union économique que nous avons réussie avec l'euro", a-t-il souligné. (source : apic)

Pour plus d'informations : Agence APIC

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