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01.07.04 - Honduras : La marche pour la vie.

"Nous ne pouvons plus tolérer le déboisement illégal, la mise aux enchères du bois par l'Etat, la destruction de la biodiversité dans le sud, à ciel ouvert dans la vallée de Siria et dans le reste du pays, ou encore la contamination des eaux."

" Nous ne pouvons pas rester immobiles face à la remise des richesses à ceux qui sont seulement capables de les transformer en argent, en destruction et en mort". C'est ainsi que Père Andrés Tamayo, curé de Salamá, s'est adressé à une foule de 10.000 manifestants arrivés le 30 juin, après une semaine de marche, à Tegucigalpa pour la deuxième "Marche pour la vie" organisée pour protester contre la destruction des forêts du Honduras.

Le cortège, divisé en 4 groupes venus des 4 coins du pays, plus précisément de Siguatepeque (nord), Choluteca (sud), Danlí (est) et Juticalpa (ouest) s'est réuni sur la place La Merced, dans le coeur de la capitale, où l'évêque d'Olancho, Mgr Mauro Muldoom, a présidé une célébration oecuménique. Elle a été suivie de l'intervention de Jorge Varela, président du Comité hondurien de défense de la faune et de la flore du Golfe de Fonseca, qui a dénoncé la dévastation de l'écosystème de la baie à cause de l'élevage intensif de homards.

Le Père Tamayo, fondateur du "Mouvement environnementaliste d'Olancho" (MAO), inscrit de longue date sur la "liste noire" des commerçants de bois présents dans la région nord du pays, a dénoncé que "les responsables de la crise actuelle sont la corruption, qui engendre misère, injustice et la myopie d'une classe dirigeante vorace qui tous les 4 ans, trompe la population, l'utilise et l'exploite".

Cette initiative a été soutenue par des personnalités internationales, dont l'ancien gouverneur du Maryland, la fille de Robert Kennedy, Kathleen Kennedy, l'ex-ambassadeur américain au Salvador Robert White et Paula Palmer, directrice de 'Global Response', une ONG de prévention de la dévastation de l'environnement. Père Tamayo n'a pas accepté l'invitation du président Ricardo Maduro, qui préféra ne pas le rencontrer l'an dernier, déclarant à une radio locale que "le plus important, ce n'est pas de me recevoir mais de prêter attention à nos requêtes pour sauver les forêts".

Les promoteurs de la marche ont demandé au gouvernement d'ordonner l'arrêt immédiat de l'exploitation des bois par des trafiquants clandestins, de respecter les accords internationaux qui déclarent la biosphère "patrimoine de l'humanité", de respecter les normes sur l'environnement et sur le travail pour les ouvriers des "maquiladoras", des usines qui exploitent la main d'oeuvre et produisent pour la marché américain.

Selon les données de la Pastorale Sociale-Caritas du Honduras, plus de 100.000 hectares de forêts disparaissent chaque année à cause du déboisement sauvage, des incendies, de l'agriculture et de l'élevage intensif. Un véritable fléau, qui touche tout particulièrement la zone d'Olancho, où se trouvent plusieurs multinationales de coupe du bois, qui travaillent principalement pour les marchés des Etats Unis, du Canada, des pays des Caraïbes et d'Europe. Des multinationales travaillent également à l'extraction des ressources minières dont le pays est riche. (source : misna)

Pour plus d'informations :
Agence Misna

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