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01.07.04 - Indonésie : A la veille des élections.

Six ans après la chute de Suharto, les électeurs indonésiens se préparent à élire pour la première fois leur président au suffrage universel direct. La campagne pour l'élection présidentielle dont le premier tour est prévu le 5 juillet prochain est lancée.

Les partis politiques n'hésitent pas à inclure les problèmes religieux dans leurs programmes, mais avec de très grandes ambiguïtés entre le nationalisme et le respect de la liberté de culte et de concience.

L'on retrouve les grands thèmes qui ont été ceux de la vie politique du pays depuis la proclamation de l'indépendance de 1945 : restauration de la souveraineté du peuple et réalisation du Pancasila. Sous ce terme se trouve l'idéologie de l'Etat indonésien sous Sukarno puis Suharto qui tenait en cinq principes : monothéisme, humanisme, nationalisme, démocratie et justice sociale.

Mais avec le temps ces cinq principes semblent avoir été réduits à un binôme : nationalisme et islamisme. Dans les programmes qu'ils présentent aux électeurs, les candidats en lice font assaut d'imagination pour apparaître à la fois comme de vrais nationalistes et de bons musulmans.

Un article paru dans le "Jakarta Post "du 28 mai 2004, sous la plume de l'analyste politique Soedjati Djiwandono, décrit ce qu'il perçoit comme les faux-semblants du couple nationalisme - islam, qui traduit en fait une réalité qui se veut essentiellement islamique.

Lors d'un discours prononcé à l'université Gadjah Mada, un responsable politique, Susilo Bambang Yudhoyono, a qualifié la base idéologique du Parti démocratique de " nationalisme religieux " tandis qu'en pratique pour Bambang Yudhoyono, cette notion de Sang Demokrat pouvait être comprise comme n'étant " pas laïque ". Sa relation apparemment étroite avec le "Parti de l'étoile et du croissant" (PBB), parti qui milite ouvertement pour l'introduction de la charia dans la vie de la nation " par des moyens constitutionnels tendrait à corroborer cela.

Malgré tout, en continuant à se maintenir dans l'illusion en refusant d'éliminer les racines du conflit, à l'image d'une autruche enfouissant sa tête dans le sable pour prétendre que tout va bien, la nation se prépare à être secouée par des conflits sporadiques, locaux et horizontaux. Des conflits qui se déclenchent sous un prétexte ou sous un autre et qui finissent toujours par prendre, d'une façon ou d'une autre, une teinte religieuse - à la manière d'un cancer, rongeant peu à peu la vie de la nation. (source : eda)

Pour plus d'informations : Eglises d'Asie

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