Infocatho


31.07.04 - Darfour : Sous la pression internationale.

"La communauté internationale, déclare l'évêque d'El Obeid, doit faire davantage pression sur le Soudan parce que le gouvernement de Khartoum continue à promettre sans tenir sa parole."

Mgr Antonio Menegazzo, évêque et administrateur apostolique d'El Obeid, la capitale de l'Etat du Nord Kordofan), diocèse soudanais comprenant la région occidentale du Darfour, théâtre d'un conflit et d'une grave crise humanitaire. "La situation s'aggrave sans cesse" a-t-il déclaré à l'agence missionnaire Misna. "Les milices janjawid attaquent les villages, incendient les habitations, pillent les biens de la population noire et musulmane. Ces bandes armées sont essentiellement formées d'éleveurs islamiques qui ont besoin de terres où faire paître leur bétail".

"Hier, le gouvernement de Khartoum a demandé plus de temps pour désarmer les miliciens" a ajouté l'évêque, qui oeuvre au Soudan depuis plus de 45 ans. "Entre temps, les autorités locales sont en train de démontrer qu'elles n'apprécient pas les visites des délégations internationales et ne coopèrent pas pour montrer les conditions de vie des déplacés dans les camps".

Mgr Menegazzo ajoute que la visite du représentant du pape, Mgr Cordes, a eu une conséquence positive sur le plan pratique. "Les responsables de la paroisse de Nyala m'ont dit avoir distribué plus facilement les aides humanitaires, tentes, savon, vêtements, nourriture, dans les camps, où les militaires empêchent généralement l'accès".

Les observateurs de l'Union Africaine se trouvant au Darfour confirment que les violences se poursuivent: dans un communiqué diffusé ce matin, ils constatent que début juillet, au village de Suleia, "des miliciens appartenant probablement aux janjawid ont pillé le marché et tué des civils, certains ayant été enchaînés et brûlés vifs". Selon les Nations Unies, la crise au Darour est la plus grave urgence humanitaire de la planète: plus d'un million de déplacés, environ 160.000 réfugiés au Tchad et au moins 30.000 morts depuis l'explosion du conflit, en février 2003. (source : misna)

Pour plus d'informations : Agence Misna

Retour