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31.07.04 - Dissidence au sein de l'Eglise de Bulgarie.
 
La situation s'envenime entre
entre les partisans du patriarche de l'Eglise orthodoxe Maxime et ses détracteurs. La police a expulé les prêtres dissidents des églises qu'ils occupaient.

Cette expulsion des prêtres orthodoxes dissidents a eu lieu
dans la nuit du 20 au 21 juillet à Sofia, et dans les villes de Plovdiv, Blagoevgrad et Chepelare. Sur l'ordre du procureur général de Bulgarie, les forces de l'ordre ont fermé provisoirement quelque 250 églises, monastères et édifices religieux, dont 18 à Sofia, occupés depuis des années par des religieux "réformateurs" d'un "synode alternatif" contestant le patriarche Maxime, 89 ans, chef du patriarcat de Bulgarie de l'Eglise orthodoxe qui est accusé de "sujétion" envers l'ancien régime communiste.

Les "réformateurs" accusent en effet le patriarche Maxime, élu à vie en 1971, d'avoir collaboré avec les communistes et exigent sa
démission.
L'Eglise orthodoxe, à laquelle appartiennent plus de 80% des huit millions de Bulgares, est ainsi divisée depuis la chute du régime communiste en 1989.


Cette action s'inscrit également dans le cadre de la loi controversée sur les communautés religieuses qui accorde au patriarche de Bulgarie le droit de propriété sur les biens de l'Eglise orthodoxe dans le pays,
les églises et les monastères , ainsi que sur d'autres biens importants.
 
Les prêtres "réformateurs" ont installé depuis la semaine
dernière une église de "plein-air" dans le jardin de l'église Ste Sofia, au centre de la capitale, où ils célèbrent depuis des offices religieux, dont deux mariages.
 
Une institution bulgare, Rule of Law Institute, a déclaré avoir informé les diplomates occidentaux de ces faits, et avoir
envoyé un message à la Cour européenne des droits de l'homme à Strasbourg. 
 
Selon l'ancien président bulgare Petar Stoyanov, ces "mesures brutales" à l'encontre des dissidents vont aggraver les tensions entre
chrétiens en Bulgarie. L'ancien Premier ministre Philip Dimitrov, qui était présent sur les lieux, a estimé que les jeunes policiers chargés de cette opération étaient "profondément perturbés" par cet ordre.

L'Union des forces démocratiques, parti d'opposition de centre droite, a pour sa part déclaré que les "actions brutales" des
institutions chargées d'appliquer la loi n'étaient pas la juste façon de régler les conflits au sein de la communauté spirituelle, et que les lieux de culte n'étaient pas des foyers de violences. 
 
Ces dernières dix années les relations entre l'Eglise orthodoxe bulgare et le synode dissident ont oscillé entre la confrontation ouverte et les tentatives avortées de réconciliation. (source : apic/eni)

Pour plus d'informations : Service orthodoxe de presse

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