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31.07.04 - Les protestants français et le pèlerinage du pape à Lourdes.

A l'occasion de la
visite de Jean-Paul II, le 15 août, à Lourdes, les protestants de France adressent un message fraternel aux fidèles l'Eglise catholique, en précisant pourquoi ils n'y seront pas présents.

Souhaitant "un rassemblement heureux et porteur d'espérance à toutes celles et ceux qui s joindront avec émotion à l'Evêque de Rome," ils rappellent qu'ils ne se reconnaissent pas dans la piété mariale ni dans la vision d'une chrétienté soumise à l'autorité du Pape."

Dans le bulletin d'information du site web "FPF", il est noté que tout ce que le protestant exècre a priori dans le catholicisme semble se concentrer dans ce rendez-vous d'été. Mais, il complète cette affirmation, par le point de vue du pasteur réformé Michel Leplay qui rappelle que la démarche oecuménique, c'est justement affronter la différence, comprendre l'autre dans ses ressorts avant de juger. Michel Leplay appartient au "Groupe des Dombes".

"La visite du pape Jean-Paul II à Lourdes, le 15 août prochain, pour les 150 ans de la promulgation du dogme de l'Immaculée conception, va être cet été un événement important. ... Comme des Jeux Olympiques de Rome en concurrence avec ceux d'Athènes, mais ce pape a compris en quel temps nous sommes, et il s'y connaît en communication théâtralisée."

..." Le renouveau identitaire catholique apparaît dans toute sa splendeur, avec autant de courage dans l'audace du vieil homme que de précipitation à vénérer la Jeune femme, notamment sa virginité tellement perpétuelle qu'elle aurait été précédée d'une pureté éternelle."

..." On fera maintenant sept observations historiques et ecclésiologique :

1.      Sur la conception de Marie elle-même (ce dont il s'agit, et non de son Fils), la réflexion des anciens est tardive, qui n'apparaît qu'aux VIIIème et IXème siècles.

2.      Les théologiens du Moyen-Age sont divisés sur son caractère « immaculé », les dominicains s'y opposant à la suite de leurs maîtres Albert Le Grand et Thomas d'Aquin.

3.      La décision romaine de promulguer le dogme marial de 1854 a été prise dans le climat religieux du siècle, sous la pression populaire et sans la consultation d'un Concile qu'aurait demandé un acte de cette importance.

4.      De plus, les autres Eglises chrétiennes en furent blessées, par le mépris de leur tradition (orthodoxes) ou l'ignorance de leurs convictions (protestants).

5.      En effet, les Eglises d'Orient célébraient sagement une fête de la Naissance de Marie, tandis que celles de la Réforme s'en tenaient à la sobriété évangélique.

6.      Car c'est ici le point névralgique, de la référence à l'Ecriture comme source et norme de la foi chrétienne, et l'application d'un « principe de précaution » au développement souvent incontrôlable de la piété et de ses traditions.

7.      Enfin, une telle orchestration festive d'apparition pontificale et d'immaculée conception pose question à la théologie oecuménique de la modération telle que la propose le Groupe des Dombes." (source : fpf)

Pour plus d'informations : Fédération Protestante de France

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