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08.08.04 - Burkina Faso : L'inculturation des funérailles.

L'Eglise catholique du Burkina-Faso a adopté un décret qui vise à intégrer les coutumes et réalités du pays à la vie et à la foi chrétienne, dans un effort "d'inculturation".
 
Le contenu du décret n'a pas été rendu public. Le clergé burkinabé s'était retrouvé pendant près d'un mois pour réfléchir, dans
le cadre de l'enracinement de la foi chrétienne, sur la question des funérailles, a rapporté le quotidien "Sidwaya"
pour mieux les réglementer et les adapter aux traditions locales.

Par cette mesure,
l'Eglise catholique ne remet pas en cause les "messes de requiem", mais elle amorce un "effort d'inculturation" en vue d'amplifier, et donner le sens de vivre à un christianisme non pas superficiel ou de façade, mais enraciné. "Nous avons voulu garder la pratique des funérailles, mais en leur donnant un nouveau sens en accord avec notre foi chrétienne", a précisé l'archevêque de Ouagadougou, Mgr Jean Marie Utanni Compaoré.
 
L'organisation des funérailles au Burkina-Faso est, dans la majorité des cas, basée sur la tradition. Chez le mossi par exemple,
ethnie majoritaire, le défunt ne peut rejoindre les ancêtres que par les funérailles populaires qui donnent lieu à des réjouissances, teintées de tristesse. Elles sont considérées comme la "clé de la demeure des ancêtres".
 
Le moaga, un autre groupe ethnique du pays, croit qu'après la mort, le défunt est immédiatement jugé. Il va au ciel, ou en enfer ou
encore au purgatoire. Pour le chrétien moaga, les funérailles traditionnelles n'ont plus leur raison d'être.
 
Ainsi, dans de nombreux cas, le sens des funérailles dans les traditions du pays ne collait pas à la  foi chrétienne. "Pour faire de cette bonne pratique une pratique chrétienne, il a fallu que nous lui donnions un sens qui soit en accord avec notre foi", déclare l'archevêque.

La décision de l'Eglise burkinabé a notamment été prise pour éviter ce qui s'est passé dans l'Eglise catholique en Afrique du Nord. Celle-ci, selon l'archevêque de Ouagadougou, était très florissante, mais elle a été "soufflée" par l'islam. "Justement parce qu'elle ne s'était pas enracinée, notamment dans la langue et la liturgie". "Après cent ans d'évangélisation, notre
foi doit s'inculturer" a enfin déclaré Mgr Compaoré. (source : misna/apic)

Pour plus d'information : Agence APIC

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