Infocatho


08.08.04 - L'Assemblée de l'Alliance Réformée Mondiale.

400 délégués sont réunis à Accra au Ghana du 30 juillet au 12 août pour la 24e Assemblée générale de l'Alliance Réformée Mondiale (ARM).

Les délégués d’Eglises participant à la 24 ème Assemblée générale de l’Alliance réformée mondiale sont appelés à se lancer dans une r
éflexion sur les sept thèmes – clés de la vie en plénitude.
Intercession ou méditation ? La présentation aux participants des sept thèmes de l’Assemblée, dans la salle de conférence du GIMPA, est apparue sous ces deux couleurs.

Dès l'ouverture,
le secrétaire général de l’Alliance réformée mondiale, le Pasteur Setri Nyomi, a incité les chrétiens à devenir prophètes en apportant le message de Dieu.

«Prophétisez sur les ossements desséchés !». C’est en ces termes qu'il a terminé son message lors du culte du 1er août sur la place de l’Indépendance à Accra, auquel se joignirent des milliers de membres des Eglises du Ghana et les participants de l'Assemblée générale.

Il a comparé les contextes socio-économique et politique actuels – où les croyants sont presque désespérés – avec le contexte biblique selon le livre d’Ezéchiel, chapitre 37 – où Dieu a demandé à Ezéchiel de prophétiser sur les ossements desséchés.
«Vous et moi sommes appelés à être prophètes, a-t-il lancé, quelle que soit la situation dans laquelle nous nous trouvons».

Les problèmes de chômage, de santé, d’argent, de travail aussi bien que les conflits et les problèmes spirituels peuvent être transformés si les chrétiens croient en la Parole de Dieu, a-t-il ajouté.

«Guérison, respect de la diversité, inclure et faire participer, paix, justice entre les genres, la création, justice économique»: ce sont les mots-clés auxquels les délégués des Eglises membres de l’ARM vont se confronter ensemble afin d’y puiser la réponse que Dieu attend d’eux et pour qu’ils puissent éventuellement partager la vraie vie en plénitude.

Parmi les thèmes développés, notons l'intervention de la physicienne indienne Vandana Shiva qui a interpellé les participants
les mettant en garde contre la connotation quasi-religieuse de la réforme économique. "Le mot 'réforme' a été détourné", a-t-elle dit, car elle est en fait, un système économique injuste qui prétend réformer le monde mais ne fait que détruire et anéantir "la vie dans sa plénitude", en faisant référence au thème de la rencontre, "Que tous aient la vie en plénitude" (Jean 10:10). 


Certaines Eglises réclament une dénonciation semblable du système économique mondial mais la question a déjà engendré des
divisions entre des Eglises qui ont parfois des conceptions différentes de la mondialisation, rappelle l'agence ENI.

"Le droit à l'eau, à l'alimentation, au travail et aux moyens d'existence -  cela est contradictoire avec l'économie de marché", et la
vie n'a plus le droit de se dérouler dans la nature", a affirmé Vandana Shiva. "Toutes sortes de règles ont été établies qui tentent, de manière très subtile, de définir d'où vient la création. Or ce n'est pas de Dieu, c'est à la Bourse."
 
"Plus il y a de vies tuées, de rivières empoisonnées, de femmes arrachées à leurs activités agricoles productives, de poisons répandus sur la planète, plus la croissance est supposée se produire. Je pense qu'il est temps pour les Eglises de réagi, a encore soutenu la physicienne indienne. Vandana Shiva dirige la Fondation de recherche pour la science, la technologie et la politique des ressources naturelles.

Elle a aussi attaqué les riches multinationales et ceux qui, dans le Nord, ne veulent pas partager leurs droits de brevets sur les médicaments porteurs de vie, ou ont acquis ces droits sur des ressources traditionnelles comme les plantes ou les semences aux propriétés médicinales, privant ainsi les communautés de leurs moyens d'existence. "J'espère que les Eglises rejoindront les
mouvements de ceux qui luttent contre ces brevets sur la vie", a-t-elle déclaré, "car je suis convaincue que vous ne voulez pas que votre merveilleuse prière 'donne-nous notre pain quotidien' ne devienne un brevet sur la vie!"

Le 3 août, les participants ont été emmenés dans la capitale de la région centrale du Ghana, à 200 kilomètres d’Accra, pour une réflexion sur l’histoire et les séquelles du commerce d’esclaves africains. La moitié des pélerins a été conduite au château de Cape Coast et l’autre moitié à celui d’Elmina.
Le Pasteur Yede Jonas Adou de l’Eglise protestante du Sénégal a exprimé son choc en notant qu’ «on ne peut pas avoir la Bible à la main et traiter les gens de cette façon. C’est inimaginable !».

Tout au cours de ces journées, les délégués d’Eglises participant à la 24 ème Assemblée générale de l’Alliance réformée mondiale sont appelés à se lancer dans une réflexion sur les sept thèmes – clés de la vie en plénitude. (source : eni)

Pour plus d'informations : ARM

Retour