Infocatho - Mise à jour des informations des 19, 20 et 21 septembre

LA LOGIQUE DU DIALOGUE ET NON CELLE DE L'AFFRONTEMENT.
S'UNIR CONTRE LE FLÉAU DE LA FAIM.
JEAN PAUL II : POURQUOI ? JUSQU'A QUAND ?
L'EGLISE D'UKRAINE A LA VEILLE DE LA RENCONTRE ORTHODOXE-CATHOLIQUE.
LA TÂCHE DE L'EGLISE EN OSSÉTIE DU NORD.
RWANDA : UN PRÊTRE ACCUSÉ D'AVOIR FAVORISÉ LE GÉNOCIDE.
BURUNDI : EST-CE UN PAS IRRÉVERSIBLE VERS LA PAIX ?
FRANCE : DEUX PERLES DANS LA JOURNEE DU PATRIMOINE.
FRANCE : LE CARDINAL BARBARIN HEUREUX D'ACCUEILLIR SANT'EGIDIO À LYON.
USA : UN DEUXIÈME DIOCÈSE SE DÉCLARE EN FAILLITE.
USA : QUAND LA THEOLOGIE INTERFÈRE AVEC LA POLITIQUE.
NEPAL : IL FAUT BIEN S'ACCOMMODER DES INSTRUCTIONS ROMAINES.
CHINE : DES SESSIONS ESTIVALES DE CATÉCHÈSE.
INDE : 30.000.000 DE PÈLERINS AUX FÊTES DE KRISHNA.

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LA LOGIQUE DU DIALOGUE ET NON CELLE DE L'AFFRONTEMENT.

Le samedi 18 septembre, recevant les lettres de créance du nouvel nouvel ambassadeur de la République arabe d’Egypte près le Saint-Siège, Mme Nevine Simaika Halim, Jean Paul IIa déclaré :"Vous avez évoqué, Madame l’Ambassadeur, la nécessité d’édifier une culture de la paix, afin de permettre une réelle solidarité entre les hommes et de donner de vraies chances à un avenir de concorde entre les nations. Comme le Saint-Siège ne cesse de le rappeler en ces temps troublés, il ne pourra y avoir d’apaisement durable dans les relations internationales que si la volonté de dialogue prévaut sur la logique de l’affrontement. »

"Que ce soit en Irak, où le retour à la paix civile semble si difficile à instaurer, en Terre Sainte, malheureusement défigurée par un conflit sans fin qui se nourrit des haines et des désirs de vengeance réciproques, ou dans d’autres pays meurtris par le terrorisme qui frappe si cruellement les innocents, partout la violence révèle son horreur et son incapacité à résoudre les conflits. Elle ne produit rien de bon, sinon la haine, la destruction et la mort", affirme le pape. ..."J’appelle une fois encore la Communauté internationale à ses responsabilités, pour favoriser le retour à la raison et à la négociation, seule issue possible aux conflits entre les hommes, car tous les peuples ont droit de vivre dans la sérénité et la paix", demande Jean-Paul II.

Le pape a également salué la tradition égyptienne "pour travailler à la paix et à la réconciliation entre les hommes et les peuples". Il a également réaffirmé sa conviction que "pour mener à bien cette mission essentielle pour l’avenir de l’humanité qu’est la construction de la paix, les religions ont un rôle important à jouer".

Il a précisé la vocation des religions à refuser la violence et à éduquer les jeunes: "Elles ont toutes une parole sur l’homme, concernant ses devoirs vis-à-vis du Créateur, de lui-même et de ses semblables; elles diffusent un enseignement qui honore la vie comme un don sacré de Dieu que l’homme doit respecter et chérir. Comme je l’ai déjà souvent affirmé, les religions sont appelées à s’engager résolument, en raison même de cela, à dénoncer et à refuser tout recours à la violence comme contraire à leur propre finalité, qui est précisément de réconcilier les hommes entre eux et avec Dieu. Souvent investies dans des tâches spécifiquement éducatives auprès des enfants et des jeunes, les religions ont à cet égard une responsabilité importante à assumer dans les contenus de leur enseignement.

Evoquant le dialogue interreligieux, il a demandé qu’il soit poursuivi et intensifié, particulièrement entre chrétiens et musulmans. « Il importe de développer une meilleure connaissance réciproque des traditions et des mentalités des deux religions, de leur rôle dans l’histoire comme de leurs responsabilités dans le monde contemporain, à travers des rencontres entre les responsables religieux, mais il convient également de susciter le respect et le désir de connaissance mutuelle au niveau des personnes et des communautés de croyants, dans les villes et les villages.

Enfin le pape a ajouté à l’adresse des chrétiens de différentes confessions présents en Egypte : "Je souhaite que les fidèles aient toujours à cœur de développer entre eux des relations fraternelles et constructives, mettant en commun leurs richesses spécifiques et rendant ainsi hommage à l’unité catholique. Qu’ils veillent tout particulièrement à la qualité du témoignage évangélique qu’ils donnent à la population tout entière dans les écoles dont ils ont la charge et dans les œuvres de charité qu’ils mettent au service du pays ! Je les invite à poursuivre également le dialogue avec leurs frères chrétiens, en particulier de l’Église copte orthodoxe et de l’Église grecque orthodoxe, actuellement éprouvée par la mort tragique de son pasteur, Sa Béatitude Petros VII, Patriarche d’Alexandrie et de toute l’Afrique. (source et information : Service de presse du Vatican)


S'UNIR CONTRE LE FLÉAU DE LA FAIM.

Le lundi 20 septembre, le Cardinal Angelo Sodano, Secrétaire d'Etat, a pris part à la Réunion des Nations-Unies consacrée à "l'Initiative contre la faim et la pauvreté", lancée par le Président brésilien avec l'appui de nombreux autres membres de l'ONU, en particulier la France. Le Secrétaire d'Etat a tenu à souligner la présence du Saint-Siège et "l'adhésion personnelle de Jean-Paul II à cette importante initiative".

Il a évoqué "la vaste action humanitaire des institutions catholiques de par le monde, principalement dans les missions et pays en voie de développement". Puis il a rappelé que "le Saint-Siège a toujours soutenu les multiples initiatives individuelles ou collectives destinées à contrecarrer" le drame de la faim dans le monde. "Le Saint-Siège -a-t-il ajouté- a de plus adhéré aux projets des organismes de l'ONU, principalement de la FAO, du FIDA et du PAM".

Puis le cardinal Sodano a parlé de l'engagement de combattre faim et pauvreté pris par les gouvernements lors du Sommet mondial sur l'Alimentation de 1996 et des Objectifs de Développement  de l'ONU pour le Millénaire, rappelant que "les principes soutenant la position du Saint-Siège furent largement exposés lors de" son "intervention auprès de la FAO (1996): respect de la dignité de la personne, mise en œuvre du principe de solidarité, application de celui du destin universel des ressources de la terre et promotion de la paix".

A propos ensuite de l'alliance mondiale contre la faim et la pauvreté, le Cardinal Sodano a dit: "On a peu à peu compris le manque des ressources nécessaires pour gérer un programme mondial de sécurité alimentaire". Il a également signalé les obstacles que sont les guerres et les autres situations critiques en soulignant que "la lutte contre la faim et contre la soif aussi  va au-delà de simples urgences. Elle relève d'une série de facteurs complexes telle la nécessité d'investir dans le capital humain local -centres d´éducation et de santé-, ou de s'équiper de technologies appropriées garantissant l'équité dans le commerce international". (source et information : Service de presse du Vatican)

JEAN PAUL II : POURQUOI ? JUSQU'A QUAND ?

C'est une réflexion sur le mal et le déferlement du terrorisme que Jean Paul II a proposée, dimanche 19 septembre 2004, aux fidèles rassemblés à Castel Gandolfo. "Face au mal qui se manifeste sous différentes formes dans le monde, l'homme affligé et déconcerté se pose la question: pourquoi ?", a lancé le pape devant un millier de pèlerins à Castel Gandolfo alors que des écrans géants, comme chaque dimanche, retransmettaient ce rendez-vous hebdomadaire sur la place Saint-Pierre au Vatican.

"A l'aube de ce troisième millénaire, (…) l'humanité est marquée par le déferlement bouleversant du terrorisme", a-t-il ajouté d'une voie assez audible et ferme malgré ses difficultés récurrentes d'allocution. "La succession d'atroces attentats contre la vie humaine trouble et inquiète les consciences" et, pour le pape, suscite chez les chrétiens des questions difficiles comme "pourquoi ? et jusqu'à quand ?".

Pour tout chrétien, a alors expliqué Jean Paul II, "Dieu a répondu à cette interrogation angoissante (…) non pas par une explication de principe, comme pour se justifier, mais par le sacrifice de son propre Fils sur la croix". Si la mort du Christ semble évoquer le
"triomphe apparent du mal", c'est bien "la victoire définitive du bien" que signifie ce sacrifice. Jean Paul II a ainsi invité les fidèles à "l'espérance" alors que l'Eglise fêtait ce dimanche l'exaltation de la Sainte Croix, "une fête qui apporte au croyant réconfort et courage". (source et informaton : Service de presse du Vatican)

L'EGLISE D'UKRAINE A LA VEILLE DE LA RENCONTRE ORTHODOXE-CATHOLIQUE.

Le projet d'un patriarcat gréco-catholique en Ukraine fait l'objet de controverses tant dans le monde catholique que chez les orthodoxes. Suite au voyage en Russie du cardinal Walter Kasper, président du Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens, en février 2004, une commission mixte composée de catholiques et d'orthodoxes, a été mise en place pour étudier et trouver des solutions aux points d'achoppement entre l'Eglise orthodoxe russe et l'Eglise romaine, en particulier sur la question du patriarcat ukrainien. Cette commission doit se réunir au mois d'octobre 2004.

A la veille de cette réunion, le cardinal Lubomyr Husar, archevêque majeur des Ukrainiens gréco-catholiques, a tenu à rappeller son souhait de voir érigé un patriarcat en Ukraine, estimant avoir le soutien de Jean Paul
II. Or de temps immémorial, il n’y eut jamais de patriarcat ni dans l’Ukraine de Kiev, ni dans la partie occidentale de Lviv. Le siège de Kiev était sous la juridiction du patriarcat de Constantinople, jusqu’au jour où il fut transféré à Moscou.

Dans une lettre pastorale en date du 15 septembre 2004, le cardinal Lubomyr Husar rappelle en effet l'audience que Jean Paul II lui a accordée le 3 juin 2004 avec les membres du synode permanent de l'Eglise catholique ukrainienne, où lui fut posée la question de la création d'un patriarcat. Mais le pape avait tenu à préciser avec fermeté et clarté : "Vous savez très bien que votre demande est très sérieusement étudiée, y compris à la lumière des avis des autres Eglises chrétiennes". "Que cette attente ne soit pas un frein à votre courage".

Dans sa lettre pastorale, le cardinal Husar réaffirme sa volonté de voir créer ce siège patriarcal, expression "du développement total de l'Eglise". Le prélat ukrainien ne manque pas d'épingler "l'opposition agressive" des orthodoxes à ce projet, n’hésitant pas à formuler cette affirmation : "Ils ne connaissent pas ni notre histoire et notre situation actuelle, ni nos besoins spirituels". La question divise la Curie romaine, car elle pourrait remettre en cause le dialogue œcuménique avec l'Eglise orthodoxe, alors que les hésitations romaines suscitent la colère des nationalistes ukrainiens, qui craignent de voir le Saint-Siège céder aux demandes de Moscou sur le sort de l'une des Eglises du pays. (source et information : Service de presse du Vatican)


LA TÂCHE DE L'EGLISE EN OSSÉTIE DU NORD.

Depuis le drame de l’école de Beslan, la population crie vengeance contre les fondamentalistes islamistes qui ont perpétré ce crime contre les enfants et leurs parents. "Dans leur douleur et leur colère, les gens se sont retournés contre les deux camps, accusant les autorités de corruption et se demandant comme cela a pu arriver", a déclaré le P. Janusz Blaut, un prêtre orthodoxe en poste près de la capitale de l'Ossétie du Nord, Vladykavkas.

"La tâche de l'Eglise est aujourd'hui d'apaiser les émotions et de dissuader les gens de répondre au mal par le mal", a-t-il déclaré dans une interview au lendemain des funérailles des quelque cinq cents victimes de la sanglante prise d'otages. Il a expliqué que les tensions étaient très fortes et que la population craignait désormais un conflit plus vaste, semblable à la guerre de 1992 entre l'Ossétie du Nord, majoritairement orthodoxe et l'Ingouchie, pays voisin musulman. "Ici, les gens savent ce que peut entraîner une guerre - mais ceux qui ont souffert dans cette tragédie pourraient vouloir se venger", affirme le prêtre, craignant qu’une réaction semblable se porte à la vengeance contre les Tchetchènes musulmans. (source et information : ENI et SOP)


RWANDA : UN PRÊTRE ACCUSÉ D'AVOIR FAVORISÉ LE GÉNOCIDE.

A Arusha (Tanzanie) devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) devait débuter le procès contre le P. Athanase Seromba, le prêtre catholique accusé de génocide, d’instigation au génocide et de crime contre l'humanité. Le P. Seromba ne s'est pas présenté à l'audience. En répondant à la demande du juge, un des avocats défenseurs a dit: "Une protestation de quelques détenus est en cours; c'est dans ce contexte que se situe l'absence de mon assisté". Quarante quatre sur 56 détenus en l'attente d'un jugement ont décidé, en effet, de suspendre leur propre participation à des procès pour protester contre la possibilité que quelques cas à l'examen du TPIR soient transférés devant la magistrature ordinaire rwandaise.

Le P. Seromba, qui continue de proclamer son innocence, s’était réfugié en Italie où il avait été accueilli en 1997 et chargé d’un ministère pastoral dans un village de Toscane, du diocèse de Florence. En février 2002, il quitta Florence et s'est livré spontanément aux magistrats nommés par l'ONU et chargés d'enquêter sur le génocide qui a sévi au Rwanda en 1994.
Selon l'accusation, il aurait participé au génocide, en organisant en particulier, le 16 avril 1994, l'assassinat d'environ 2.000 tutsis qui avaient cherché refuge dans l’église de sa paroisse de Nyange, où il aurait commandé que soit utilisé un bull-dozer pour la détruire et ensevelir les fidèles réfugiés.

Le porte-parole du TPIR, Roland Amoussouga, a tenu à souligner : "Ce n'est pas l'Eglise qui fait l'objet d'un procès, mais un seul prêtre". Le procès implique également les chefs d'état-major de l'armée et de la gendarmerie à l'époque du massacre. Les quatre officiers impliqués – y compris l'ex-chef d'état-major des Forces armées rwandaises (FAR) Augustin Bizimungu considéré un des principaux responsables de la campagne qui a porté en 1994 à l'exécution de masse de 500.000 à 800.000 personnes au Rwanda – ne se sont présentés, également, à l'audience en signe de protestation contre la "partialité" de la Cour, accusée de "travailler en contact étroit avec le gouvernement rwandais et ses alliés occidentaux »

 Aujourd’hui de l'église Notre Dame de la Visitation à Nyange (province de Kibuye, à l'ouest du pays) il ne reste qu'un grand tas de terre rouge, parsemé de croix et d'iris. Dix ans plus tard, Nyange, avec ses bananiers, ses eucalyptus et ses petits garçons en guenilles qui gardent des chèvres, est un village comme il y en a tant d'autres au Rwanda. La paroisse ici reste le centre de la vie sociale.

Derrière le grand tas de terre qui fut Notre Dame de la Visitation, la population prie dans une salle polyvalente. Les messes de dimanche, les baptêmes et les mariages sont célébrés dans une nouvelle église en construction derrière cette salle. La grande majorité des habitants ne demandent qu'une chose : qu'on cesse de parler de la destruction de l'église et de l'homme accusé de l'avoir commandité et supervisée.

" Les gens viennent ici pour parler du passé, mais parler du passé ça change quoi ? Pourquoi ne pas vivre au présent ?" s'interroge un paysan d'un certain âge en regardant un groupe d'écoliers, les garçons en kaki et les filles en bleu vif, venus faire des travaux dans le jardin du prèsbytère. " Je n'étais pas ici en 1994 mais d'après ce qu'on me dit, l'abbé Seromba a assisté impuissant à ce qui s'est passé", affirme pour sa part le P. Félicien, le jeune curé de la paroisse. (source et information : Agence Misna)

BURUNDI : EST-CE UN PAS IRRÉVERSIBLE VERS LA PAIX ?

Pour beaucoup d’observateurs, la nouvelle Constitution est une espérance. "Les personnes ont poussé un soupir de soulagement après l'approbation de la Constitution du Burundi de la part du Parlement : la sensation dominante est qu'un pas en avant irréversible a été réalisé en faveur de la paix": c'est ce qu'a déclaré le P. Luigi Arnoldi, supérieur régional des Xavériens, contacté par téléphone à Bujumbura, la capitale du Burundi. "Pendant quelques semaines, la population a vécu dans la crainte qu'une partie du gouvernement bloque la nouvelle Charte".

Le Parlement du Burundi, réuni en séance extraordinaire, a approuvé en effet  le projet de la nouvelle Constitution, qui entrera en vigueur à partir du 1er novembre prochain. "C'est une nouvelle qui a soulagé les Burundais" ajoute le P. Arnoldi. "A ce stade on regarde vers le futur avec une majeure sérénité, également car la présence de l'ONU empêche des coups de main improvisés de la part de quelques uns". Les Burundais ont vu suffisamment de violence en ces 11 années de conflit, avec des obstacles inattendus et répétés, alors que le processus de paix semblait sur la bonne voie. Cette fois, grâce à l'entente réalisée il y a quelques mois avec le principal ex-groupe rebelle et la pression d'autres pays de la région des Grands Lacs, le gouvernement semblerait avoir la possibilité d'achever vraiment la pacification de ce petit pays, où plus de 300.000 personnes ont été tuées durant la guerre qui débuta en 1993.

Mais d’autres personnalités burundaises ne sont pas d’acord avec son affirmation. En effet, si le nouveau texte constitutionnel a été approuvé à l'unanimité par 189 députés sur 271, les parlementaires tutsis qui sont les représentants d’environ 14% de la population) ont boycotté la séance en affirmant que la Charte est trop favorable aux hutus soit 85% des Burundais. L’alternance au pouvoir pour trois ans entre Hutus et Tutsis et la conclusion de la transition avec l'entrée en vigueur de la nouvelle charte le jour d'après, n’est pas acquise car trop de fois, les armes ont bloqué les tentatives fragiles de démocratie même si elles semblent aujourd’hui s'appuyer sur des bases plus solides. (source et information : Agence Misna)


FRANCE : DEUX PERLES DANS LA JOURNEE DU PATRIMOINE.

Les "Journées du Patrimoine" en France offrent des découvertes à ceux qui veulent profiter des visites insolites et souvent "originales" de châteaux, de monuments et de sites religieux. Elles connaissent d'ailleurs un succès grandissant et ce sont des centaines de milliers de personnes, jeunes et adultes, qui en ont bénéficié. Elles ont eu lieu les 18 et 19 septembre.

Parmi ce qui a été ainsi proposé, deux initiatives nous ont paru remarquables. Le Ministère de la Culture exposait, pour la première fois, le texte original de l'Edit de Nantes qui en 1598 décida de la paix religieuse en France, ce qui permit d'en finir avec les guerres de religion. Il était plus qu'un compromis, il incarnait la réalisation d'une espérance profonde de tout un peuple. Cette exposition connut une immense affluence, témoignant ainsi que ces décisions prises dans le passé étaient aussi une espérance de nos contemporains. Une documentation de valeur et des visites commentées y ajoutaient une information très dense en réponse à l'intérêt de tous ceux qui vinrent visiter cette exposition.


Toute autre mais aussi riche de sens était l'exposition organisée conjontement par la paroisse et la mairie de Clamart, dans la banlieue sud de Paris. Sur le thème : "les formes de l'esprit", Plutôt que de se contenter de décrire les sculptures ou des vitraux de l'église, la communauté chrétienne et son curé le P. Klasen avaient créé une exposition d'ornements et d'objets liturgiques anciens au milieu desquels se trouvaient des oeuvres contemporaines d'habitants de la localité : mosaïques, peintures, sculptures, dont le message mystique rejoignait des broderies anciennes de toute beauté réalisées sur les chasubles ou les linges d'autel ainsi que les fines ciselures des calices et des ostensoirs. Bien des nombreux visiteurs, entrés en curieux, ont redécouvert, au travers de cette esthétique, que leur culture était une expression d'une foi méconnue, et dont ils ne se sentaient pas si étrangers. (source : infocatho)

FRANCE : LE CARDINAL BARBARIN HEUREUX D'ACCUEILLIR SANT'EGIDIO À LYON.

Le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon et primat des Gaules se réjouit que la dix-neuvième rencontre internationale "Hommes et religions", organisée par la communauté Sant’Egidio, se tienne à Lyon du 11 au 13 septembre 2005. Lors de la célébration de clôture de la Rencontre internationale de Milan (5-7 septembre 2004)  sur le thème "Religions et cultures : Le courage d’un nouvel humanisme", Andrea Riccardi, co-fondateur de la communauté Sant’Egidio,  avait annoncé que la Rencontre internationale 2005 se tiendrait à Lyon du 11 au 13 septembre 2005.

L’archevêque de Lyon, primat des Gaules, le cardinal Philippe Barbarin explique, sur le site du diocèse de Lyon les raisons et les enjeux du choix de cette ville : "La ville de Lyon connaît une longue tradition historique de dialogue œcuménique et interreligieux. Lorsque Sant’Egidio a proposé d’organiser le prochain rassemblement à Lyon, j’ai éprouvé une grande joie. Ce sera la première fois qu’un tel rassemblement aura lieu en France. C’est de Lyon en 1986, que Jean-Paul II avait annoncé la rencontre d’Assise, et depuis, Sant’Egidio s’est donné comme objectif de poursuivre l’"esprit d’Assise ".
(source : zenit - information : diocèse de Lyon)

USA : UN DEUXIÈME DIOCÈSE SE DÉCLARE EN FAILLITE.

Le diocèse catholique de Tucson, dans l'Arizona, a déposé son bilan en début de semaine en raison du coût prohibitif du règlement des affaires d'abus sexuels sur mineurs par des prêtres de ce diocèse, ses finances ne pouvant plus assumer les charges qui sont les siennes. Il est devenu ainsi le second diocèse américain, après celui de Portland en Oregon, en juillet, à invoquer les dispositions de la loi sur les faillites, dans le cadre des scandales de pédophilie qui secouent l'Eglise catholique américaine depuis 2002.

En annonçant cette décision, l'évêque de Tucson, Mgr Gerald Kicanas, a insisté sur le fait qu'en se plaçant sous la protection de la loi sur les faillites, son diocèse ne cherchait pas à échapper à ses responsabilités financières et il a adressé de sincères excuses aux victimes d'abus sexuels commis par des prêtres. Selon l'évêque, cette décision protègera à la fois les victimes qui se sont déjà fait connaître que celles qui ne l'ont pas encore fait.

"Notre diocèse se soumet à ce plan de réorganisation en estimant que c'est la meilleure solution pour que ceux qui ont été victimes d'abus sexuels obtiennent une compensation raisonnable", a-t-il déclaré dans une lettre aux 350.000 catholiques du diocèse. En 2002, le diocèse de Tucson était parvenu à un accord avec dix hommes qui disaient avoir été abusés par des prêtres entre les années 1960 et les années 1980, accord qui comportait estimé 16 millions de dollars d’indemnités. (source et information :
CNS)

USA : QUAND LA THEOLOGIE INTERFÈRE AVEC LA POLITIQUE.

La théologie peut-elle se mêler de politique en quelques lignes là où les nuances à exprimer demanderaient une clarification motivée. Peut-on ne pas en tenir compte dans "un memo" sans risquer de rater le but poursuivi. Le cardinal Ratzinger a pris ce risque en publiant un document à propos des candidatures à la présidence des Etats-Unis. Il est en cela un résumé trop bref et les évêques des Etats-Unis l’ont diversement apprécié. Et voici que ce document "interne", a été publié par un magazine italien, alors qu’il n'a jamais été reconnu officiellement par le Vatican.

Ce "mémo" romain mentionne les raisons de refuser la communion aux politiciens catholiques favorables à l'avortement. En cela, il favorise clairement le président sortant George W. Bush face à son challenger John Kerry. Ce qui a plutôt embarrassé le cardinal Théodore McCarrick, archevêque de Washington et responsable de la commission pour la politique intérieure de la Conférence des évêques catholiques des Etats-Unis.

Le cardinal McCarrick a exprimé la crainte que l'on manipule à des fins électorales la nature sacrée de l'Eucharistie et que l'on fasse d'un sacrement un enjeu électoral partisan. Certes ce n’est pas ce que voulait le cardinal Ratzinger, mais le prélat romain n’a pas mis les nuances nécessaires pour dire ce qu’il lui fallait dire de sa pensée. Or les évêques américains ont voté à une très large majorité pour laisser individuellement aux évêques le choix de décider si un candidat considéré comme favorable à l'avortement devait recevoir ou non la communion.

Le document ajoute que les électeurs catholiques qui votent délibérément pour un candidat précisément parce qu'il est favorable à l'avortement (ou à l'euthanasie) est dans ce cas coupable de "coopération formelle avec le mal" et devrait s'exclure de lui-même de la communion. Mais si un catholique ne partage pas la position d'un candidat sur l'avortement mais vote pour lui pour d'autres raisons, on peut considèrer cet acte comme "une coopération matérielle éloignée" et donc permise en vertu de raisons proportionnelles.

Pour les catholiques "traditionnels", majoritairement favorables au président Bush, la position du cardinal Ratzinger, peut être prise comme une permission de voter pour des politiciens favorables à l'avortement et donc pour Kerry. Un théologien de renom, le Père Andrew Greeley, a déclaré que le cardinal Ratzinger a souligné de façon correcte le fait que les catholiques ne devaient pas voter sur un seul objet, mais devaient peser tous les aspects en présence.

Cette "politisation" a provoqué un certain mécontentement au Vatican, selon ce qu'affirme CNS, bulletin officiel des évêques américains car cette communication, qui était privée, est parvenue à la presse. Le "mémo" d'une page n’était qu’un document de travail non signé destiné à résumer les principes de base. Il a lancé une vive discussion d’autant qu’elle n'était plus privée puisqu'elle avait été envoyée avec une lettre d'accompagnement du préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi au cardinal Théodore E. McCarrick en tant que responsable de la commission.

Beaucoup d’évêques américains estiment que ce document n'a pas assez exploré la complexité de la question du vote et du péché, ce qui reste largement, de l'aveu d'un responsable, du domaine de la "terra incognita" pour les théologiens moralistes. "Le mémo n'avait certainement pas pour but d'ouvrir la voie aux catholiques désireux de voter pour des candidats qui sont en faveur de lois permettant l'avortement ou l'euthanasie, mais plutôt de clarifier le fait que le simple fait de voter pour de tels candidats ne pouvait pas 'per se' justifier leur exclusion de la sainte communion", a déclaré le dominicain américain Augustine DiNoia, qui estime qu'il est difficile de déterminer le but ou "l'objet moral" d'un acte de vote.

Pour l'Eglise, rappelle le P. DiNola, il ne fait aucun doute que l'avortement est un péché, mais il y a de sérieuses questions à poser pour savoir jusqu'où s'étend la culpabilité au-delà de ceux qui sont directement impliqués dans l'interruption volontaire de grossesse. Pour lui ce "mémo" tentait de d'offrir des principes applicables à diverses
situations, mais la théologie n'est pas en mesure de définir catégoriquement et dans toute circonstance si, en votant dans ce sens, un électeur catholique commet ou non un péché. (source : apic - information : CNS)

NEPAL : IL FAUT BIEN S'ACCOMMODER DES INSTRUCTIONS ROMAINES.

En matière liturgique, l'Eglise catholique au Népal  cherche à accommoder au mieux les innovations prises par elle au nom de l'inculturation et les instructions venues de Rome. Dans l'église de l'Assomption à Katmandou, au cours de la messe dominicale célébrée en népali tous les samedis, les jeunes enfants qui n'ont pas encore fait leur première communion et les visiteurs non catholiques avaient jusqu'à maintenant l'habitude, après la communion des fidèles, de venir à l'autel recevoir des pétales de fleurs. Cette pratique avait été mise en place dès l'inauguration de l'église en 1990. Ce rite s'inspirait de ce qui se faisait dans les temples hindous et bouddhistes du Népal où les croyants reçoivent des pétales de fleurs à l'occasion d'une prière ou d'une offrande.

Le 7 août dernier, une annonce officielle informait les catholiques et les non-catholiques que les pétales de fleurs ne seraient désormais plus distribuées au cours de la messe mais seulement à la sortie de la messe, suite à l'instruction Redemptionis Sacramentum de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, publiée au Vatican le 23 avril dernier.

 Pour un certain nombre de catholiques, l'annonce a été mal perçue. "Beaucoup d'hindous et de bouddhistes qui viennent à la messe en curieux ou pour prier vont s'imaginer qu'ils n'ont plus rien à recevoir de la messe",  a fait remarquer l'un d'eux. Des mères de familles se sont s'inquiétées en s'imaginant la difficulté qu'il y aurait à distribuer dans le calme les pétales de fleurs à la fin de la messe, devant des églises où s'agglutinent souvent des dizaines de curieux. Josh Niraula, un des responsables de la communauté catholique de Katmandou et président du Mouvement des travailleurs chrétiens, regrette, : "Certains sondages nous disent que notre Eglise catholique est perçue comme bien moins accueillante aux nouveaux venus que beaucoup de nouvelles Eglises ou communautés protestantes. La distribution des fleurs à la communion était quand même une bonne tradition."

Suite à la directive vaticane, un autre nouveau changement est survenu dans la plupart des paroisses mais sans provoquer autant de réaction. Désormais, pour éviter des éclaboussures, considérées comme inévitables selon les services romains, les paroissiens recevront la seule hostie consacrée, sans l’immerger dans le calice comme auparavant. Dans une même ligne de réajustement, le P. Paul Kizhakekala, qui a introduit le mouvement charismatique dans l'Eglise catholique du Népal, a, de son côté, annoncé que les applaudissements durant la messe étaient à prohiber, précisant : "Nous devons nous assurer qu'aucun élément hétérogène ne vienne affecter le caractère spécifique de la célébration eucharistique." Comme si la joie qui s’exprime ainsi  était un élément plus hétérogène que la multiplication prolongée du terme alleluia. (source et information : EDA)

CHINE : DES SESSIONS ESTIVALES DE CATÉCHÈSE.

Dans le district de Jinshan, en zone rurale, au sud-ouest de Shanghai, l'Eglise a organisé, comme  chaque été des sessions de catéchisme intensif. Selon le P. Thomas Zhao Fengxian, curé de la paroisse de Baijiacun, ces classes ont un objectif qui va au-delà du simple apprentissage du catéchisme. « Nous apportons une éducation complète aux jeunes qui concerne la croissance de tout leur être  précise-t-il, car ce qu'ils apprennent à l'école se limite « aux manuels scolaires, au patriotisme et au socialisme ».

L'usage des récits traditionnels de la culture chinoise est nécessaire, explique le P. Zhao, car les sessions ne peuvent se cantonner au seul enseignement de la foi catholique. Dans cette région rurale, défavorisée sur un plan scolaire en comparaison de la zone urbaine de Shanghai, la « communication » entre les parents et les enfants n'est pas très profonde, dit encore le P. Zhao, les parents étant le plus souvent absorbés par leurs activités professionnelles.

Mais le P. Zhao se désole du peu de relais que son enseignement trouve au sein des familles. « Les parents parlent rarement de la foi avec leurs enfants et n'évoquent que peu les questions morales, telle l'autodiscipline. L'éducation dans la famille tourne principalement autour des résultats scolaires  note-t-il, ajoutant que la génération des parents, au sein des familles catholiques, n'est pas très pratiquante. Ce sont les grands-parents qui emmènent leurs petits-enfants à l'église, les parents se montrant plutôt indifférents quant à leur foi.

Environ 2 000 enfants prennent part chaque année aux sessions de catéchisme organisées par le diocèse de Shanghai. A l'issue de ces camps d'été, intensifs et d'une durée de deux semaines, une partie d'entre eux font leur première communion et ceux d'entre eux qui ne sont pas catholiques sont baptisés. Le diocèse jouit là d'un traitement de faveur, fait remarquer le P. Zeng, car la loi chinoise interdit de baptiser une personne avant sa majorité, à 18 ans. Shanghai fait exception, le Bureau local des Affaires religieuses exigeant simplement d'être informé à l'avance des dates et du nombre d'inscrits de chaque session catéchétique.

Par contraste, le diocèse de Wenzhou, dans la province voisine du Zhejiang, s'est vu interdire par les autorités l'organisation de sessions semblables prévues pour un total de 1 600 enfants, avec un programme intensif calqué sur le rythme scolaire. L'initiative a dû être annulée après que la Sécurité publique et le Bureau local des Affaires religieuses ont mis en garde aussi bien les catholiques « officiels » que « clandestins » que l'instruction religieuse des mineurs n'était pas autorisée. (source et information : source et information : EDA)

INDE : 30.000.000 DE PÈLERINS AUX FÊTES DE KRISHNA.

Les douze jours de la fête du Khrishna Pushkaram se sont terminés le 8 septembre dernier, une période durant laquelle trente millions d'hindous sont venus se baigner dans le fleuve de Khrishna dont les eaux arrosent l'Etat d'Andhra Pradesh. La plupart des pèlerins sont venus accomplir les rites de purification de leurs fautes à Vijawayada où ils ont descendu les 192 marches qui conduisent aux eaux du fleuve. C'est là que, le 28 août dernier, s'est produit une énorme bousculade au cours de laquelle cinq personnes ont perdu la vie, parmi lesquelles deux femmes et un enfant.

Douze fleuves de l'Inde sont considérés comme sacrés par les hindous. Selon la tradition, le dieu Pushkara vient dans l'un des douze chaque année, selon un cycle de douze ans correspondant au passage de la planète Jupiter. L'année dernière, le bain sacré avait eu lieu dans le fleuve Godavari, en Andhra Pradesh, et quelque cinquante millions de pèlerins y étaient venus s'y purifier de leurs péchés.  Pour ces fêtes, deux cent douze temples ont été rénovés le long du fleuve. 628 maîtres nageurs assuraient la sécurité des pèlerins tandis que 50 000 agents de police avaient été déployés tout le long du fleuve dans quatorze districts de l'Etat.

Les jugements portés par les milieux chrétiens sur cette manifestation religieuse hindoue sont variés. Un prêtre belge, le P. Michael Anthony Windey, reproche au gouvernement d'engager des dépenses aussi importantes pour ce qu'il appelle « des superstitions. Au contraire, Mgr Gali Bali, l'évêque d'origine indienne du diocèse de Guntur, arrosé par le fleuve Khrishna, qualifie cette fête d'admirable manifestation de la foi hindoue dans la divinité. Selon lui, chacun devrait respecter et apprécier ces fêtes, quelle que soit la signification des rites religieux qui y sont accomplis. Mgr Bali a noté de plus que plusieurs institutions chrétiennes s'étaient mises au service de la police et des autres agents de sécurité au cours des fêtes et a souligné que cette attitude était digne d'éloges. (source et information : EDA)

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