Infocatho - Mise à jour des informations des 7, 8 et 9 octobre



LA LETTRE DE JEAN PAUL II "MANE NOBISCUM DOMINE" SUR L'EUCHARISTIE.
LE SYMPOSIUM THÉOLOGIQUE ET PASTORAL DE GUADALAJARA AU MEXIQUE.
LE RÔLE DE L'ONU POUR UN DÉVELOPEMENT DURABLE ET SOCIAL.
LES DROITS DES RÉFUGIÉS ET LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE.
POUR UNE PRATIQUE PASTORALE PLUS ÉCLAIRÉE.
LE CONSEIL CONSULTATIF ANGLICAN CONSEILLE LE BOYCOTT FINANCIER D'ISRAËL.
LES EGLISES DONNENT LEUR AVIS SUR L'ADHÉSION DE LA TURQUIE À L'UNION EUROPÉENNE.
LE SOP RAPPELLE QUE L'EFFIGIE DU PATRIARCHE ORTHODOXE A ÉTÉ PENDUE À ISTANBUL DEVANT SA RÉSIDENCE.
FRANCE : UN GESTE "OSTENTATOIRE" INUTILE ET JUGÉ REGRETTABLE.
FRANCE : LE GROUPE BAYARD IMPLANTE SES MÉDIAS AUX USA.
ALLEMAGNE : DES ANMATEURS PASTORAUX DE KÖLN (COLOGNE) RENCONTRENT DES PAROISSES FRANCAISES.
RD CONGO : LA CHASSE AUX ENFANTS DES RUES ET LEUR MASSACRE.


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LA LETTRE DE JEAN PAUL II "MANE NOBISCUM DOMINE" SUR L'EUCHARISTIE.

Le vendredi 8 octobre, le Cardinal Francis Arinze a présenté la Lettre apostolique "Mane Nobiscum Domine" (Reste avec nous, Seigneur) titre repris de la demande des disciples d’Emmaüs au Christ ressuscité. Jean-Paul II à l'attention des évêques, du clergé et des fidèles à l'occasion de l'Année de l'Eucharistie (octobre 2004-octobre 2005). Rédigée en italien et datée du 7 octobre, fête de Notre-Dame du Rosaire, cette Lettre se compose d'une introduction, de quatre chapitres et d'une conclusion. Nous nous contentons aujourd'hui du résumé du service de presse VIS, en attendant que le Vatican publie l’édition officielle en langue française.

Le Préfet de la Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des Sacrements a rappelé que le Saint-Père avait annoncé l'Année de l'Eucharistie pour toute l'Eglise lors d'une Messe à St.Jean-du-Latran le 10 juin 2004, en la  Solennité du Corpus Domini. Qualifiant cette lettre de 30 pages de "très belle et incisive", le Cardinal Arinze a précisé qu'elle "aiderait l'Eglise a célébrer cette année spéciale en donnant le plus de fruits possible". Il a ensuite expliqué que "le thème sous-jacent de cette Lettre apostolique est l'histoire des deux disciples sur la route d'Emmaüs". En effet la Lettre commence par  la phrase "Reste avec nous, car il se fait tard... C'est -a-t-il ajouté- la chaleureuse invitation faite par les deux disciples, le lendemain de la Résurrection, à un voyageur qui les a rejoint  sur la route d'Emmaüs. Tristes, ils ne pouvaient pas imaginer que l'étranger était leur Maître, ressuscité".

"L'Année de l'Eucharistie -a ajouté le Cardinal- verra l'Eglise particulièrement engagée à vivre le mystère de l'Eucharistie. Jésus marche toujours à nos cotés et nous initie aux Mystères de Dieu, nous ouvrant au sens profond de l'Ecriture. Au sommet de cette rencontre, Jésus rompt 'le pain de la vie' pour nous"... "A de nombreuses reprises pendant son pontificat, Jean-Paul II a invité l'Eglise a réfléchir sur le thème de l'Eucharistie,... et plus particulièrement l'année dernière avec l'encyclique "Ecclesia de Eucharistia"... Le Pape a cité deux événements principaux qui illuminent et mettent en valeur le début et la fin de l'Année eucharistique: le XLIVème Congrès Eucharistique international de Guadalajara (Mexique, 10-17 octobre), et  la XIème Assemblée générale du Synode des Evêques qui se tiendra au Vatican du 2 au 29 octobre 2005.

Dans le premier Chapitre, intitulé: "Sur les traces de Vatican II et du Jubilé", le Cardinal Arinze a rappelé que "le Saint-Père avait précisé que l'Année de l'Eucharistie focaliserait fermement l'attention sur Jésus-Christ et sa contemplation ce qui caractérise le cheminement pastoral de l'Eglise, spécialement depuis le Concile Vatican II. Le mot s'est fait chaire dans le Christ, ce n'est pas seulement la révélation du mystère de Dieu mais aussi le mystère de l'homme qui nous est révélé". En effet, le Pape écrit: "Le Christ n'est pas seulement au centre de l'histoire de l'Eglise mais aussi au centre de l'histoire de l'humanité".

Après cette présentation, le Secrétaire de la Congrégation, Mgr.Domenico Sorrentino, a  approfondi la lecture historique du texte de Jean-Paul II. Dans la première partie de son intervention, intitulée "Repartir du Christ", il a rappelé que "l'Eglise joue tout sur la foi dans le Christ. Peut-être plus que jamais, la tentation de l'homme est de réduire le Maître à ses propres dimensions. Parfois avec les meilleurs intentions de dialogue, on prend le risque de réduire le Christ en atténuant ainsi la foi dans le Mystère du Verbe incarné".

Puis Mgr.Sorrentino a traité du "Christianisme contemplatif", en signalant l'actuelle régression du spirituel alors que le Pape "a souligné l'urgence de restituer aux chrétiens la conscience des trésors de la contemplation dans l'actuelle phase historique". Le dernier point abordé, "La priorité du vécu", a permis à Mgr.Sorrentino d'affirmer que le Saint-Père "se préoccupe sans cesse de rappeler à la communauté chrétienne que la Foi doit se traduire dans un témoignage vécu... On ne sera donc pas surpris que dans une Lettre apostolique le Pape ne se limite pas aux aspects célébratifs et contemplatifs, mais insiste plus encore sur l'engagement chrétien dans l'histoire, notamment dans la construction de la paix et du service aux plus faibles".

Durant cette année centrée sur l'Eucharistie, toutes Basiliques patriarcales de Rome auront une chapelle réservée à l'adoration eucharistique. (source et information : Service de presse du Vatican-VIS)

LE SYMPOSIUM THÉOLOGIQUE ET PASTORAL DE GUADALAJARA AU MEXIQUE.

Un symposium théologique et pastoral de trois jours, vient de se tenir au Mexique, à Guadalajara, du 7 au 10 octobre, en prélude au 48e Congrès eucharistique international dont la fin marquera le lancement de l’année de l’Eucharistie. Ces assises sont animées par le Cardinal Juan Sandoval Iñiguez, archevêque de Guadalajara, et le cardinal Jozef Tomko, président du Comité pontifical pour les Congrès eucharistiques, et elles reprennnent  le thème de l'encyclique sur l’Eucharistie "Ecclesia de Eucharistia".

Après une vision universelle autour de "La place de la Foi dans l'Eucharistie sur les cinq continents" présentées par des témoins d’Afrique (Ghana), d’Europe (Espagne), Océanie (Australie), Asie (Philippines), les congressistes ont été entrainés dans une réflexion centrée sur l'Eucharistie comme "Mystère de la Foi", sur  "l'Apostolicité de l'Eucharistie et de l'Eglise", et sur  "l'Eucharistie et la communion ecclésiale". (source et information : Service de presse du Vatican-VIS

LE RÔLE DE L'ONU POUR UN DÉVELOPEMENT DURABLE ET SOCIAL.

A New York le 5 octobre, Mgr.Celestino Migliore, Observateur permanent du Saint-Siège près les Nations-Unies est intervenu devant le troisième Comité de la 59ème Session de l'Assemblée consacré au développement social, puis devant le second Comité traitant du Thème 8: "Développement soutenable".

Dans cette intervention, il a abordé une série de questions relatives à la situation sociale dans le monde et à celle de la famille, des personnes âgées, des jeunes, des malades et des handicapés. Les enfants et les personnes âgées ou malades, les populations indigènes, les migrants, les femmes et les familles "sont d'une certaine manière passés en arrière-plan, alors qu'ils sont les plus exposés à la pauvreté. Le progrès économique ne suffit pas et il doit s'accompagner du progrès socio-politique afin de garantir que le bénéfice général soit d'abord social".

Dans sa déclaration sur le développement durable, Mgr.Migliore a dit qu'il "serait très utile que  tous les marginaux de la société se considèrent comme acteurs de leur propre développement, car ils ne sont pas des instruments mais des décideurs de leur avenir. Dans le cadre socio-économiques et politiques actuelles, ils doivent pouvoir exercer la créativité caractéristique de l'homme, d'où dépend la richesse des nations. Le développement soutenable -a-t-il conclu- doit tendre à l'insertion, qui ne s'obtient que par une coopération équitable, la participation et l'association internationales". (source et information : Service de presse du Vatican-VIS)

LES DROITS DES RÉFUGIÉS ET LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE.

Le 6 octobre a été publié le discours prononcé le 4 octobre à Genève par Mgr.Silvano M.Tomasi, Observateur permanent du Saint-Siège près les Organismes des Nations-Unies, dans le cadre de la 55ème Session du Comité exécutif du Programme du Haut-commissariat aux Réfugiés (4-8 octobre).

"Les droits reconnus aux réfugiés par les lois nationales -a-t-il dit- restent souvent théoriques. Dans nombre de pays il ne leur est pas permis de travailler, alors que c'est un droit fondamental pour gagner sa vie". Beaucoup sont ceux qui ne "dépendent que de rations alimentaires" tandis que d'autres "voient leurs mouvements limités aux seuls alentours des camps d'assignation, souvent établis dans des zones excentrées... La capacité institutionnelle de la Communauté internationale est insuffisante pour que les réfugiés profitent de leurs droits... Cette garantie les aiderait pourtant à devenir des "sujets du développements, notamment dans les pays d'accueil".

A propos du rapatriement volontaire, le Nonce a déclaré: "La différence entre un rapatriement volontaire satisfaisant et un non-satisfaisant réside, dans le mode de retour dans le pays d'origine. Il faut des conditions de sécurité et de dignité, et la garantie qu'ils bénéficieront d'un suivi... Il convient aussi de disposer les procédures relatives à la propriété et aux droits du sol".

"Les Droits de l'Homme et le droit humanitaire -a  conclu Mgr.Tomasi- obligent les gouvernements à traiter de la sécurité et  du bien-être de qui se trouve sous leur responsabilité. Tout citoyen a par exemple droit à la protection de son propre pays, mais si un état ne veut ou ne peut le faire, les droits sont foulés au pied la Communauté internationale a le devoir de se manifester, d'intervenir et de prendre en charge le problème". (source et information : Service de presse du Vatican-VIS)

POUR UNE PRATIQUE PASTORALE PLUS ÉCLAIRÉE.

Lors de l'audience du 7 octobre, le pape a confié à la trentaine de membres de la Commission théologique internationale présidée par le cardinal Joseph Ratzinger la responsabilité d'"une synthèse théologique" des nombreuses questions liées à celle des enfants non baptisés, qui puisse servir d'aide à une "pratique pastorale plus cohérente et éclairée". Il a également encouragé les théologiens à poursuivre leur réflexion sur le thème de la loi morale naturelle.

Le problème "du sort des enfants morts sans être baptisés" n'est pas un simple "problème théologique isolé", a expliqué Jean Paul II dans son discours adressé aux théologiens réunis du 4 au 8 octobre 2004 à Rome, en session plénière. "De nombreux autres thèmes fondamentaux s'entremêlent intimement avec celui-là: la volonté salvifique universelle de Dieu, la médiation unique et universelle du Christ, le rôle de l'Eglise, le sacrement universel du salut, la théologie des sacrements, le sens de la doctrine sur le péché originel…"

... "Ce sera à vous de scruter le nœud entre tous ces mystères, en vue d'offrir une synthèse théologique qui puisse servir d'aide pour une pratique pastorale plus cohérente et éclairée", les a-t-il alors enjoints.

Le pape a par ailleurs relevé l'importance du thème de la loi morale naturelle, également abordé lors de la session. L'Eglise a toujours été convaincue que "Dieu a donné à l'homme la capacité d'arriver, à la lumière de sa raison, à la connaissance de vérités fondamentales sur sa vie et sur son destin, et de façon concrète, sur les normes d'un comportement droit". Et pour le pape, "souligner cette possibilité devant nos contemporains est d'une grande importance pour le dialogue avec tous les hommes de bonne volonté", et pour "une cohabitation à tous les niveaux" qui se fasse "sur une base éthique commune".

... "Votre expérience dans les différents pays du monde et votre connaissance des problèmes théologiques vous aidera à rendre votre réflexion concrète et organique". Jean Paul II a souhaité qu’une période de réflexion théologique s'ouvre avec l'actuelle session plénière, dont les thèmes sont "d'un très grand intérêt",  et que cette réflexion soit  "féconde pour le bien de toute l'Eglise". (source et information : Service de presse du Vatican-VIS)

LE CONSEIL CONSULTATIF ANGLICAN CONSEILLE LE BOYCOTT FINANCIER D'ISRAËL.

Le boycott financier d'Israël pourrait devenir un élément de la politique "officielle" de l'Eglise anglicane, confirme l’agence catholique suisse Apic. . La décision en ce sens sera prise en juin lors du débat du "Conseil Consultatif Anglican" sur la crise israélo-palestinienne. Le journal britannique "The Church of England Newspaper" rapporte que le "Réseau Anglican pour la Paix et la Justice" a réalisé une visite d'une semaine en Israël au mois de septembre Le réseau a indiqué qu'il ferait pression sur les dirigeants des 75 millions d'Anglicans et d'Episcopaliens dans le monde entier pour appliquer des sanctions envers Israël sur le modèle du boycott de l'Afrique du Sud durant l'apartheid.

Le groupe de 29 personnes, incluant 7 évêques de différents pays, s'est dit choqué par les besoins humanitaires des Palestiniens et les effets du mur de "sécurité". En outre, le réseau a critiqué "les démolitions de maisons palestiniennes, la présence militaire dans les rues, la destruction des terres arables et les restrictions d'eau perpétrées par les forces israéliennes".

Le groupe a reconnu n’avoir rencontré que des responsables palestiniens et aucun membre des autorités israéliennes. En juillet 2004, l'Eglise presbytérienne aux Etats-Unis fut le premier groupe important à donner son accord pour un boycott officiel d'Israël.

Des réactions israéliennes indignées ne se sont pas fait attendre. La première à ce projet de boycott est venue du "Jerusalem Post", qui a estimé que la délégation "n'était pas venue chercher la vérité. Toutes les conclusions étaient déjà établies avant la visite d'investigation". Le Post a également affirmé qu'il était "très ironique qu'en rencontrant Yasser Arafat et aucun officiel israélien ou quiconque qui puisse de près ou de loin défendre notre cas, la délégation anglicane a semblé indiquer que son animosité envers Israël dépassait son souci pour les Palestiniens". (source : apic - information :
The Church of England)

LES EGLISES DONNENT LEUR AVIS SUR L'ADHÉSION DE LA TURQUIE À L'UNION EUROPÉENNE.

La Commission européenne a recommandé l'ouverture de discussions sur l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne. Une décision assortie de conditions pour éviter qu'Ankara ne fasse marche arrière en matière de démocratisation et de droits de l'homme. Cette adhésion hypothétique ne laisse pas de marbre. Au sein des Églises européennes, il y a les "pour", les "contre", les "oui, mais ..." prudents qui attendent de voir", autant d'avis en fin de compte que chez les citoyens européens. L’agence catholique suisse Apic en a profité pour faire un "tour d’horizon" sur cette question.

"La Turquie a toute sa place dans l'Europe", a déclaré le président français Jacques Chirac. " À mon époque, la Turquie faisait partie de l'Asie", réplique le chancelier de la réunification allemande, Helmut Kohl.

" Historiquement et culturellement, la Turquie a peu à partager avec l'Europe, parce que, avec tout le respect que je porte à ce pays, elle a peu à partager avec l'Europe", a déclaré fin septembre le cardinal Ratzinger. Pour le préfet de la 'Congrégation pour la doctrine de la foi', "ce serait une grande erreur d'englober la Turquie dans l'Union européenne". Il vaudrait mieux que la Turquie "agisse comme un pont entre l'Europe et le monde arabe, ou même forme un continent culturel" avec lui, a-t-il ajouté.

Ses propos, publié dans le quotidien suisse 'Giornale del Popolo', ont été tenu lors d'un congrès organisé à Velletri en Italie et au cours duquel le cardinal bavarois commentait l'Exhortation apostolique post-synodale de Jean-Paul II sur l'Église en Europe. "C'est un fait que l'empire ottoman a toujours été en opposition avec l'Europe. Même si, dans les années vingt, Kemal Attaturk a construit une Turquie laïque, elle demeure le noyau de l'ancien empire et a un fondement islamique. Elle est ainsi très différente de l'Europe, qui est elle-même un ensemble de Nations laïques, mais avec un fondement chrétien, même si elles semblent aujourd'hui le nier", poursuit le cardinal Ratzinger, qui n'hésite pas à qualifier l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne d' "anti-historique".

En mai 2004, le cardinal Camillo Ruini, président de la conférence épiscopale italienne, avait lui aussi exprimé quelque perplexité devant cette éventualité.

Il y a ceux qui considèrent cette entrée comme une démarche positive. Mgr Jean-Pierre Ricard, Archevêque de Bordeaux et président de la conférence épiscopale française, "l'adhésion permettrait de faire progresser la démocratie sur les rives du Bosphore".

La KEK, Conférence des Églises européennes, qui regroupe 126 Églises orthodoxes, protestantes et vieilles catholiques, a publié un document car "la relation de l'union européenne à la Turquie est une question d'immense importance pour l'Union. L'accession possible de la Turquie à l'EU influencera, non seulement l'installation politique en union et Europe dans l'ensemble, mais également les conditions de vie des nombreux citoyens et personnes vivant sur le continent". Pour les Églises européennes représentées au sein de la CEC, l'accession de la Turquie n'est pas "une question de différences religieuses". Cette adhésion peut même avoir des effets positifs sur le développement des relations entre les religions et les cultures en Europe et peut devenir la pierre fondatrice du pont entre les mondes chrétiens et musulmans.

Il y a ceux qui disent « Oui » en y ajoutant un « mais » prudent. Lors de l'assemblée plénière des évêques allemands, fin septembre 2004, le Cardinal Karl Lehmann, président de la conférence, s'en est tenu à une position de principe concernant le respect de la liberté religieuse. Rappelant l'observation des critères de Copenhague, il a insisté en demandant que « les droits qui sont reconnus en Allemagne aux musulmans turcs, soient, au moins progressivement, accordés aux chrétiens qui vivent en Turquie ». « La liberté religieuse doit être respectée comme marque de l'identité démocratique européenne »

Répondant, le dimanche 3 octobre, à la question de cette adhésion au cours de l'émission 'De Zevende dag' de la chaîne publique flamande VRT, le Cardinal Godfried Danneels, archevêque de Malines-Bruxelles et président de la conférence épiscopale belge, a assuré qu'il n'avait rien contre, au contraire. Mais, a-t-il ajouté, "il y a encore des choses à faire : il existe encore un grand décalage entre le niveau législatif, ce qui s'exprime dans les lois turques, et entre le niveau d'applications de ces lois, ce qui se fait dans la pratique".

D'accord sur le principe, l'Église orthodoxe russe ajoute également un "mais": "Ce pays, qui se trouve à cheval entre l'Europe et l'Asie, doit encore surmonter certains problèmes, entre autres la liberté pour les minorités religieuses et ethniques, et assumer la responsabilité des erreurs passées"... "Il est clair que l'adhésion de la Turquie à l'UE est impossible si les contradictions existantes entre la Turquie et les États européens voisins ne sont pas surmontées", peut-on lire dans une déclaration du Département des relations extérieures de l'Église. "Ceci est impossible sans reconnaissance mutuelle des blessures et offenses infligées, sans un examen de l'histoire passée et des mesures concrètes en vue de la réconciliation et de la coopération".

Une idée que partage le Pasteur Jean-Arnold de Clermont, président de la KEK et de la Fédération protestante de France, pour qui il faut penser à faire entendre les voix des Églises minoritaires : "Cela passe par une réconciliation des mémoires. La Turquie doit reconnaître le génocide arménien. Et elle ne peut faire comme s'il n'y avait pas eu d'Empire Ottomane. La prudence est également de mise au Vatican. Le Cardinal Angelo Sodano, secrétaire d'État, a affirmé le 6 octobre que le Saint-Siège devait "rester neutre" sur la question. "Nous ne pouvons pas dire à la Suisse qu'elle ne doit pas adhérer, à la Turquie qu'elle ne peut pas entrer, et à l'Ukraine qu'elle le peut", a-t-il expliqué. (source :  Agence Apic - information : les diverses Eglises)

LE SOP RAPPELLE QUE L'EFFIGIE DU PATRIARCHE ORTHODOXE A ÉTÉ PENDUE À ISTANBUL DEVANT SA RÉSIDENCE.

Dans sa dernière livraison, le bulletin du Service Orthodoxe de Presse, SOP, de septembre-octobre, édité à Paris, rappelle que près d’un millier de personnes ont manifesté, le 5 septembre dernier, à l'appel d'une organisation ultranationaliste turque, le  "Parti pour l'action nationale" (MHP), devant le Phanar, siège du Patriarcat œcuménique, à Istanbul, dont elles entendaient dénoncer les activités.

Un pantin à l'effigie du patriarche Bartholomée Ier, pendu à un arbre, a été brûlé démonstrativement, comme d’ailleurs l’a rapporté la prsese et en particulier l'agence Reuters. Des manifestants ont lancé des pierres contre les policiers anti-émeutes, qui ont répondu en utilisant des gaz lacrymogènes et leurs matraques. Plusieurs personnes ont été interpellées. Le dirigeant ultranationaliste turc Yuksel Kaleci, dont l'organisation appelait à la manifestation, a dénoncé dans un communiqué la politique du gouvernement d'Ankara "qui fait concession sur concession aux étrangers, et surtout au patriarcat".

Un communiqué du secrétariat général du Saint-Synode du patriarcat oecuménique a pour sa part condamné ces "violences" qui sont le fait, affirme-t-il, "de personnes qui souhaitent bloquer l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne". Les milieux ultranationalistes reprochent au Patriarche oecuménique de vouloir jouer un rôle tant sur la scène politique intérieure turque que sur la scène internationale. Ils lui reprochent aussi de revendiquer, avec le soutien de la Grèce et des États-Unis, la réouverture de l'Institut de théologie orthodoxe de Halki, situé à Heybeliada, une île de la mer de Marmara, en face d'Istanbul. Cette école de théologie, indispensable au patriarcat pour assurer la formation des cadres dont il a besoin pour continuer sa mission à Istanbul et dans le monde, a été fermée en 1971 par les autorités.

Après d'importantes et longues négociations, le patriarcat semblait avoir obtenu l'accord du gouvernement turc pour rouvrir l'Institut (SOP 283.6). Toutefois, selon le quotidien gréco-américain de "Boston The National Herald" (édition du 12 septembre), se basant sur une source qui préfère garder l'anonymat, le Conseil national de sécurité, où siègent les officiers généraux de l'armée turque, dont le poids sur la vie politique reste prédominant, aurait récemment décidé de geler sine die cette mesure.

La communauté orthodoxe grecque d'Istanbul est estimée aujourd'hui à moins de cinq mille fidèles, alors qu'elle en comptait encore plus de cent cinquante mille il y a un demi-siècle. Après les violents pogroms anti-grecs de septembre 1955 qui avaient fait de nombreuses victimes à Istanbul, le gouvernement turc avait préféré asphyxier cette communauté par des mesures administratives, tout en fermant les yeux sur une longue série d'actes de malveillance dont ont souffert les sanctuaires, les cimetières et les bâtiments de l'Église orthodoxe (source et information : SOP)

FRANCE : UN GESTE "OSTENTATOIRE" INUTILE ET JUGÉ REGRETTABLE.

Appartenant à la Communauté Saint Martin, des aumôniers catholiques de lycées publics, dans les environs de Toulon, au sud de la France, se sont vus interdire l'entrée de ces établissements scolaires, parce qu'ils s'y présentaient en soutane. Cette mesure correspond, dit-on officieusement dans les milieux de l’Education Nationale, aux récentes décisions du gouvernement français. La présence d'aumôniers ayant la possibilité d'entrer dans les établissements est rare en France, les aumôneries étant situées à l'extérieur de l'établissement, même si elles entretiennent des relations cordiales avec les chefs d'établissement.

Dans le diocèse de Fréjus-Toulon se sont installées quatre maisons de la "Communauté Saint Martin".  Elles comptent onze prêtres et trois diacres qui ont été formés en France à Candé-sur-Beuvron (Loir-et-Cher), dans une perspective assez "rigoriste" et identitaire. Ils sont d'ailleurs bien loin de faire l'unanimité dans les paroisses en raison de leurs orientations pastorales. Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon, qui fut curé parisien et accompagnateur des séminaristes et des prêtres de la Communauté de "l’Emmanuel", leur accorde sa confiance et regrette ces événements.

La Direction diocésaine de l’Enseignement Public, tout en demandant des éclaircissements auprès des instances régionales de l'Education nationale, rappelle, de son côté, que l’ensemble des aumôniers de l’enseignement public ont une conduite "plus discrète" et aussi plus en accord avec leur mission pastorale et la laïcité dans ce milieu scolaire. (Source et information : diocèse de Fréjus Toulon)


FRANCE : LE GROUPE BAYARD IMPLANTE SES MÉDIAS AUX USA.

La section "Bayard America" de l'éditeur français catholique a fait l'acquisition de "Creative communications for the Parish", spécialisé dans les revues religieuses pour adultes et enfants. "Bayard America" a ses bureaux à Mystic, dans le Connecticut, et à New York ainsi qu'à Toronto et Montréal au Canada.

La nouvelle acquisition est une publication oecuménique pour enfants et adultes, qui rejoint celles du groupe :"Twenty-Yhird Publications" et " Catholic Digest" . Pour Pascal Ruffenach, PDG de Bayard America Inc, cette acquisition, représente "une étape dans le développement de l'édition religieuse du groupe aux USA.

Actuellement Bayard est présent dans 41 pays, rejoint 7 millions de lecteurs, compte 72 magazines et plusieurs sites internet spécialisés comme "Croire.com." (source et information : Bayard Presse)

ALLEMAGNE : DES ANIMATEURS PASTORAUX DE KÖLN (COLOGNE) RENCONTRENT DES PAROISSES FRANCAISES.

Une trentaine d'agents pastoraux du diocèse de Cologne, permanents ou bénévoles, sont venus en Ile-de-France pour rencontrer et échanger leurs expériences avec des paroisses parisiennes et des environs de Paris. La diversité de ces rencontres leur a permis de découvrir la vie ecclésiale du quartier chinois avec l'équipe paroissiale de Saint Hippolyte, des quartiers populaires dans plusieurs arrondissements et la vie dans les banlieues, en particulier à Evry au sud-est de Paris.

Au terme de ces journée, le samedi 9 octobre, ils ont fait le bilan de ce séjour : les priorités pastorales de l'Eglise en France devant les défis contemporains, la place des laïcs dans l'Eglise, le problème de l'insertion des communautés "étrangères" dans les communautés chrétiennes françaises locales, des perspectives inattendues comme celles de la vie des aéroports en évoquant entre autre le crash du "Concorde", qui a touché, il y a deux ans, tant de familles allemandes de la Rhénanie et de la région de Brème et de Hambourg.

Une telle visite, à la veille des JMJ 2005, a été riche d'amitié et de partage fraternels. (source : infocatho)


RD CONGO : LA CHASSE AUX ENFANTS DES RUES ET LEUR MASSACRE.


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C’est une véritable chasse aux enfants de la rue durant laquelle de 20 à 30 jeunes ont probablement été tués" : tel est le témoignage dramatique d’un Père Salésien à l’Agence vaticane Fides, depuis le Kasaï oriental, dans le sud-est de la République Démocratique du Congo, où, à la fin septembre, à Mbuji-Mayi, la capitale de la région, plusieurs enfants de la rue ont été massacrés par des chercheurs de diamants. Dans un communiqué, les Salésiens déclarent : « Nous sommes particulièrement préoccupés en raison des atrocités commises vis-à-vis des enfants de la rue, et nous tenons à exprimer notre profonde indignation face à ce déchaînement de la violence ».

Le 25 septembre, un groupe d’hommes armés de bâtons et de couteaux s’est présentée à Muetu Don Bosco (Mbuji-Mayi) à la recherche de plusieurs enfants de la rue. La Maison salésienne est un centre de formation professionnelle et une maison d’accueil fréquentée par 80 enfants de la rue environ. Malgré les tentatives des Salésiens pour dissuader les groupes armés de mettre leurs intentions à exécution, deux garçons ont finis dans leurs mains et ensuite ils ont été lapidés et brûlés devant la Maison des Salésiens. Les hommes armés sont formés de chercheurs de diamants qui accusent les enfants de la rue de vol et de sorcellerie.

"Les enfants de la rue, malheureusement sont mal vus un peu partout. Cette véritable chasse à l’homme, déchaînée à leur égard par les chercheurs de diamants, a trouvé des complicités dans de vastes secteurs de la population locale, et les gens n’ont pas aidé les jeunes à se cacher et n’ont pas empêché les violences. Ces jeunes sont deux fois victimes : en tant qu’ils sont abandonnés par leurs familles, contraintes de fuir de leurs villages à cause de la guerre, en tant qu’ils sont refusés par la société qui les considère comme des malfaiteurs. Personne ne s’occupe d’eux ; l’école est presque inexistante, et même les autorités de l’Etat les considèrent seulement comme un poids", déclarent les Pères salésiens.

Dans leur communiqué, ils condamnent les atrocités commises, et demandent que l’on ouvre une enquête pour établir la vérité et que l’on punisse les coupables. Ils demandent en particulier aux autorités de Mbuji-Mayi d’ouvrir de toute urgence des écoles primaires gratuites ; de prendre des mesures contre les personnes qui accusent sans fondement les enfants et les jeunes de sorcellerie ; de rendre conscients les parents de leurs responsabilités éducatives ; et enfin de soutenir concrètement et efficacement les Institutions engagées pour l’accueil et la réinsertion des jeunes à risque. (source et information : Agence Fides)

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