Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
3, 4 et 5 novembre 2004 (semaine 4)
 

04-11-12 - Côte d'Ivoire
LE CARDINAL AGRÉ DOUTE DES INTENTIONS FRANCAISES.

Sur les ondes françaises de Radio Vatican, le 11 novembre 2004, le cardinal Bernard Agré, archevêque d’Abidjan, a demandé aux autorités françaises d’aider son pays, mais, dans le même temps, il émet des doutes sur les véritables intentions françaises.

Il a demandé aux dirigeants français d’aider la Côte d’Ivoire à prendre son destin en main de façon libre et souveraine. Au regard des faits, faut-il penser que l’intention inavouée n’était rien d’autre que de déstabiliser la Côte d’Ivoire et de la réduire de nouveau en une colonie française?, s’est interrogé le cardinal ivoirien. Reprochant aux forces françaises officielles de semer la mort et la désolation dans son pays, il a manifesté sa reconnaissance envers Jean Paul II qui s’est récemment exprimé en faveur de la paix dans son pays.

La mission officielle des forces de l’ordre françaises "est d’aider à la réunification du territoire ivoirien et non de semer la mort et la désolation dans notre pays", a tout d’abord condamné le cardinal Agré. Il a également demandé à ses "chers frères et sœurs français" d’intervenir auprès des dirigeants de leurs pays pour " qu’ils aident la Côte d’Ivoire à prendre son destin en main de façon libre et souveraine".

Le cardinal africain reprenait ainsi les paroles de la Déclaration des évêques ivoiriens du 10 novembre condamnant la réaction "si disproportionnée de la France" suite à l’attaque le 6 novembre d’une position française par l’aviation ivoirienne, qui a fait neuf victimes.

Les évêques avaient qualifié cette attaque à l’origine des affrontements de " malheureux incident", et ont reproché à l’armée française ses représailles, "tirs à balles réelles sur des enfants, des jeunes, des femmes aux mains nues, qui ne recherchent rien d’autre que la paix et la réunification de leur pays".

"Je reviens des hôpitaux, c’est intenable, ces jeunes gens décapités par l’Armée française, ces personnes qui gisent à même le sol. Nous vivons une situation globale pas très reluisante, les morgues sont débordées", a poursuivi le cardinal. "Je voudrais dire aussi combien le peuple ivoirien est heureux de savoir que le pape ait dit quelque chose concernant ce pays et ait invité les gens à prier,
a-t-il conclu, expliquant que cela avait "beaucoup touché" son peuple. (source : Radio Vatican - Information : Service de presse du Vatican-VIS)

Retour aux dépèches