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FlashPress - Infocatho
29 novembre au 2 décembre 2004 (semaine 49)
 

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04-12-02 -
GUÉRIR LES MAUX DU PASSÉ EN AMÉRIQUE LATINE.


Tortures, disparitions, prisonniers politiques: si quelqu'un ou quelque chose d'imprévu ne bloque pas le processus en cours, l'Amérique Latine semble de plus en plus décidée – et de bien des façons – à exorciser les fantômes les plus angoissants de son passé, notamment grâce à des voix issues du monde de l'Eglise.

Deux nouvelles récentes l'indiquent clairement, l'une chilienne et l'autre brésilienne. Mgr Alejandro Goic Karmelic, évêque de Rancagua et nouveau président de la Conférence épiscopale du Chili (CECH) a qualifié de "progrès sur le chemin de la réconciliation", le rapport de la commission nationale sur la détention politique et la torture, qui recueille 35.000 témoignages sur les violations des droits de l'Homme perpétrées sous le régime d'Augusto Pinochet (1973-1990).

Officiellement remis au chef de l'Etat le 10 novembre et présenté officiellement au pays hier, ce document doit être "accueilli et avec sérénité et maturité de la part de la société civile" a déclaré Mgr Goic à Radio Cooperativa, en ajoutant: "dans la réalité que je vivais moi-même en ces années, surtout à Concepción, je me rappelle qu'avec l'archevêque Mgr José Manuel Santos et d'autres évêques chiliens, nous signalions de nombreux cas de torture qui entraînèrent l'excommunication de ceux qui la pratiquaient, même s'ils se disaient catholiques."

..." Nous fûmes incompris, offensés de mille façons, mais avec le temps, je rends grâce à Dieu parce qu'en dépassant nos fragilités, nous fîmes tout ce que nous pûmes pour défendre la dignité humaine". Mgr Goic a demandé un "profond respect pour les victimes et également pour les bourreaux, parce que beaucoup d'entre eux n'agirent pas à cause d'un mal intrinsèque mais parce qu'on leur ordonnait de faire des choses qu'eux-mêmes condamnaient".

Au Brésil, en recevant le Prix Vladimir Herzog pour les droits de l'Homme, dom Paulo Evaristo Arns, cardinal et archevêque émérite, s'est uni aux personnalités qui demandent depuis plusieurs semaines l'ouverture des archives du régime dictatorial (1964-1985). "Je ne demande pas l'ouverture des archives, je l'exige; la vérité nous libère" a dit le cardinal (83 ans) qui a secouru les victimes de la de 20 ans de régime, devenant un exemple pour les droits de l'Homme en Amérique Latine aujourd'hui.

Dom Evaristo Arns a apprécié la promesse du président Luiz Inácio Lula da Silva d'ouvrir les archives, l'invitant à ne plus attendre. (source et information : Agence Misna)


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