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9, 10 et 11 décembre 2004 (semaine 50)
 

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04-12-11 - Irak
LES VOTES DE LA DIASPORA SONT IMPORTANTS.

Au moment où se décident les principales données des élections du 30 janvier, la communauté chrétienne et les partis chrétiens d'Irak misent sur le vote de la diaspora, dont le nombre dépasse celui de leurs électeurs à l'intérieur du pays.

Plus d'un million de chrétiens d'Irak vivent à l'étranger alors qu'à l'intérieur du pays, ils ne représentent qu'environ 3% des quelque 24 millions d'Irakiens. "Environ 200.000 chrétiens irakiens vivent à Détroit (USA). Ils peuvent nous aider à gagner au moins 15 sièges", dit Emmanuel Khorchada Yohanna, l’un des responsables du Parti démocratique assyrien. "Les voix des expatriés sont essentielles pour obtenir suffisamment de sièges dans la prochaine assemblée."

"L'une des autres raisons pour laquelle nous dépendons des chrétiens de l'étranger est que, dans certaines villes comme Mossoul, les chrétiens, intimidés, risquent de ne pas se rendre dans les bureaux de vote", explique-t-il, faisant référence aux récentes attaques ayant visé des églises dans cette ville du nord, abritant une très grosse communauté chrétienne.

La Commission électorale indépendante cherche à favoriser la participation aux élections de tous les Irakiens vivant en exil, y compris les chrétiens. Pour les huit partis chrétiens en lice pour les élections, ce scrutin constitue un bon moyen de prendre part à la rédaction de la Constitution permanente en vue de garantir leur identité.

Les chrétiens représentent aujourd'hui une part minime de la population de l'Irak, mais leur présence en Mésopotamie est antérieure à l'islamisation de cette région consécutive à la conquête arabe du VIIe siècle.

Si les responsables chrétiens excluent la possibilité de l'instauration d'un régime islamique, tous soulignent néanmoins l'importance d'un Etat laïque où la liberté de culte serait garantie. "Lors des réunions avec de nombreux partis, nous avons senti que l'idéologie libérale est largement partagée. Je peux dire que la majorité est intéressée par un Irak laïque", remarque Farid Toma Hirmiz, de l'Union démocratique Kaldani.

Ce qui est dommageable, c’est l’existence de plusieurs petits partis chrétiens. "On avait d'abord accepté de faire partie d'une liste unifiée mais le Mouvement démocratique assyrien a tout fait rater". Ce parti pensait pouvoir être le meneur de tous. Cependant au-delà des divisions, un facteur unit les chrétiens: la peur des attaques envers leur communauté. Par prudence d’ailleurs tous utilisent de petites maisons pour abriter leur QG, sans aucun signe distinctif à l'entrée.

"Si nous voulons préserver notre identité chrétienne du terrorisme, alors nous devons (observer) notre foi seulement dans nos coeurs", ajoute M. Hirmiz, notant que "de nombreux chrétiens ne vont plus à l'église" par craintes des attentats.

Dans la dernière assemblée de 135 sièges élue démocratiquement dans les années 1950, les chrétiens étaient représentés par six membres. (source : presse - patriarcat chaldéen)

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