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FlashPress - Infocatho
12, 13 et 14 décembre 2004 (semaine 51)
 

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04-12-14 - RD Congo
CONTRE LE TRIBALISME ET LA DIVISION.


De nouveaux affrontements dans le nord du Kivu risquent d’enflammer le Pays tout entier. Les Eglises chrétiennes de Goma lancent un appel : "Non à l’esprit de division et de tribalisme ; oui à la paix et à l’accueil réciproque ".

Les violents combats du 12 décembre près de Kanyabayonga, à 160 km au nord de Goma, dans le nord du Kivu, ont contraint à fuir des centaines, et peut-être même des milliers de personnes.Les affrontements impliquent les rebelles du RCD Goma (Union Congolaise pour la Démocratie), des militaires réguliers envoyés de Kinshasa des éléments de l’armée rwandaise et des membres appartenant à la milice Mai-Mai.

Le RCD Goma est le principal groupe de guérilla de la partie orientale du Congo ; il est appuyé par le Rwanda voisin. Ce dernier pays a envoyé des détachements militaires dans la région, avec, pour but déclaré, de désarmer les milices Hutues rwandaises qui ont leurs bases en territoire congolais, et que Kigali considère comme une menace pour sa propre sécurité. Les hommes du RCD Goma font partie, au moins sur la carte, de la 8° Région Militaire de l’armée congolaise.

Le Mouvement, en effet, a adhéré aux accords de paix signés au mois de décembre 2003, qui prévoient, entre autres choses, la fusion des différents groupes armés dans la nouvelle armée congolaise unifiée. Mais, en réalité, les hommes du RCD encadrés dans la nouvelle armée, n’ont jamais obéi à la chaîne de commandement hiérarchique des forces armées régulières… Il est difficile toutefois de comprendre la dynamique des événements, et le rôle des différentes forces sur le terrain.

Pour faire face aux nouvelles violences, l’Etat Major congolais de l’armée régulière a décidé d’envoyer de nouvelles troupes dans la région. On veut empêcher les éléments rebelles de descendre dans la région du Massaï. Les nouvelles de nouveaux affrontements dans le nord du Kivu font croître la tension à Bukavu, chef-lieu du Kivu. En ville, il n’y a pas d’affrontements, et la frontière avec le Rwanda est toujours ouverte ; mais l’on craint que si les rencontres devaient arriver jusqu’ici, Bukavu soit isolée et soumise au blocus économique.

Le dimanche 12 décembre, dans les églises catholiques et protestantes de Goma, on a lu un message qui invitait les fidèles à être vigilants pour éviter la diffusion de « l’esprit de division et de tribalisme », et à travailler en revanche pour la paix et pour l’accueil réciproque. Ce texte de paix et de tolérance, dans un pays profondément chrétien, a remplacé le traditionnel sermon. "Nous demandons à tous les croyants de veiller dans la prière afin de ne pas s'endormir dans l'esprit de division et du tribalisme mais de progresser dans l'accueil et l'acception mutuelle."

L'appel des Églises intervient trois jours après des échauffourées à Goma entre des jeunes et des militaires à la suite d'une manifestation, ayant fait deux blessés.

Les Rwandophones, Congolais originaires du Rwanda, sont mélangés aux autres ethnies et plusieurs couches sociales sont représentées.
Une manifestation organisée par la communauté "rwandophone" protestant contre l'exclusion dont elle se dit victime, avait été suivie jeudi d'une contre manifestation de jeunes qui se plaignaient qu'au contraire les Rwandophones occupent une place trop importante dans la société.

Il faut "promouvoir la paix dans nos coeurs, dans notre ville, dans notre province et dans notre pays", poursuit le message des Églises, en référence aux conflits meurtriers qui ont ravagé le pays et, plus spécifiquement, la région ces dernières années.

Le communiqué des Églises exhorte également le gouvernement de la RDC à "mettre sur pied, et le plus tôt sera le mieux, une armée et une police nationales intégrées" et recommande aux gouvernements congolais et rwandais de "privilégier la voie diplomatique à celle des armes".... "Les dirigeants des deux pays doivent se convaincre que leurs populations doivent vivre ensemble et que, en conséquence, toute action militaire est une blessure grave à la solidarité africaine et une insulte à l’idée d’Union Africaine". (source et information : Agence Fides)

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