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15 et 16 décembre 2004 (semaine 51)
 

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04-12-16 - France
ÊTRE L'AVOCAT DES MINORITÉS RELIGIEUSES.

La Fédération protestante de France (FPF) a demandé mardi 14 décembre au président Jacques Chirac de se faire "l'avocat du droit des minorités religieuses" au Conseil européen sur la Turquie, soulignant en particulier les "mesures vexatoires" subies par le patriarcat oecuménique orthodoxe d'Istanbul.

Dans une lettre, le pasteur Jean-Arnold de Clermont, président de la FPF et également de la Conférence des Eglises européennes (KEK) regroupant 125 Eglises anglicanes, protestantes et orthodoxes, évoque "des inquiétants échos arrivés du Patriarcat oecuménique de Constantinople (Istanbul) qui subit des mesures vexatoires"..."La KEK fera dans la semaine un rapport circonstancié", après l'envoi d'une mission en Turquie à une date non encore précisée, selon la FPF.

Le pasteur Jean-Arnold de Clermont rappelle que si "les Eglises n'ont pas à se prononcer sur le cadre juridique et les conditions fixées par le Conseil européen", elles doivent "insister sur le fait qu'il leur semblerait incompréhensible que la liberté de religion, le droit des minorités, comme la reconnaissance du génocide arménien ne soient clairement énoncés comme des exigences intangibles liées à la demande d'adhésion".

Les Églises européennes seront-elles entendues d’un président qui trouve que tout va bien dans la situation religieuse en Turquie, même si la méconnaissance de cette situation lui fait négliger que la Turquie interdit au patriarche oecuménique orthodoxe d'Istanbul, Mgr Bartholomée, qui exerce une primature d'honneur sur les orthodoxes dans le monde, d'utiliser le titre oecuménique, lui refusant tout rôle politique et administratif. "Sortons d’une réflexion qui conduit forcément au manque de respect des autres, a déclaré Jacques Chirac mercredi soir sur la chaine de TV française TF1. 

Et d’ajouter : "Cela conduit à la guerre des religions, à la guerre des civilisations, à la guerre des cultures… La Turquie est un pays laïque, affirme le président français, un pays qui respecte les autres religions comme nous respectons nous-mêmes les religions. »

Il en oublie les difficultés rencontrées même pour faire la moindre réparation à un lieu de culte chrétien, ou l’interdiction de le former des prêtres dans un séminaire, car cela fait des années que les orthodoxes réclament la réouverture de leur séminaire de Halki, une île dans le Bosphore. Cela leur est interdit car seul l’État a le droit de gérer les programmes d’enseignement, même celui pour les prêtres et les religieux.

En octobre, la KEK avait soulevé la "question très préoccupante de la situation des minorités chrétiennes" en Turquie tout en estimant que l'entrée de ce pays dans l'UE pourrait avoir "des répercussions positives sur la bonne évolution des relations entre les diverses religions et cultures en Europe et pourrait constituer la pierre d'angle d'un pont entre les mondes chrétien et musulman". (source et information : FPF)

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