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FlashPress - Infocatho
30 et 31 décembre 2004 (semaine 53)
 

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04-12-31 -
LA MONDIALISATION DE LA SOLIDARITÉ.

Dans ces jours où les médias nous mettent au courant des tragédies du Sri Lanka, d'Indonésie, de Thaïlande, de l'Inde et des Maldives, Bruno Frappat nous donne à réfléchir dans le quotidien "la Croix". "Toute l'humanité a été touchée. Le malheur est mondialisé."

..."Pas plus que le terrorisme, écrit-il, la nature ne fait le tri entre les victimes selon leur origine. C’est la mort sans visa. Dans les ruines du World Trade Center, le 11 septembre 2001, on avait relevé les corps de victimes de cinquante nationalités. Quand la mer cruelle s’est retirée, le 26 décembre, sur le pourtour de l’océan Indien, elle a laissé des milliers et des milliers de cadavres de toutes nations.

..."Bien sûr, parmi les dizaines de milliers de morts – saura-t-on un jour combien de dizaines de milliers de morts ? –, la grande majorité sont des pays touchés : Sri-Lankais, Indonésiens, Indiens, Thaïlandais, habitants des Maldives, mais des centaines, voire des milliers d’autres, étaient venus de tous les horizons, par charters entiers, pour goûter en hiver les illusions de l’été.

..."Aucune catastrophe naturelle n’a jamais revêtu à ce point l’aspect d’une Babel de la détresse, de la souffrance. Aucune autre n’aura requis à ce point la mobilisation du monde entier sous l’égide de l’Organisation des Nations unies pour ce qui est déjà considéré comme la plus grande opération de secours humanitaire depuis la création de l’ONU il y a cinquante-six ans.

..."Un cliché consiste à décrire les catastrophes d’une actualité qu’on ose à peine qualifier d’habituelle en parlant de l’«étendue du désastre». Jamais cette expression n’aura été plus juste qu’au sujet de ce désastre-là. Dans cette mer intérieure de la tragédie qu’est devenu, quelques heures durant, l’océan Indien, c’est toute l’humanité qui a été touchée, vaincue, ballottée, engloutie. Choc des cultures, choc des civilisations, riches, pauvres : face au flot déchaîné il n’y aura eu que la nudité de l’homme (et souvent de l’enfant) face à une sorte de terrorisme géologique.

..."Cette solidarité dans la fragilité appelait une solidarité dans la «réplique» humaine au désastre. Sous l’égide de l’ONU, un immense effort, planétaire, se met en place pour secourir ceux qui peuvent encore l’être, pour atténuer les souffrances de ceux qui n’ont pas tout perdu puisqu’il leur reste la vie. Le rôle de l’ONU, sa noblesse incontestable, est de coordonner cette nouvelle guerre. Une guerre juste. Sans débat. Sans hésitation. Sans puissance dominante. En Asie, depuis dimanche, le malheur est mondialisé. (source : la Croix)

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