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FlashPress - Infocatho
30 et 31 décembre 2004 (semaine 53)
 

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04-12-31 - Sri Lanka
POURQUOI CETTE LENTEUR DU GOUVERNEMENT.

Après six jours de cataclysme le gouvernement n'a pas encore envoyé des aides à Batticaloa, et dans d'autres localités plus au nord le long de la côte orientale du Sri Lanka touchée par le tsunami. Est-ce parce que cette région est contrôlée par la guérilla ?

L'évêque de Batticaloa, MgrJoseph Kinsley Swampillai, contacté par téléphone dans la ville portuaire souligne qu'une vingtaine de villages auraient été rayés de la carte sur la côte. Ils sont désormais "vides". ... "Nous avons mis sur pied une cinquantaine de centres pour les évacués dans les écoles, les églises et dans d'autres structures afin d'y accueillir près de 50.000 familles qui ont tout perdu ou qui ont été évacuées des zones dangereuses".

L'évêque constate que ce sont seulement les organisations humanitaires nationales et étrangères qui acheminent les aides aux populations comme la "Caritas" locale et internationale, mais aussi les organisations non gouvernementales et les particuliers: “Les populations des villes voisines ont envoyé de la nourriture et des biens de première nécessité, mais du gouvernement central rien n'est arrivé", dit-il

Il attribue cette défection à des problèmes d'organisation et refuse l'hypothèse d'une hésitation de la part de Colombo à envoyer des aides dans les zones contrôlées par les "Tigres" de l'Eelam tamoul (LTTE). Les LTTE sont une organisation séparatiste représentant l'ethnie minoritaire tamoul, de religion hindoue, en lutte contre la majorité cingalaise et bouddhiste pour l'autonomie des territoires septentrionaux et orientaux.

Pour sa part, Mgr Thomas Savundaranayagam, évêque de Jaffna, ville située à l'extrême nord du Sri Lanka - a déclaré que "le gouvernement envoie des aides ici au nord, mais très lentement". Jaffna est contrôlée depuis une dizaine d'années par la guérilla séparatiste et durement touchée elle aussi par le raz-de-marée. Contacté par téléphone, il souligne que "dans le nord l'accès est difficile car dans le territoire sont disséminées des bases" des extrémistes des LTTE.

C'est également pour ce motif, à son avis, que l'attention des médias internationaux est bien plus concentrée sur les territoires méridionaux que sur ceux du nord. Et pourtant Jaffna a été elle aussi dévastée par la furie des eaux, qui se sont abattues sur la partie orientale de la ville, celle qui donne sur la Baie du Bengale "emportant des villages entiers, dont certains habités par des communautés catholiques; environ 6.000 personnes dans tout le diocèse ont été tuées et au moins 25.000 ont perdu leur habitation".

A Jaffna aussi les évacués sont accueillis dans des écoles et des édifices publics tandis que les "prêtres et les religieuses tentent d'apporter du réconfort à ces personnes, en majorité des pêcheurs, qui ont tout perdu, y compris leur outil de travail, les bateaux, et sont dans un état de prostration. Pour eux ce sera un Nouvel An à l'enseigne de la tristesse".
(source : Agence Misna – information : Eglises d'Asie-EDA)

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