Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 4 au 7 janvier 2007 (semaine 01)
 

-
2007-01-07 - Pologne
IL ASSUME SA COLLABORATION AVEC LES AGENTS COMMUNISTES

Dans un message aux fidèles publié vendredi 5 janvier, Mgr Stanislaw Wielgus, le nouvel archevêque de Varsovie reconnaît sa faute et sa collaboration avec l'ancienne police secrète communiste. Il s'en remet à "la décision" du pape.

"Je confesse aujourd'hui devant vous cette erreur que j'ai commise autrefois, comme je l'avais déjà confessée au Saint-Père", a déclaré Mgr Wielgus dans ce message qui doit être lu dans les églises de l'archidiocèse de Varsovie."

"
Guidé par le désir de faire des études importantes pour ma spécialisation scientifique, je me suis laissé entraîner dans ces contacts sans la prudence nécessaire, le courage et la détermination d’y mettre fin. Je confesse cette erreur".

"Je ne sais si les documents qui m’ont été présentés par la Commission historique sont les seuls existant ou si d’autres documents apparaîtront mais j’affirme aujourd’hui avec une conviction totale n’avoir pratiqué la délation à l’égard de personne, et avoir cherché à ne faire de mal à personne".

"Je n'ai fourni aucun document concernant un sujet quelconque. Je n'ai procédé à des écoutes envers quiconque, ni enregistré quiconque", a écrit Mgr Wielgus dans cette déclaration de trois pages diffusée vendredi. Il
a toutefois reconnu qu'il avait signé, "sous menace", une attestation de collaboration avec les services de renseignements polonais en 1978, à la veille d'un voyage en Allemagne.

"
J’ai de nouveau fait du mal ces derniers jours, lorsque, face à la violente campagne médiatique, j’ai nié les faits de cette collaboration. Ceci a mis en danger la crédibilité des affirmations des personnes de l’Eglise, y compris des évêques qui sont solidaires avec moi. Je sais que pour de nombreuses personnes parmi vous, le fait de s’écarter de la vérité n’est pas moins douloureux que l’implication d’il y a tant d’années".

En terminant, il demande "avec le coeur repenti" au clergé et au fidèles de son archidiocèse de le "recevoir en frère qui veut unir et non diviser, prier et réconcilier les gens au sein d'une Eglise des saints et des pécheurs".

Le prélat déclare enfin se soumettre humblement à toute décision, quelle qu’elle soit, prise par le Saint-Père.

Le 21 décembre dernier, la salle de presse du Saint-Siège publiait un communiqué qui précisait : « En décidant de la nomination du nouvel archevêque métropolite de Varsovie, le Saint-Siège a pris en considération toutes les circonstances de sa vie, dont également celles qui concernent son passé. Cela signifie que le Saint-Père nourrit envers Mgr Stanislas Wielgus une confiance totale, et en toute connaissance de cause il lui a confié la mission de pasteur de l’archidiocèse de Varsovie ».

De son côté la commission spéciale instaurée par l'Église et diffusé vendredi indique qu' "Il existe de nombreux documents importants confirmant le fait que le père Stanislaw Wielgus s'était déclaré prêt à collaborer, de façon consciente et secrète, avec les organes de sécurité communistes".

Les documents étudiés par la commission, issus de l'Institut de la mémoire nationale (IPN) qui gère les archives des services spéciaux de l'époque communiste, "montrent indirectement que l'activité du père Stanislaw Wielgus pouvait nuire à de différentes personnes, membres de l'Eglise". Mais la commission a toutefois souligné qu'il n'existait aucune preuve directe que Mgr Wielgus "avait nui à quiconque".

Le nouvel archevêque de Varsovie avait été recruté par la police secrète en 1967, alors qu'il était encore étudiant en philosophie de l'Université catholique de Lublin.
Selon les documents de cette police, il avait même suivi une "formation spéciale pour agents". La police secrète polonaise (SB) le désignait sous les pseudonymes "Grey", "Adam" et "Adam Wysocki",

Le Vatican a renouvelé vendredi sa confiance envers Mgr Wielgus, en renvoyant les journalistes à un communiqué publié le 21 décembre, où il était dit que le pape Benoît XVI avait "toute confiance en Mgr Stanislaw Wielgus et, en pleine conscience, lui a confié la mission de pasteur de l'archidiocèse de Varsovie".

Le cas de Mgr Wielgus illustre le malaise que suscite en Pologne, pays catholique à 95%, le silence maintenu par l'Eglise sur les rapports du clergé avec les services spéciaux de l'ancien régime communiste.

Plusieurs prélats connus ont récemment avoué leurs collaboration et fait amende honorable. D'autres ont rejeté les accusations. Les historiens estiment à plus de 10% le nombre de collaborateurs de la police secrète communiste parmi le clergé. L'Eglise a pourtant été la principale force d'opposition au régime communiste pendant 40 ans. (information : Conférence des évêques et Presse)

Retour aux dépèches