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du 7 au 10 janvier 2007 (semaine 02)
 

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2007-01-10 - France
LA THÉORIE DU "GENRE", UNE NOUVELLE ANTHROPOLOGIE


Devant les remises en cause actuelles des différences entre les sexes, les évêques de France, la CEF, publient une étude sur la nouvelle anthropologie, qui refuse une société centrée sur l’hétérosexualité, et pose la question des alternatives possibles.

Sur le thème « Trois différences structurantes de la société : homme/ femme, père/mère, frère/sœur » un groupe de travail a rassemblé des experts, dans une approche pluridisciplinaire (psychanalytique, philosophique, théologique, historique, juridique) et a proposé aux évêques des fiches de réflexion sur la « théorie du gender, théorie, d'origine anglo-saxonne, qui constitue la matrice idéologique de laquelle sont issues la plupart des remises en cause portant sur les différences entre les sexes.

Ces fiches sont disponibles auprès du secrétariat de l'épiscopat.

La gender theoryse ou théorie du genre, se diffuse de plus en plus dans les médias, et dans le débat public, en raison de sa vision politique de la sexualité et en relation avec l'activisme gay. Dans cette dimension militante, l'Église, mais aussi certaines approches anthropologiques, comme celles de la psychanalyse ou du structuralisme, apparaissent comme «l'ennemi», et comme gardiennes de traditions enfermantes. La plupart des théoriciens actuels de la gender theory se situent dans la mouvance gay ou lesbienne. Mais cette question est, bien entendu, plus complexe, et l'histoire du gender se déploie dans le sillage des mouvements féministes et de la défense des minorités.

La théorie du genre ne se résume pas à des idées agitées dans des cénacles intellectuels. Elle constitue le corpus idéologique utilisé par les lobbies gays pour défendre leurs idées soumises au législatif, concernant notamment le mariage dit "homosexuel".

Plus largement, l'intérêt d'examiner de telles théories est lié à la diffusion, dans le grand public et dans le monde politico-médiatique, de certaines notions comme le refus de l'hétérocentrisme (l'hétérosexualité comme modèle social) comme le désir d’instituer une politique des sexualités. Par ailleurs ces théories se déploient dans un panorama général de redéfinition du possible et de l’impossible. La théorie du genre est donc l’un des derniers avatars du redéploiement
du politique.

La sexualité devient un domaine politique où sont explorés tous les possibles. La sexualité devient politique - et donc objet de décisions politiques - dans la mesure où elle parait le dernier espace où semble pouvoir exister le jeu des possibles : beaucoup ont une vision dépressive du politique, pour ce qui concerne la vie économique et le remodelage de l'histoire commune. C'est donc l'histoire privée du sujet sexué, et même du corps sexué qu'il s'agit de redéfinir.

Les revendications issues des genders studies se réclament d'une justice qui lutte contre l'inégalité. Le but de la justice dite « corrective » est, depuis Aristote, de rétablir l'égalité dans une donne où certains se seraient abusivement octroyés des parts excessives. L'inégalité de fait - la stérilité des couples homosexuels par exemple -devient, dans le système théorique des genders studies, l'émanation de structures de pouvoirs, et donc d'une injustice.

Les lois sont considérées comme injustes, car expression de pouvoirs oppressifs, qu'il s'agisse des lois du droit positif, ou même de la Loi symbolique. Le juste s'ordonne à la revendication de l'autodéfinition d'une subjectivité déterminant son propre espace. Les institutions, identifiées comme gardiennes institutionnelles de la Loi symbolique sont perçues comme l'émanation d'effets de normes, tendant à reproduiré les hiérarchies traditionnelles.

Ce document qui prend une importance toute particulière actuellement a été élaboré par un équipe d'experts dirigée par Jacques Arènes et est disponible auprès de la Conférence épiscopale dans la collection "Les documents de l'épiscopat." (information : CEF)

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