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du 7 au 10 janvier 2007 (semaine 02)
 

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2007-01-10 - Pologne
D'OU VIENDRAIT L'ERREUR DE LA DÉCISION ?

Le cardinal Giovanni Battista Re affirme ne pas avoir eu connaissance du passé de Mgr Wielgus. Or l’enquête habituelle qui précéde toute nomination épiscopale est assurée par la nonciature apostolique du pays dont relève le futur évêque.

"Lorsque Mgr Wielgus a été nommé, nous ne savions rien de sa collaboration avec les services secrets", a déclaré le cardinal Giovanni Battista Re, Préfet de la Congrégation pour les évêques, faisant ainsi retomber partiellement la faute sur le nonce apostolique à Varsovie, chargé de l’enquête, Mgr Jozef Kowalczyk. Fait exceptionnel, le diplomate du Saint-Siège nommé par Jean Paul II est de nationalité polonaise et en poste depuis août 1989, soit depuis plus de 17 ans. Pouvait-il ignorer à ce point la situation de nombre d'ecclésiastiques durant le régime communiste ? ou bien n'a-t-il pas voulu en tenir compte ?

Selon des sondages déjà disponibles, la majorité des Polonais apprécie à 80 % la démission de Mgr Wielgus et son acceptation immédiate par le pape. Seule une minorité très bruyante, proche de Radio Maryja, désapprouve: Mgr Wielgus appartenait de fait à une fraction de l’Église plutôt bien disposée à l’égard de cette tendance radicale.

Cette clarification de la situation, fait remarquer Henryk Wozniakowski, président du groupe Znak à Cracovie, "semble soulager une grande partie de l'opinion polonaise
même si le choc est grand. Pour autant, le fait de vouloir tout exhumer de ce passé polonais me paraît malsain, même si ce processus est inéluctable. Je ne vois pas pourquoi, en effet, compte tenu de la responsabilité occupée par le clergé polonais, cette catégorie de la population échapperait à ce travail de mémoire."

Il ajoute : "
Sur un plan général, sans y voir un complot, je ne peux exclure qu’il y ait des manipulations, y compris pour l’affaire Wielgus. Manipulations, non sur les sources ou sur la validité des documents – qui restent de toute façon parcellaires en particulier pour l’Église puisqu’une bonne partie des archives du département IV des services secrets qui suivaient le clergé ont été détruites –, mais sur la décision de publier à un moment donné telle ou telle pièce d’archives… Il est probable que de nombreux anciens fonctionnaires du régime ont conservé chez eux des photocopies de documents, et certains ont intérêt à les voir publier. L’usage de ces matériaux ou fragments nécessite beaucoup de connaissances préala bles avant d’affirmer, sur cette seule base, que tel ou tel prêtre a vraiment collaboré et que ces actes ont été à la source d’un mal pour l’Église."

Cette non-connaissance de toute la réalité vécue par l'Église durant la période communiste, peut en partie justifier la non-connaissance du non apostolique Mgr Kowalczyk. (information : presse - Service de presse du Vatican et Znak)

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