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du 11 au 13 janvier 2007 (semaine 02)
 

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2007-01-13 - Bolivie
LE DIALOGUE POUR RÉSOUDRE LES PROBLÈMES

L’Église et le Pape lui-même exhortent à entreprendre le chemin du dialogue pour résoudre les problèmes et éviter la violence “qui amène à une violence plus importante”
, après les graves affrontements qui ont provoqué 2 morts et 70 blessés.

"
Ma parole n’a pas la capacité de résoudre un problème aussi grave que celui que nous vivons. Mais je voudrais demander, au nom de Dieu, d’éviter de nous affronter entre frères. La dispute ne mène à rien, car la violence ne produit qu’une nouvelle et plus grande violence. Par conséquent, s’il vous plaît, enlevons les rancoeurs et les haines de nos cœurs", a déclaré Mgr Tito Solari, archevêque de Cochabamba, après les graves affrontements survenus hier dans la ville, consécutifs au conflit qui a explosé lundi 8 janvier.

L’affrontement oppose les paysans et les partisans du préfet de la région Manfred Reyes Villa, pour son intention de conduire un référendum concernant l’introduction d’un régime autonome dans son district. Dans les violents affrontements de ce lundi il y a eu au moins deux morts et environ 70 blessés. La place principale de la ville a été occupée par les paysans qui réclament la démission du Préfet, tandis que plusieurs patrouilles sont sorties dans les rues de la ville pour éviter de nouveaux affrontements.

Mgr Solari, profondément affecté par les dramatiques épisodes de violence, a appelé à la prière pour rétablir la paix : "A Cochabamba nous vivons un jour de profonde douleur, après les graves affrontements qui ont causé des morts et des blessés. Aujourd’hui a été un jour de violence et nous sentons que c’est le début d’un drame beaucoup plus grand s’il n’y a pas vite des solutions de la part de ceux qui en ont la responsabilité… accompagnez-nous dans notre prière".

Quelques heures auparavant, il avait demandé aux autorités de "trouver des voies qui nous rendent la paix" et à tous "d’élever des prières à Dieu, parce que Cochabamba vit un moment délicat. Nous avons besoin de l’aide de Dieu source de salut et de grâce, afin que notre pays, notre patrie, notre ville revienne sur la voie de la vie". Elles ont
à "faire tout leur possible pour éviter les conflits et travailler sans arrêt pour éviter la division et construire la maison commune”. Ils demandent aux secteurs mobilisés de “continuer à chercher une justice, une participation et une équité plus importantes".

Les journalistes sont exhortés à "être des promoteurs d’une information qui contribue à une société plus compréhensive et juste".

Alors qu’il exprime sa proximité à la population, Mgr Solari demande qu’on ne se laisse pas prendre par des sentiments de vengeance, de racisme, de ressentiment. "Ayons confiance que chaque effort de dialogue réalisés conduisent à la bonne intention des parties, avec des solutions pacifiques". conclut Mgr Tito.

De son côté, le Cardinal Julio Terrazas Sandoval, archevêque de Santa Cruz, dans le cadre de la Conférence des Religions pour la Paix qui se tient actuellement à Santa Cruz, a affirmé que ce qui est vécu à Cochabamba "n’est pas un cas isolé. Nous recommandons déjà à la Bolivie de laisser tout ce qui est cause de conflits et de commencer à parler clairement, en cherchant à construire cette Bolivie qui doit être pour tous".

Le Cardinal a manifesté sa douleur à cause des violences, en demandant "que l’âme du peuple bolivien ne se blesse pas, que ne corrompe pas l’esprit d’unité, de fraternité et de respect, malgré les grandes injustices et les problèmes”. Puis il a exhorté les gouvernants et les citoyens à "penser et à réfléchir sur le fait que les tensions ne construisent rien, ou mieux que nous ne reculions pas trop sur ce chemin qui devrait aller réellement vers une réalité pleine de félicité et d’engagement”.

Benoît XVI lui-même, dans une lettre adressée au cardinal Sandoval, archevêque de Santa Cruze, a exprimé son chagrin et appelé au dialogue en Bolivie à la suite de ces heurts meurtriers survenus à Cochabamba sur fond de crise politique.
Il y exhorte chacun à "maintenir la concorde citoyenne et la coexistence pacifique, en recourant au dialogue franc et respectueux pour résoudre d'éventuels désaccords". Il demande au Seigneur, "Prince de la Paix, qu'il donne à tous un coeur plein de fraternité et de simplicité pour que la violence se transforme en collaboration afin de promouvoir ainsi le Bien Commun dans la vérité."

Un calme précaire était de retour samedi à Cochabamba, fief du président socialiste Evo Morales, où ses partisans, pour la plupart des planteurs de coca, réclament la démission du gouverneur autonomiste de la province, Manfred Willa. (source : VIS et Agence Fides)

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