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du 15 au 18 janvier 2007 (semaine 03)
 

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2007-01-18 - Sénégal
LE
DÉCÈS DE L’ABBÉ SENGHOR, "LE PRÊTRE REBELLE"

L’abbé Diamacoune Senghor, décédé en France le 13 janvier sera inhumé le 20 janvier en Casamance. Il était fondateur et chef du Mouvement des forces démocratiques de Casamance, guérilla lancée en 1982 pour obtenir l’indépendance de cette région.

Le "prêtre rebelle" dirigeait le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) qu’il avait créé pour l’indépendance de cette région sud du Sénégal. Arrêté en 1982 et en 1990 pour son rôle dans la rébellion, l’abbé Senghor avait signé avec le président Abdoulaye Wade en 2001 et en 2004 une série d’accords ayant abouti à un "accord général de paix", le 30 décembre 2004.

Mais son influence avait peu à peu diminuée et le décès du chef historique risque d’aggraver les tensions internes au MFDC. L’héritage politique de Senghor est d’ailleurs revendiqué par le secrétaire général du Mouvement, Jean Marie Francois Biagui, tandis que la guérilla armée est désormais aux mains de Salif Sadio, qui dirige l’aile dure de la rébellion, protagoniste de combats contre l’armée sénégalaise en Guinée-Bissau puis en Gambie, où se trouvent actuellement plus de 10.000 réfugiés sénégalais.

L’Eglise diocésaine de Ziguinchor et sa famille se disputaient le lieu de son enterrement. Sa famille, animiste, avait souhaité qu’il soit enterré dans son village natal de Sengalène en basse Casamance, dans la pure tradition locale. Elle avait commencé à sonner la mobilisation, et prévu un certain nombre de manifestations dont des danses et chansons mortuaires.

Pour l’Eglise catholique, il doit être inhumé dans le cimetière des prêtres de Brin à une dizaine de km à l’ouest de Ziguinchor, car prêtre, il ne peut reposer qu’aux côtés de ses pairs, décédés avant lui. Ses funérailles auront lieu le 20 janvier prochain, sans témoignages et sans discours. En tant que politicien, il avait été s uspendu de son ministère de prêtre
depuis plus d’une dizaine d’années.

Depuis décembre 1983, le MFDC mène une lutte sécessionniste en Casamance. Plus de 1000 personnes ont été tuées et blessées pendant ces deux décennies de troubles. Peu avant sa mort, l’abbé Diamacoune Senghor avait changé de discours, prônant la paix et la réconciliation. (source : Apic et Agence Misna)

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